Israël en guerre - Jour 366

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Sous Ben Gvir, les homicides ont plus que doublé par rapport à janvier-avril 2022

78 meurtres ont été recensés depuis le début de l'année ; les agents seraient accaparés par la lutte contre le terrorisme et les manifestations anti-gouvernement

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, lors d’un rassemblement de soutien à la réforme du système judiciaire du gouvernement, devant la Knesset, à Jérusalem, le 27 avril 2023. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, lors d’un rassemblement de soutien à la réforme du système judiciaire du gouvernement, devant la Knesset, à Jérusalem, le 27 avril 2023. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)

Le nombre d’homicides commis au cours des quatre premiers mois de l’année a plus que doublé par rapport à la période janvier-avril 2022. Il s’agit d’un bond en avant sous la houlette du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui a pris ses fonctions en décembre et s’est présenté sur un programme d’amélioration de la sécurité personnelle des citoyens.

Depuis le début de l’année, il y a eu 78 homicides, contre 34 au cours de la même période l’année dernière, selon un décompte effectué par Haaretz.

Le bureau de Ben Gvir n’a pas répondu à une demande de commentaire, mais des sources policières anonymes ont déclaré au journal que l’augmentation des homicides était imputable au fait que les forces de police étaient occupées à faire face à une vague d’attentats terroristes et à gérer les manifestations de masse contre les efforts du gouvernement visant à remanier le système judiciaire.

La forte augmentation du nombre d’homicides – la plus élevée depuis des dizaines d’années – a été observée tant dans la communauté juive que dans la communauté arabe, bien que les chiffres soient beaucoup plus élevés dans cette dernière. Il y a eu 60 homicides dans la communauté arabe, contre 26 l’année dernière, et 16 dans la communauté juive, contre 8 l’année dernière (les deux autres étaient des citoyens étrangers). Jusqu’à présent, 11 femmes ont été tuées, dont neuf dans le cadre de violences domestiques. Seuls trois des homicides dans la communauté arabe ont été résolus, alors que la plupart de ceux de la communauté juive l’ont été, à l’exception de ceux qui sont liés au crime organisé, selon Haaretz.

« On ne peut pas contester les chiffres. Il s’agit d’un échec lamentable de la police », a déclaré une source policière à Haaretz.

Avril a été le mois le plus meurtrier – avec 25 personnes tuées, dont 20 Arabes israéliens.

La police sur les lieux d’une fusillade mortelle qui serait liée au monde criminel, à Rishon Lezion, le 24 avril 2023. (Crédit : Police israélienne)

La plupart des personnes tuées étaient des personnalités connues des services de police en raison de leurs liens avec le monde criminel, ce qui semble indiquer une augmentation du crime organisé dans la communauté arabe, selon l’article.

Un responsable des forces de l’ordre a également souligné le ralentissement d’un programme lancé en 2021 pour lutter contre la criminalité dans la communauté arabe, affirmant qu’il n’y avait pratiquement plus de coopération de la part des autorités locales.

Le responsable de l’application de la loi a déclaré que pendant le mandat du précédent ministre de la Sécurité intérieure, Omer Barlev, le nombre d’homicides était élevé, mais qu’au moins le taux avait ralenti grâce aux mesures qu’il a mises en application.

« Toutes les parties ont fait des efforts. Depuis l’arrivée de Ben Gvir, tout a été abandonné et ils ont commencé à parler en slogans », a déclaré la source anonyme.

Dans la communauté juive, la région du centre a connu une recrudescence de la violence meurtrière qui coïncide avec la récente libération de prison de personnalités de la mafia ou avec leur retour de séjours à l’étranger, ce qui a déclenché des querelles entre les familles criminelles rivales.

En particulier, le parrain de la pègre Yossi Musli a été libéré il y a deux semaines et depuis lors, il y a déjà eu deux homicides, à Holon et à Rishon Lezion, que la police pense être liés à des différends entre organisations criminelles, selon l’article.

Le chef de la de la police israélienne Kobi Shabtaï, à gauche, et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir au siège national de la police israélienne, à Jérusalem, le 20 avril 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

En ce qui concerne les meurtres dans la communauté arabe, un haut fonctionnaire de police a déclaré au journal, sous couvert d’anonymat, que le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï « est impuissant » face à ce phénomène, si ce n’est pour demander le pouvoir d’utiliser les détentions administratives – une pratique controversée selon laquelle des suspects peuvent être incarcérés pratiquement indéfiniment sur la base de preuves classifiées qui est majoritairement utilisée pour les personnes soupçonnées de terrorisme.

