Sous la pression US et européenne, Israël prolonge l’accord bancaire israélo-palestinien
Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont assuré que l'AP avait pris des « mesures significatives » pour s'assurer que l'argent n'aille pas à des groupes terroristes
Jeudi, le cabinet de sécurité a finalement voté pour prolonger d’un an la dérogation permettant aux banques israéliennes à traiter avec les banques palestiniennes – une décision grandement encouragée par l’administration Biden et ses alliés occidentaux qui redoutaient sinon un effondrement de l’Autorité palestinienne (AP), a confirmé un responsable israélien au Times of Israel.
Au cours des deux derniers mois, le ministre des Finances Bezalel Smotrich n’a accepté de prolonger l’accord bancaire que d’un mois à la fois.
Avant le vote, les ministres ont été informés de l’avis du Conseil de sécurité nationale. Ce dernier était en faveur d’une prolongation d’un an en raison de possibles répercussions majeures sur la sécurité et la diplomatie, a déclaré le responsable israélien, confirmant les informations du site d’information Axios.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a tweeté qu’il avait voté contre la prolongation de l’accord de coopération bancaire, fustigeant ses collègues du cabinet.
Plus tôt, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne avaient publié une déclaration commune dans laquelle ils exprimaient leur inquiétude qu’Israël ne prolonge pas cet accord de coopération intra-bancaire.
Le 31 octobre, Israël avait prolongé de 30 jours seulement cet arrangement qui permet aux banques israéliennes de continuer à effectuer des transactions avec les banques palestiniennes.
« Cette décision décevante prolonge l’incertitude et met en péril l’économie palestinienne », avaient déclaré les ministres des Affaires étrangères des trois pays.
« La rupture de ces liens bancaires, qu’Israël a clairement le devoir de maintenir en vertu du protocole de Paris, créerait d’importants troubles économiques en Cisjordanie, mettant ainsi en péril la sécurité d’Israël et de la région tout entière, » avaient-ils précisé.
« À l’approche de la date butoir du 30 novembre, nous renouvelons donc notre appel à Israël pour qu’il prolonge immédiatement les indemnisations d’au moins un an, et pour que les prolongations futures soient transparentes, prévisibles et dépolitisées », avaient-ils conclu.
L’économie palestinienne dépend fortement des relations que les banques entretiennent avec leurs homologues israéliennes pour traiter les transactions effectuées en shekels, l’AP ne disposant pas de sa propre monnaie.
Selon les données officielles, quelque 53 milliards de shekels ont été échangés dans les banques palestiniennes en 2023.
Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont assuré que l’AP avait pris des « mesures significatives » pour s’assurer que l’argent n’aille pas à des groupes terroristes.