Israël en guerre - Jour 404

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Tsahal de plus en plus convaincu que Mohammed Deif a été éliminé ; le Hamas en « mode survie »

L'armée estime qu'il faudra des mois pour localiser tous les tunnels le long de la frontière entre Gaza et l'Égypte, mais la brigade de Rafah est en grande partie démantelée ; la moitié des dirigeants militaires du groupe terroriste ont été tués

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Des troupes israéliennes opérant à Gaza, sur une photo autorisée pour publication le 13 juillet 2024. (Crédit : Armée israélienne)
Des troupes israéliennes opérant à Gaza, sur une photo autorisée pour publication le 13 juillet 2024. (Crédit : Armée israélienne)

L’armée israélienne est de plus en plus convaincue que Muhammad Deif, le commandant de l’aile armée du Hamas, a été tué lors d’une frappe aérienne dans le sud de la bande de Gaza samedi, même si, mardi, elles attendaient encore une confirmation finale avant de faire une annonce publique.

Tsahal estimait que leurs renseignements indiquant que Deif était arrivé dans un complexe appartenant à Rafaa Salameh, le commandant de la brigade Khan Younès du Hamas, étaient extrêmement précis, et que les deux hommes se trouvaient ensemble dans le bâtiment qui a été visé par plusieurs munitions lourdes.

Salameh a été tué lors de la frappe, a annoncé dimanche Tsahal après avoir obtenu une confirmation finale à ce sujet. Elle n’a pas encore reçu le même type d’informations concernant Deif et, s’il est véritablement mort, le Hamas tenterait de cacher la vérité pendant un certain temps.

Selon les évaluations des forces israéliennes décrites au Times of Israel, la pression militaire exercée sur le Hamas a poussé Deif à s’aventurer hors des tunnels souterrains où l’on pensait qu’il se cachait, et à rejoindre Salameh, qui se trouvait dans l’enceinte depuis plusieurs semaines.

L’armée a également estimé que très peu de civils avaient été blessés lors de l’attaque, malgré la proximité de camps de tentes pour les Palestiniens déplacés dans la zone humanitaire désignée par Israël.

Deif a été l’un des cerveaux du massacre du 7 octobre dans le sud d’Israël, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont franchi la frontière, tué quelque 1 200 personnes et pris 251 otages. Il est l’une des personnalités les plus recherchées par Israël depuis 1995 pour son implication dans la planification et l’exécution de nombreux attentats terroristes, notamment des attentats à la bombe contre des autobus dans les années 1990 et au début des années 2000.

Le chef de l’aile armée du Hamas, Mohammed Deif (à droite), et Rafaa Salameh, commandant de la brigade Khan Younès du Hamas, sur une photo non datée. (Crédit : Autorisation)

La frappe de samedi était la huitième tentative d’Israël pour éliminer le chef terroriste, qui a survécu à de multiples tentatives d’assassinat entre 2001 et 2021. Il a été grièvement blessé lors de deux d’entre elles.

Deif serait le plus haut responsable du Hamas dans la bande de Gaza à être tué par Israël dans le cadre de la guerre qui fait actuellement rage, après que son adjoint, Marwan Issa, a été tué lors d’une frappe aérienne en mars. Le chef politique adjoint du Hamas, Saleh al-Arouri, a été assassiné par Israël lors d’une frappe aérienne à Beyrouth, la capitale du Liban, en janvier.

Selon Tsahal, le Hamas a du mal à poursuivre ses opérations

Mardi, des sources de l’armée israélienne ont déclaré que la guerre contre le Hamas à Gaza n’allait pas durer indéfiniment.

Des Palestiniens observant un énorme cratère dans le sable après une frappe militaire israélienne près de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 juillet 2024. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)

L’armée a déclaré qu’elle « profitait de chaque minute » à Gaza pour poursuivre ses opérations jusqu’à un éventuel accord pour la libération des otages, et qu’elle était prête à faire face aux conséquences d’une trêve avec le Hamas, qui pourraient inclure le retrait temporaire de l’ensemble des troupes israéliennes de la bande de Gaza.

