Tsahal s’empare d’un bastion du Hamas et frappe les terroristes cachés près de l’hôpital de Gaza
L'offensive, en périphérie de la plus grande ville de Gaza, a permis la découverte d'armes. Des frappes aériennes ciblent les escadrons terroristes, en pleins combats
Les soldats israéliens ont pris le contrôle d’un bastion militaire du Hamas au cœur de Gaza et ont frappé des terroristes qui se barricadaient près d’un hôpital, a annoncé mardi l’armée israélienne, en intensifiant son offensive terrestre dans la bande de Gaza.
Quelques jours après avoir encerclé la ville de Gaza et déclaré que la bande de Gaza avait été coupée en deux, les soldats se concentrent sur la capture des centres de commandement et des membres du Hamas cachés en périphérie d’une ville très densément peuplée, parfois à proximité ou même sous les hôpitaux pris d’assaut de l’enclave.
Les habitants du nord de Gaza ont fait état de violents combats, dans la nuit de mardi à mardi matin, dans les zones périphériques de la ville. Le camp de réfugiés de Shati, sur la côte nord de la ville de Gaza, a été lourdement bombardé depuis les airs et la mer ces deux derniers jours, ont déclaré des habitants.
Près de l’hôpital Al-Quds, dans le quartier de Shejaiya, à l’est de la ville, l’armée dit avoir trouvé des hommes armés du Hamas, en embuscade dans un bâtiment, dans l’attente de pouvoir s’en prendre à des soldats de Tsahal. Le site en question a fait l’objet d’une attaque aérienne, suivi « d’explosions secondaires importantes », signes de la présence d’un dépôt d’armes, a expliqué l’armée israélienne.
Des informations rendues publiques lundi soir ont fait état de combats à proximité de l’hôpital Shifa, le plus grand établissement hospitalier de la bande de Gaza, qui, selon Jérusalem, est situé au-dessus du grand centre de commandement du Hamas.
L’armée israélienne n’a pas donné de détails sur le bastion du Hamas qu’elle a réussi à prendre, dans le nord de Gaza : tout au plus a-t-elle précisé y avoir trouvé des missiles antichars et leurs lanceurs, du matériel destiné à collecter des renseignements et d’autres armes.
Elle a fait savoir que les forces terrestres déployées dans la région avaient demandé l’appui de l’armée de l’air pour frapper une cellule d’une dizaine de membres du Hamas ainsi qu’une escouade antichar située à proximité.
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré par voie de communiqué qu’il y avait « encore de nombreux jours de combat en perspective. Cette guerre est différente de celles qui l’ont précédée. Cela va prendre du temps. » Il a ajouté que les responsables des atrocités du 7 octobre « n’existeraient plus. »
« Le Hamas ne se remettra jamais de ce que nous allons lui faire. »
Dans la nuit, l’armée a ciblé des dizaines de positions utilisées pour lancer des mortiers sur Israël, a indiqué Tsahal. Les forces navales, au large des côtes de l’enclave, ont également attaqué des cibles du Hamas à l’aide d’armes de précision.
L’armée israélienne a diffusé des images de frappes sur des postes de commandement, des caches d’armes et des infrastructures du Hamas.
מצורף תיעוד מתקיפות צה"ל ברצועת עזה: pic.twitter.com/cZpI9jJGeg
— Gera. Gershon. Belik (@gershon27) November 7, 2023
Aucune nouvelle victime n’a été signalée côté israélien.
Selon le bilan de l’armée, 30 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre, il y a de cela deux semaines, et plusieurs ont été blessés.
Lundi, elle avait annoncé le déploiement de ses unités plus loin encore dans la bande de Gaza et la poursuite des attaques contre le réseau de tunnels souterrains et les capacités militaires du Hamas.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a fait savoir que les forces terrestres « intensifiaient leur pression sur la ville de Gaza » après avoir isolé et encerclé la partie nord de la bande de Gaza.
L’armée a par ailleurs indiqué que le chef du commandement sud de Tsahal, le général de division Yaron Finkelman, était entré dans la bande de Gaza, lundi, avec des forces terrestres pour voir les tunnels du Hamas.
Les autorités sanitaires de Gaza, contrôlées par le Hamas, ont déclaré lundi que plus de 10 000 personnes, dont de nombreuses femmes et enfants, avaient été tuées lors des combats. Ces chiffres publiés par le groupe terroriste, impossibles à vérifier de manière indépendante, pourraient comprendre ses propres terroristes et hommes armés ainsi que ceux tués par les centaines de roquettes égarées tirées par des groupes terroristes.
