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Toulouse : Une étudiante victime d’antisémitisme sur son campus

Elle a été visée par des menaces de morts ("crève sale juive") et une croix gammée, inscrits sur sa pochette plastique pendant une pause

La faculté de médecine Paul Sabatier et l'hôpital à Toulouse (Haute-Garonne). (Crédit : Yelles / CC BY-SA 3.0)
La faculté de médecine Paul Sabatier et l'hôpital à Toulouse (Haute-Garonne). (Crédit : Yelles / CC BY-SA 3.0)

Une étudiante de la faculté de santé Paul Sabatier à Toulouse (Haute-Garonne) a été visée par des menaces de morts (« crève sale juive ») et une croix gammée, inscrits sur sa pochette plastique pendant une pause, le mercredi 15 novembre, a rapporté France 3 Régions.

La direction de l’université a indiqué qu’une enquête était en cours.

« On est très choqué par le fait qu’on puisse voir ça dans un amphithéâtre de médecine. Notre communauté de santé est choquée. On ne pensait pas que ça allait franchir nos murs », a réagi le doyen de la faculté, le professeur Philippe Pomar, qui a envoyé un mail à ce sujet à l’ensemble des étudiants le lundi 20 novembre. « C’est l’inverse de toute la faculté, du serment d’Hypocrate. La xénophobie, le racisme n’ont pas lieu d’être en médecine », a-t-il poursuivi. « À ma connaissance, c’est la première fois que ça arrive. »

Il a expliqué qu’une sensibilisation serait désormais effectuée auprès des étudiants. « Trois phrases seront lues avant chaque cours pendant 15 jours. Toute une pédagogie sera également faite envers le personnel et les étudiants, grâce à la saisie des cellules bien-être et contre la xénophobie. »

Depuis les attaques inhumaines du Hamas contre Israël le 7 octobre, la société française et les universités ont connu une recrudescence de l’antisémitisme. Des étudiants juifs ont ainsi évoqué un climat « hostile » dans des universités, citant des menaces ou des tags antisémites sur les murs.

Des étudiants juifs de l’université de Nanterre ont ainsi rapporté à la presse des « pressions » et des « menaces » subies depuis le 7 octobre dans l’enceinte de l’établissement.

Un tag antisémite sur un bâtiment du campus Beaulieu, à l’université de Rennes, le 20 novembre 2023. (Crédit : Capture d’écran / Instagram)

La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a mis en cause « une minorité de personnes d’extrême gauche » qui selon elle, seraient « liées » à des faits identifiés d’antisémitisme au sein de l’établissement, sans donner davantage de détails.

« Au-delà des tags, c’est avant tout un climat hostile, une atmosphère que l’on dénonce envers les étudiants juifs, qui se sentent en insécurité », a expliqué à l’AFP Samuel Lejoyeux, le président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).

« Les présidents d’universités sont très mobilisés contre l’antisémitisme et réagissent très rapidement en cas d’incidents », a assuré Guillaume Gellé, président de France Universités, qui rassemble les dirigeants des universités et des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Lui aussi a évoqué des « actes isolés » contre les étudiants juifs dans les universités en France. « Assez peu mais c’est déjà trop », a-t-il dit.

Un large tag « Soutien à la lutte armée palestinienne » à l’université Lyon-II, le 11 octobre 2023, peu après l’attaque du Hamas contre Israël. (Crédit : UEJF)

Aux États-Unis, les actes antisémites sont beaucoup plus nombreux. Le ministère américain de l’Éducation a récemment ouvert plusieurs enquêtes pour antisémitisme ou islamophobie au sein de très prestigieuses universités (Columbia, Cornell, et de Pennsylvanie – trois établissements d’élite de la côte Est), dont les campus sont vivement secoués par les réactions à la guerre au Proche-Orient.

En 2018, une étudiante en médecine de l’université Paris-XIII avait porté plainte pour injures antisémites et huit étudiants en deuxième année avaient été présentés devant un conseil de discipline. Sa plainte avait été classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée » alors même qu’elle avait fourni à la police des captures d’écran des propos antisémites concernés. Un seul des étudiants avait été visé par une procédure disciplinaire par l’université ; les autres bénéficiant de non-lieu de la part de l’établissement, qui a considéré que les messages relevaient de la sphère privée. L’étudiante avait par la suite été transférée à l’université de Paris-Descartes.

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