Indépendamment de la conclusion d’un accord sur les otages, les opérations de faible intensité contre le groupe terroriste se poursuivront probablement pendant une longue période, mais la fin est en vue, selon des sources militaires, car Tsahal constate de plus en plus que le Hamas a du mal à riposter.

Ces derniers mois, les forces israéliennes ont constaté que les membres et les commandants du Hamas quittaient de plus en plus souvent les tunnels souterrains du groupe terroriste dans la bande de Gaza pour installer des centres de commandement, des zones de transit et même des installations de fabrication d’armes de fortune dans des abris civils.

Au cours des dernières semaines, plus de 50 frappes aériennes ont été menées contre des positions du Hamas situées dans des écoles, des hôpitaux et d’autres sites civils utilisés comme abris pour les civils palestiniens, a déclaré Tsahal.

L’armée a notamment ciblé mardi un groupe de terroristes du Hamas rassemblés dans une école gérée par les Nations unies dans le centre de la bande de Gaza.

Des personnes fouillant les décombres d’un bâtiment effondré à la suite d’une frappe israélienne sur des terroristes du Hamas cachés dans l’école Jaouni gérée par l’UNRWA, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 6 juillet 2024. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

Selon les évaluations militaires, les membres du Hamas ont du mal à rester à l’intérieur des tunnels pendant une période aussi longue – neuf mois depuis le début de la guerre – et ils se sont donc déplacés vers des sites en surface, tout en se cachant parmi les civils.

Les évaluations de Tsahal affirment également que le Hamas souffre de graves problèmes de moral à mesure que les combats se poursuivent, et que des milliers de personnes fuient les opérations de l’armée et choisissent de ne pas se battre.

Dans le même temps, le groupe terroriste a également été confronté à des pénuries d’armes. L’armée israélienne a récemment retrouvé un document énumérant l’inventaire actuel du bataillon Shejaiya, selon lequel il avait perdu plus des deux tiers de ses membres et manquait de lance-roquettes, de fusils d’assaut et d’explosifs.

L’armée israélienne a décrit le groupe terroriste comme étant en « mode survie » au cours des derniers mois, et n’étant plus la même organisation militaire qu’avant le 7 octobre.

Néanmoins, les forces israéliennes ont également estimé que le Hamas était toujours en mesure d’attaquer les troupes à Gaza et de lancer des roquettes sur Israël, y compris des tirs à longue portée sur Tel-Aviv ou Jérusalem.

Mais Tsahal estime que le Hamas ne possède plus d’importantes capacités de fabrication de roquettes, ses principales usines ayant été détruites lors d’opérations antérieures. Le groupe terroriste peut produire quelques armes, mais de bien moindre qualité, selon les évaluations.

Traînées de roquettes tirées sur Israël depuis la bande de Gaza, vues depuis le sud d’Israël, le 29 janvier 2024. (Crédit : Leo Correa/AP)

L’armée a déclaré qu’elle suivait de près ces tentatives et qu’elle avait ciblé de nouveaux sites de fabrication. Lors d’une opération récente, des commandos ont investi le siège de l’UNRWA dans la ville de Gaza après avoir reçu des indications selon lesquelles le Hamas construisait des drones chargés d’explosifs destinés à être lancés sur les troupes. Au moins un de ces drones a été trouvé lors du raid.

Toujours au siège de l’UNRWA, les forces israéliennes ont déclaré avoir trouvé des preuves que le Hamas recrutait de nouveaux membres. L’armée estime que ces nouvelles recrues sont d’une qualité bien inférieure à celle de ses membres actuels.

Par ailleurs, les forces israéliennes ont déclaré mardi qu’environ la moitié des dirigeants de l’aile armée du Hamas avaient été tués jusqu’à présent au cours des combats. Parmi ceux qui restent, on trouve les commandants des brigades de Rafah et de Gaza-City, ainsi que les chefs des divisions du renseignement, des opérations, de la fabrication et du front intérieur du groupe terroriste.

