Vague d’homicides : Ben Gvir favorable à la détention des suspects sans inculpation
Malgré la controverse sur la détention administrative, le ministre d’extrême droite affirme qu’il n’y a pas d’autre choix, alors que 4 personnes ont été tuées dans la nuit
Le ministre d’extrême droite de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a dit jeudi que la détention de suspects hors de toute inculpation était le seul moyen de lutter contre les crimes violents, après quatre homicides dans la même nuit.
Ben Gvir a plaidé en faveur de la détention administrative et d’autres ordonnances administratives lors d’une réunion d’urgence avec les autorités policières, suite à la récente flambée d’homicides.
Cette pratique controversée, qui permet la détention de suspects sans inculpation, sans limite de temps et sans obligation de communiquer les preuves retenues contre eux, est surtout utilisée contre les Palestiniens soupçonnés de terrorisme, mais aussi contre les extrémistes juifs.
Le chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, qui, avant d’entrer à la Knesset en 2021, était avocat, spécialisé dans la défense des Juifs soupçonnés de terrorisme, s’est longtemps élevé contre cette pratique, et encore le mois dernier, en réaction à la détention de quatre résidents d’implantations.
« Je n’aime pas cette pratique, car c’est une mesure extrême, mais nous n’avons pas le choix », a déclaré Ben Gvir lors de cette réunion, à laquelle a également assisté le chef de la police israélienne, Kobi Shabtai.
« Quand on a un bain de sang dans les rues, c’est que la situation est extrême et qu’elle justifie l’emploi de mesures extrêmes. »
« Je vous demande de collecter des renseignements afin de délivrer des ordonnances administratives restrictives à l’encontre des principaux criminels, qui sont à l’origine d’un grand nombre de fusillades et de meurtres », a-t-il ajouté.
« Nous n’avons d’autre choix que d’utiliser la détention administrative, avec mesure, de manière limitée et dans les cas strictement nécessaires, afin de mettre hors circuit les responsables et d’avoir un réel effet dissuasif», a-t-il déclaré en demandant que soit rapidement déposée une demande d’approbation auprès des services de la procureure générale, Gali Baharav-Miara.
Selon la Douzième chaine, une majorité de hauts responsables de la police ont soutenu la demande de Ben Gvir.
La chaine, qui n’a pas cité sa source, a fait savoir que Ben Gvir et les responsables policiers s’étaient mis d’accord pour dresser la liste des 20 principaux criminels à placer en détention administrative.
« Les organisations criminelles vont sentir passer l’action de la police. Nous allons régler leur compte aux criminels qui ont oublié la valeur de la vie humaine », a déclaré Shabtai.
En dépit de ces soutiens à l’emploi de la détention administrative comme moyen de lutte contre la criminalité, une source policière a fait savoir au site d’information Ynet que la police devait s’assurer de « sa faisabilité légale » avec la procureure générale, Gali Baharav-Miara, que Ben Gvir critique souvent lorsqu’elle s’oppose à certaines de ses initiatives.