Israël affirme que son offensive à Gaza, déclenchée suite au meurtre de quelque 1 400 personnes, par le Hamas, le 7 octobre dernier, lors d’une attaque brutale contre les communautés du sud, a pour objet la destruction des infrastructure du Hamas et la fin à son contrôle sur le territoire. Il affirme s’en prendre à toutes les zones dans lesquelles opère le Hamas.
Les critiques internationales sur la guerre que mène Israël s’intensifient de jour en jour et le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré lundi que Gaza était en train de devenir un « cimetière d’enfants », ce qui a fortement déplu à Jérusalem.
Plusieurs centaines de milliers de personnes se trouveraient encore dans le nord, sur la trajectoire des combats, malgré les appels israéliens aux civils pour qu’ils se déplacent vers le sud. L’armée assure qu’un couloir – à sens unique – permettant aux habitants de la ville de Gaza et des régions environnantes de se rendre dans le sud est disponible.
Israël dit faire son possible pour limiter les pertes civiles, mais de violents combats dans des quartiers résidentiels surpeuplés ont accentué la pression sur Jérusalem pour la conclusion d’un cessez-le-feu, hypothèse rejetée sans appel, de crainte qu’il permette au Hamas de reprendre des forces.
Israël reproche au Hamas d’empêcher les Palestiniens d’évacuer le nord de Gaza, si nécessaire en leur tirant dessus ou en bombardant les routes, afin de garder des civils autour de ses centres d’activité, comme boucliers humains.
Dimanche, l’armée israélienne a publié de nouvelles informations et preuves montrant que le Hamas utilisait des hôpitaux pour mener à bien ses opérations, comme l’hôpital Sheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, financé par le Qatar.
L’ambassadeur du Qatar à Gaza, Mohamed al-Emadi, a déclaré que cette accusation était « infondée […], tentative flagrante de justifier le ciblage d’installations civiles par l’occupant -hôpitaux, écoles, rassemblements de population ou encore abris pour personnes déplacées -.
L’Indonésie a démenti l’affirmation d’Israël selon laquelle, sous un hôpital financé par ses soins, se déploie un réseau de tunnels du Hamas, non loin d’une rampe de lancement de roquettes. « L’hôpital indonésien de Gaza est un établissement construit par le peuple indonésien à des fins purement humanitaires, pour répondre aux besoins médicaux du peuple palestinien de Gaza », a déclaré le ministère indonésien des Affaires étrangères.
Washington soutient le refus israélien d’un cessez-le-feu mais la pression de la rue, aux Etats-Unis, enfle, favorable à de courtes pauses humanitaires.
Dans une interview accordée à ABC News lundi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a semblé revenir sur son refus d’envisager par là » pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Il s’est d’ailleurs entretenu de cette question par téléphone avec le président américain Joe Biden lundi, selon la Maison Blanche.
Les États-Unis estiment que de telles pauses permettraient aux civils de se rendre dans des endroits plus sûrs, à Gaza, de s’assurer que l’aide humanitaire parvient aux civils qui en ont besoin et de permettre la libération d’otages, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.
Netanyahu a également déclaré à ABC News qu’Israël serait « en charge de la sécurité » dans la bande de Gaza, « pour une période indéterminée », à l’issue de la guerre contre le Hamas. Il n’a pas donné de détails sur ce que cela impliquerait précisément à Gaza et si cela inclurait une présence militaire à long terme.
Israël a déclaré la guerre au Hamas suite à l’intrusion de quelque 3 000 terroristes venus de Gaza, le 7 octobre dernier, qui ont massacré près de 1 400 personnes – principalement des civils – dans des communautés du sud d’Israël. Ils ont également fait 240 otages – dont une trentaine d’enfants -, qu’ils ont conduits dans la bande de Gaza.
Confronté au pire traumatisme civil de son histoire, Israël s’est juré de mettre fin au contrôle du Hamas sur ce territoire et d’éliminer la menace terroriste issue de l’enclave depuis une vingtaine d’années.
- Israël et Ses Voisins
- Armée israélienne
- Hamas
- Bande de Gaza
- Opération Épées de fer
- Lutte anti-terroriste
- Terrorisme palestinien
- Armée de l'Air israélienne
- Défense israélienne
- Ministère de la Défense
- Yoav Gallant
- ONU
- Antonio Guterres
- Relations Israël-Qatar
- Benjamin Netanyahu
- Joe Biden
- Relations États-Unis-Israël