L’armée israélienne a déclaré qu’elle cherchait à tuer les principaux commandants du Hamas, ainsi que les membres considérés comme des « sources de connaissances » dans les domaines de l’ingénierie, de la chimie et de l’électronique, qui pourraient aider le groupe terroriste à se reconstruire.

Un drone du Hamas trouvé par les troupes de l’armée israélienne au siège de l’UNRWA, à de Gaza City, sur une photo publiée le 12 juillet 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Au cours des deux dernières semaines, l’armée estime avoir éliminé près d’un milliers de terroristes dans la bande de Gaza.

L’opération de Rafah se termine, mais il faudra des mois pour localiser les tunnels

Selon les évaluations des forces israéliennes communiquées au Times of Israel mardi, l’armée estime qu’il faudra encore de nombreux mois pour achever la recherche des tunnels transfrontaliers du Hamas le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte. Jusqu’à présent, environ 25 tunnels ont été localisés.

Les ingénieurs de combat ont méticuleusement quadrillé l’ensemble de la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte à Rafah, tout en élargissant la « route de Philadelphie » en démolissant les structures dans un rayon d’environ 800 mètres.

Selon Tsahal, de nombreux tunnels du Hamas dans la zone de la route de Philadelphie, y compris les tunnels trouvés dans la zone du point de passage de Rafah, pénètrent profondément dans la ville la plus méridionale de la bande de Gaza.

Cet effort intervient alors que la phase intensive de l’offensive à Rafah, lancée au début du mois de mai, touche à sa fin.

L’armée devrait continuer à travailler sur la localisation des tunnels de Rafah, parallèlement à d’autres raids ciblés dans la bande de Gaza, jusqu’à ce que, en cas d’accord sur la libération des otages, elles soient obligées de se retirer de la bande de Gaza.

Le corridor Philadelphi, la zone frontalière entre l’Égypte et la bande de Gaza, à Rafah, le 16 juillet 2024. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

Par ailleurs, la brigade Rafah du Hamas est considérée comme étant en grande partie démantelée, selon les nouvelles évaluations de l’armée israélienne, ses quatre bataillons ayant un faible niveau de compétence, certains un peu plus que d’autres.

Au cours de l’opération de Rafah, Tsahal a découvert des quartiers entiers piégés par le Hamas, et non des bâtiments isolés comme dans d’autres parties de la bande de Gaza.

Selon Tsahal, cette stratégie visait à empêcher les troupes d’atteindre les tunnels situés sous ces bâtiments. Dans certains cas, des dizaines de bâtiments ont été détruits pour permettre aux forces israéliennes d’atteindre un réseau de tunnels cachés.

L’armée israélienne a déclaré qu’elle ne comptait pas chaque mètre de tunnel détruit, mais qu’elle se concentrait plutôt sur les sites souterrains importants utilisés par le Hamas, tels que les centres de commandement et de contrôle pour les officiers supérieurs du groupe terroriste, les sites de fabrication d’armes et les centres de communication.

Les forces israéliennes s’efforcent également de localiser les tunnels d’attaque du Hamas, qui s’approchent de la frontière israélienne, ainsi que les jonctions de tunnels qui relient les différents réseaux souterrains de la bande de Gaza.

Un tunnel du Hamas à Rafah, dans le sud de Gaza, sur une capture d’écran d’une vidéo publiée le 5 juin 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Tsahal enquête sur une attaque meurtrière à Khan Younès

Toujours mardi, l’armée a déclaré avoir effectué une frappe de drone sur un commandant de compagnie de la force navale du Jihad islamique palestinien, dans l’ouest de Khan Younès.

Selon les autorités sanitaires du Hamas, 17 personnes ont été tuées et 26 autres blessées lors de la frappe, qui aurait touché une station-service.

Tsahal a déclaré qu’elle « examinait les rapports indiquant que plusieurs civils avaient été blessés à la suite de la frappe ».

Plus tôt dans la journée de mardi, trois roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza sur Sderot et les villes voisines.

Selon les autorités locales, deux ont touché des zones ouvertes et la troisième a été interceptée. Il n’y a pas eu de dégâts ni de blessés.

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