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Tsahal : Un allié de l’EI constitue une menace terroriste à la frontière nord

Un groupe affilié à l'Etat islamique fort de 600 hommes a conquis de grandes parties de la partie syrienne du plateau du Golan

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Le chef d'état-major de Tsahal Gadi Eizenkot, à gauche, parle avec le commandant de la Division de la Galilée Amir Baram et le commandant de la région nord Aviv Kochavi, lors d'une visite à la frontière nord d'Israël le 30 décembre 2015  (Crédit : Porte-parole de Tsahal)
Le chef d'état-major de Tsahal Gadi Eizenkot, à gauche, parle avec le commandant de la Division de la Galilée Amir Baram et le commandant de la région nord Aviv Kochavi, lors d'une visite à la frontière nord d'Israël le 30 décembre 2015 (Crédit : Porte-parole de Tsahal)

Une ramification petite mais violente de l’État islamique a pris racine juste au nord de la frontière israélo-syrienne et risque d’avoir l’intention de mener des attaques terroristes de grande envergure contre Israël, a averti mercredi l’armée israélienne.

L’organisation, Shuhda al-Yarmouk, que l’armée estime qu’elle est composée d’environ 600 combattants, a pris position à environ 15 kilomètres d’Israël sur la partie syrienne du plateau du Golan.

Malgré sa taille relativement petite, le groupe terroriste affilié à l’État islamique possède de vastes entrepôts d’armes et constitue une menace légitime d’Israël, a déclaré mercredi aux journalistes un officier de haut rang de Tsahal.

Shuhda al-Yarmouk – les Brigades des Martyrs de Yarmouk, nommé d’après le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk en Syrie – a repris de larges pans du territoire du Front al-Nosra et contrôle une population d’environ 40 000 civils syriens, selon l’armée israélienne.

Le commandement de la region nord de l’armée israélienne craint qu’à l’avenir une voiture bourrée d’explosifs risque d’être lancée en Israël à travers la frontière, que des engins explosifs soient cachés le long de la clôture de la frontière ou que des missiles anti-chars et des roquettes soient tirés contre des véhicules et des personnes israéliens, ont déclaré les militaires, bien que l’armée ne voit pas de telles attaques comme imminentes.

L’armée a néanmoins intensifié les mesures de sécurité le long de la clôture de la frontière afin de prévenir de telles attaques, en plaçant en blocs supplémentaires le long de la frontière, en ajoutant des unités blindées dans la région et en y installant des caméras de sécurité supplémentaires.

En 2013, les Brigades des Martyrs de Yarmouk avaient affirmé qu’elles n’avaient pas l’intention d’attaquer Israël.

Le porte-parole des Brigades des Martyrs de Yarmouk Laeth Horan (Facebook / Laeth Horan)
Le porte-parole des Brigades des Martyrs de Yarmouk Laeth Horan (Facebook / Laeth Horan)

« Nous ne sommes ici que pour lutter contre Assad; nous ne voulons rien d’Israël, et nous voulons qu’Israël sache cela, » avait déclaré à l’époque en arabe par téléphone Laeth Horan, un porte-parole du groupe au Times of Israel.

« Il n’y a rien entre nous et Israël. Nous avons seulement des exigences envers Assad, même après la guerre », avait déclaré Horan. « Les Brigades des Martyrs de Yarmouk n’ont pas d’aspirations internationales ; nous sommes seulement en conflit avec le régime d’Assad ».

Depuis lors, cependant, le groupe s’est affilié à l’État islamique. Les informations de l’allégeance des Brigades des Martyrs de Yarmouk au chef de l’EI, Abou Bakr Al-Baghdadi sont apparues fin 2014, selon le groupe de réflexion du Centre Carter aux États-Unis.

Le mois dernier, le chef des Brigades, Abu Ali al-Baridi, a été tué dans une attaque du front al-Nosra, avec certains de ses commandants.

Le groupe a gagné en notoriété en 2013 quand il a enlevé un certain nombre d’observateurs de l’ONU à partir d’un avant-poste sur les hauteurs du Golan.

Le chef d’état-major de Tsahal Gadi Eizenkot a visité mercredi la Galilée et le plateau du Golan, avec le commandant de la region nord, le général Aviv Kochavi, l’ancien chef du renseignement militaire, afin d’entendre les commandants régionaux sur les menaces qui pèsent sur Israël, à savoir de l’Etat islamique et du Hezbollah.

Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI, a publié samedi soir un enregistrement audio menaçant Israël d’attaques par les combattants du groupe terroriste, la première menace explicite du genre faite par le leader du groupe contre l’Etat juif.

« La Palestine ne sera pas votre terre ni votre maison », avait déclaré al-Baghdadi. « Elle sera pour vous un cimetière. Allah vous a réunis en Palestine afin que les Musulmans puissent vous tuer ».

Abu Bakr al-Baghdadi. (Capture d'écran YouTube)
Abu Bakr al-Baghdadi. (Capture d’écran YouTube)

Eizenkot avait réagi le lendemain au message d’al-Baghdadi à Israël. « Vous n’avez pas besoin d’être un stratège particulièrement habile pour comprendre la précarité de la période actuelle », avait dit Eizenkot, au cours d’une cérémonie marquant la création de la nouvelles Brigade Commando de Tsahal. « Nous avons vu [samedi soir] les menaces des dirigeants de l’État islamique en Syrie et en Irak. »

L’armée israélienne n’exclut pas non plus la possibilité de représailles du Hezbollah suite à l’elimination du terroriste Samir Kuntar. Bien qu’attribuée à Israël, l’armée israélienne n’a pas revendiqué la responsabilité de la frappe.

Le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah avait menacé Israël d’une réaction « inévitable » à la mort de Kuntar.

En réponse à la menace de Nasrallah, faite lors d’une émission de télévision au Liban, Eizenkot a rétorqué lundi au chef terroriste, promettant de rapides représailles à toute attaque.

« Même au-delà de nos frontières, face à des menaces entendues dans le nord, nous sommes prêts pour tout défi. Et comme nous l’avons prouvé dans le passé, nous savons comment trouver ceux qui nous veulent du mal. Nos ennemis savent que s’ils essaient de perturber la sécurité d’Israël, ils seront confrontés à des résultats difficiles », avait déclaré le chef de l’armée.

Depuis les menaces de Nasrallah, les résidents des localités israéliennes qui longent la frontière avec le Liban ont noté une augmentation de l’activité militaire dans la région et ont affirmé que les officiers de l’armée leur avaient demandé de rester loin de leurs champs les plus proches de la clôture frontalière.

Ilan Ben Zion et Agam Rafaeli ont contribué à cet article

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