Strauss licencie 150 personnes et augmente le prix de ses produits de 25 %
Pour compenser la hausse des matières premières, Strauss va augmenter le prix de certains produits de base ; les réservistes et les évacués seront épargnés par la vague de licenciements
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Le groupe Strauss, l’un des plus grands fabricants de produits alimentaires du pays, a annoncé lundi son intention de licencier des employés et d’augmenter les prix à partir du 1er février. Le groupe prévoit de se débarrasser d’environ 150 salariés et d’augmenter les prix des produits alimentaires de base, notamment le chocolat, l’huile d’olive et le houmous.
À compter du 1er février, 25 % des produits du fabricant de denrées alimentaires augmenteront de en moyenne 1,7 %. Les tablettes de chocolat augmenteront de 14 % et les snacks chocolatés de 4 % à 9 %. Le coût de la poudre de cacao instantanée Shokolit augmentera de 10 %, celui de l’huile d’olive Yad Mordechai de 25 % et celui des pâtisseries de 8 à 14 %.
Strauss a imputé ces augmentations des prix à la forte hausse du coût des matières premières au cours de l’année écoulée. Le prix du cacao a augmenté de plus de 88 %, celui du tahini de plus de 33 %, et celui du sucre et de l’huile d’olive de plus de 60 %, a expliqué le fabricant de produits alimentaires, qui a estimé l’impact à plus de 100 millions de shekels en termes annuels.
Dans le cadre d’un plan de rationalisation et d’efficacité, Strauss compte également licencier près de 150 employés, ce qui devrait lui permettre de faire une économie annuelle d’environ 45 à 55 millions de shekels, a indiqué le géant de l’agro-alimentaire. La plupart des licenciements toucheront des postes administratifs et de direction. Cette mesure de rationalisation ne s’appliquera pas aux employés qui ont été évacués de leur domicile ou à ceux qui sont actuellement mobilisés en tant que réservistes dans le cadre de la guerre en cours contre le groupe terroriste du Hamas.
« Nous sommes conscients de la difficulté de la situation et, par conséquent, les augmentations de prix sont la moindre des mesures nécessaires dans le cadre du contexte commercial actuel », a expliqué Shai Babad, président-directeur général de Strauss. « Les mesures de rationalisation prises au sein de l’entreprise nous permettront de continuer à investir dans l’infrastructure et la croissance future. »
« En 2023, nous avons investi des centaines de millions de shekels dans toutes les usines et notre chaîne d’approvisionnement à travers le pays, et nous continuerons à le faire cette année encore, par engagement à assurer la sécurité alimentaire en général, et en temps de guerre en particulier », a ajouté Babad.
Strauss a noté que certains prix n’ont pas augmenté, notamment ceux des produits laitiers, le café turc, le café instantané et le miel de Yad Mordechai. La révision des prix de février marque cependant la quatrième série d’augmentations par le géant de l’alimentation depuis décembre 2022, et frappe les consommateurs israéliens de plein fouet à un moment où les répercussions de la guerre et des taux d’intérêt élevés pèsent déjà lourdement sur les ménages.
Les prix des denrées alimentaires en Israël sont environ 51 % plus élevés que dans les pays membres de l’UE et 37 % plus élevés que dans les pays de l’OCDE, selon un rapport récent du contrôleur de l’État, qui a fustigé les législateurs pour leur incapacité à s’attaquer à la hausse du coût de la vie.
L’économie israélienne est marquée par une concentration disproportionnée dans certains secteurs, tels que les articles ménagers, par rapport à d’autres marchés, les dix plus grands fournisseurs et importateurs contrôlant une part de marché de plus de 50 % de l’industrie alimentaire et des produits de consommation, selon le rapport. L’absence de concurrence suffisante a permis aux importateurs de produits alimentaires et cosmétiques de réaliser des marges bénéficiaires très élevées.
Cotée à la bourse de Tel Aviv avec une capitalisation boursière d’environ 8,5 milliards de shekels, Strauss a généré plus de 9,5 milliards de shekels de recettes annuelles totales en 2022 et emploie environ 18 000 personnes dans le monde, dont 6 000 en Israël, sur environ 28 sites de fabrication.