Tsahal : cinq militaires arrêtés pour avoir frappé des suspects palestiniens
Des militaires du bataillon religieux Netzah Yehuda sont soupçonnés d'avoir brutalisé des détenus pour se venger d'une attaque terroriste dans laquelle deux camarades ont été tués
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
La police militaire a arrêté mercredi un officier et quatre soldats qui auraient brutalisé deux suspects palestiniens qui étaient sous leur garde, a déclaré l’armée.
Les cinq militaires servent dans le bataillon religieux Netzah Yehuda de la Brigade Kfir.
Ils devaient être comparaître devant un juge militaire jeudi afin d’être placés en garde à vue, a déclaré l’armée dans un communiqué.
Les deux suspects palestiniens ont été arrêtés dans la région de Ramallah dans le cadre des efforts déployés par l’armée pour localiser un terroriste qui a ouvert le feu sur un arrêt de bus devant l’avant-poste voisin de Givat Assaf, tuant deux soldats du bataillon Netzah Yehuda et blessant gravement un troisième membre de cette unité et une femme civile.
Tsahal a refusé de préciser la date exacte de l’arrestation et du passage à tabac présumé.
Les cinq militaires sont soupçonnés d’avoir battu les deux détenus palestiniens en guise de revanche pour leurs camarades décédés.
Les soldats du bataillon Netzah Yehuda, qui opère principalement en Cisjordanie, ont été au centre de plusieurs controverses liées aux extrémistes de droite et aux Palestiniens, surtout ces derniers temps.
Le mois dernier, deux membres du bataillon ont été démis de leurs fonctions après s’être battus avec un groupe d’agents de la police des frontières qui avaient arrêté certains de leurs amis civils pour avoir lancé des pierres sur des maisons palestiniennes, à Ramallah.
Toujours en décembre, la police militaire a lancé une enquête sur les agissements des soldats de Netzah Yehuda qui ont abattu un homme de Jérusalem-Est qui, selon eux, a tenté de les percuter avec sa voiture à un poste de contrôle en Cisjordanie. Une enquête initiale sur l’incident a révélé qu’il ne s’agissait pas d’une tentative d’attaque à la voiture-bélier.
En 2016, un soldat du bataillon a été condamné à 21 jours de prison militaire pour avoir participé à ce qu’on a appelé un « mariage de la haine », au cours duquel des extrémistes ont célébré le meurtre d’un jeune enfant palestinien quelques mois auparavant.
Des soldats du bataillon ont également été condamnés dans le passé pour avoir torturé et maltraité des prisonniers palestiniens.
Le bataillon a été créé pour que les soldats ultra-orthodoxes et les autres soldats religieux puissent servir sans avoir le sentiment de faire une entorse à leurs convictions. Les soldats n’interagissent pas avec les troupes féminines dans la même mesure que les autres militaires et disposent de plus de temps pour prier et étudier.
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