Ben Gvir a récemment appelé à étendre cette pratique aux criminels violents, mais le fonctionnaire de police a déclaré que la question n’était généralement « pas une priorité pour Ben Gvir, et qu’il n’y prête guère attention ».

Dimanche, un ancien chef de la police a déclaré que Ben Gvir n’était pas apte à superviser la police, accusant le député d’extrême-droite de nuire aux forces de l’ordre et de provoquer des dissensions au sein de la population.

L’ancien chef de la police de Jérusalem, Arieh Amit, a déclaré à la radio 103FM de Maariv que Ben Gvir avait nui à la police et qu’il était désolé pour Shabtaï de devoir travailler avec le ministre.

Le bureau de Ben Gvir a répondu que les anciens chefs de police étaient contrariés par Ben Gvir parce qu’il introduisait des changements qui mettraient fin à un népotisme ostensible parmi les hauts gradés et à une approche obsolète du maintien de l’ordre.

« C’est l’homme plus incompétent pour ce poste », a déclaré Amit à la radio. « C’est un sale gosse, un criminel condamné, un partisan du terrorisme, un sauvage qui ne comprend rien à la police et à la sécurité et qui empêche cruellement la police de travailler. »

Amit faisait référence aux activités passées d’extrême-droite de Ben Gvir, qui a été condamné pour avoir soutenu une organisation terroriste.

« Ben Gvir nuit gravement à la police et la laisse affaiblie et diminuée », a-t-il poursuivi.

« Nous sommes dans un état de délabrement sans précédent », a déclaré Amit, qui a été chef de la police de Jérusalem de 1994 à 1997.

Amit a accusé le gouvernement de provoquer « une situation folle » avec son projet de réforme radicale du système judiciaire et de créer « une situation dans les rues avec une énorme tension, une grande irritation et une grande peur entre les gens ».

Les efforts contestés du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour accroître son propre pouvoir en privant le système judiciaire de son autorité et de son indépendance ont suscité des protestations massives depuis plusieurs mois. Ben Gvir s’est directement impliqué dans la manière dont la police répond à certaines manifestations, et en particulier dans les moyens de dispersion des émeutes. Ses opposants affirment que la réforme affaiblira radicalement le caractère démocratique d’Israël, tandis que ses partisans assurent qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Cour.

L’ancien chef de la police de Jérusalem, Arieh Amit, le 22 décembre 2012. (Crédit : Moshe Shai/FLASH90)

Tout en admettant qu’il a « beaucoup de critiques » à l’égard de Shabtaï, Amit a déclaré qu’il était également « navré pour lui ».

« On peut dire toutes sortes de choses sur lui, mais c’est un professionnel, et Ben Gvir l’empêche de travailler correctement. »

Le bureau de Ben Gvir a réagi à ces remarques dans un communiqué, affirmant que le ministre « a apporté avec lui un plan systématique qui comprend, entre autres, la création d’une garde nationale, l’augmentation des salaires des policiers jusqu’au grade d’inspecteur, un budget de neuf milliards de shekels, des postes supplémentaires et la fin de la culture des amis qui se nomment les uns les autres [népotisme] ».

« Cette politique est particulièrement irritante pour les ‘anciens chefs de police’ qui, pendant de nombreuses années, ont contrôlé et ruiné la police et l’état de la sécurité nationale. »

Ben Gvir, qui dirige le parti Otzma Yehudit, cherche à créer une garde nationale de volontaires qui pourrait être placée directement sous son contrôle et indépendante de la police. Bien qu’il soutienne l’idée d’une garde nationale, Shabtaï s’est prononcé contre le fait de la séparer des forces de police.

Dans la période précédant l’élection législative du 1er novembre, Ben Gvir a fait campagne avec un message de fermeté à l’égard de la criminalité et du terrorisme. Ses promesses ont trouvé un écho auprès des Israéliens préoccupés par l’affaiblissement du sentiment de sécurité au milieu d’une vague de terrorisme persistante et frustrés par l’insuffisance des services de police dans les zones à forte criminalité.

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