Suite au dernier limogeage, seul 1 ministère sur 33 sera dirigé par une femme
Distel Atbaryan, chef de la diplomatie, veut nommer un homme pour remplacer Sembira, licenciée pour insuffisance professionnelle, et révoque également sa cheffe de cabinet
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.
Après le limogeage par la ministre de la Diplomatie publique, Galit Distel Atbaryan, de la direction générale de son ministère, dimanche dernier, il ne reste plus qu’une seule femme à ce niveau parmi les 33 ministères du gouvernement.
Merav Stern se retrouve ainsi être la seule femme à occuper le poste de directrice générale au sein du gouvernement de droite dure. Elle est à la tête du ministère de la Promotion de la femme, dirigé par la ministre May Golan.
L’ancienne directrice générale du ministère de la Diplomatie publique, Gali Sembira, n’aura occupé ce poste que pendant quatre mois avant d’être licenciée par Distel Atbaryan en début de semaine, en raison d’une « manque de compétences professionnelles ».
La presse israélienne a rapporté que Distel Atbaryan aurait cédé aux pressions du Likud, le parti de droite dont elle est membre, et que Sembira aurait été qualifiée de « gauchiste », pour avoir notamment dénoncé le projet de refonte radicale du système judiciaire, une refonte qui donne lieu depuis des mois à des manifestations de grande ampleur.
Pour remplacer Sembira, le bureau de Distel Atbaryan a déclaré qu’elle prévoyait de nommer Gadi Margalit, l’ancien chef de l’Agence gouvernementale de publicité, l’un des bureaux avec lesquels Distel Atbaryan a affirmé devoir travailler pour créer des vidéos dédiées à la diplomatie publique.
Elle a également renvoyé sa chef de cabinet, Laly Derai.
Ce remaniement au sein du ministère intervient à un moment où la Haute Cour de justice dénonce le manque de femmes à des postes de haut niveau dans l’administration.
En juin, la Cour a ordonné à l’État d’expliquer pourquoi il y avait si peu de femmes dans les postes de direction des ministères.
La Cour a également ordonné au gouvernement d’expliquer pourquoi il n’avait pas établi de lignes directrices pour assurer une représentation équitable des femmes dans les postes de confiance, et pourquoi le gouvernement n’agissait pas dès maintenant pour augmenter la représentation des femmes dans les postes non pourvus.
À l’époque, il y avait deux femmes parmi les 31 directeurs généraux nommés.
Les groupes de défense des droits des femmes et les politiciens de l’opposition ont attaqué le gouvernement actuel, qui compte également très peu de femmes ministres, pour atteinte aux droits des femmes.
Outre la représentation inégale dans les sphères du pouvoir et le licenciement de responsables professionnelles, les critiques portent également sur le détournement de fonds au détriment d’initiatives en faveur des femmes, le soutien à des initiatives religieuses qui portent atteinte aux droits des femmes et une refonte générale du système judiciaire qui menace de saper les principes d’égalité établis par les tribunaux, autant d’éléments qui ont un impact direct sur le statut des femmes en Israël.