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Tuerie du musée juif de Bruxelles: Nemmouche face aux accusations « accablantes »

L'audience s'annonce comme un bras de fer entre les accusés, qui nient les faits, et les parties civiles, qui jugent les preuves "accablantes"

Le musée juif de Bruxelles - lundi 2 juin 2014 (Crédit : Surya Jonckheere/Times of Israel)
Le musée juif de Bruxelles - lundi 2 juin 2014 (Crédit : Surya Jonckheere/Times of Israel)

Le procès du jihadiste français Mehdi Nemmouche, tueur présumé du Musée juif de Bruxelles en mai 2014, s’est ouvert jeudi devant la cour d’assises de la capitale belge par la lecture de l’acte d’accusation, jugé « accablant » par les parties civiles.

« C’est un acte d’accusation qui est accablant et qui ne laisse pas beaucoup de doutes sur la culpabilité des accusés », a commenté après l’audience Me David Ramet, avocat de la famille de deux des quatre victimes, un couple d’Israéliens.

Jugé pour « assassinats terroristes » avec un complice présumé, Nacer Bendrer, lui aussi français, Nemmouche, 33 ans, arrivé dans le box des accusés vêtu d’un pull safran et entouré de deux policiers cagoulés, encourt la réclusion à perpétuité.

Ce procès, sous haute surveillance policière, doit durer jusqu’au 1er mars.

Les accusés nient les faits. Mais si la cour d’assises soutient la thèse de l’accusation, cet attentat antisémite, qui avait ému la communauté internationale, restera comme la première attaque commise sur le sol européen par un combattant jihadiste de retour de Syrie.

Selon l’accusation, Nemmouche est l’homme qui, ce 24 mai 2014 vers 15h45, a ouvert le feu dans le hall d’entrée du Musée juif, tuant Emanuel et Miriam Riva, un couple de touristes israéliens, Dominique Sabrier, une bénévole française et et Alexandre Strens, un jeune employé belge du site. Un quadruple assassinat exécuté en 82 secondes, comme s’il était l’oeuvre d’un tueur professionnel.

A l’époque, il était revenu depuis peu de Syrie, où il avait combattu dans les rangs de ce qui allait devenir le groupe Etat islamique.

Jeudi, la lecture de l’acte de l’accusation, premier acte du procès, a permis aux jurés de retracer l’itinéraire de l’accusé durant les semaines précédant la tuerie.

En mars 2014, il « réapparaît subitement » chez sa grand-mère maternelle, à Tourcoing (nord de la France), sans donner d’explications sur ce qu’il faisait « dans le sud ».

« Il n’a jamais expliqué à ses proches ce qu’il avait fait concrètement lorsqu’il était à l’étranger », relèvent les enquêteurs.

Alors qu’il loue un appartement en avril à Molenbeek, commune bruxelloise réputée être un repaire de jihadistes, Nemmouche a des dizaines d’échanges téléphoniques avec Nacer Bendrer, son co-accusé, soupçonné de lui avoir fourni des armes depuis Marseille.

« Capacité de violence »

Durant son séjour en Syrie, en 2013, Nemmouche est soupçonné d’avoir été un des geôliers de quatre journalistes français enlevés et séquestrés à Alep (nord). Inculpé fin 2017 à Paris dans ce dossier, il devra faire face à un procès distinct en France.

Trois de ces journalistes l’ont reconnu après les faits de Bruxelles en 2014, dépeignant un geôlier « violent, autoritaire ».

« Quand j’entends ses avocats dire que c’est quelqu’un qui peut être très poli, très urbain… Certainement. C’est quelqu’un de malin. Mais moi, je n’oublierai jamais sa capacité de violence », a affirmé jeudi matin sur la radio française Europe 1 l’un des otages, Didier François.

D’après l’enquête française sur cette séquestration à Alep, Mehdi Nemmouche ne cachait pas son admiration pour Mohamed Merah, qui en 2012 a assassiné sept personnes dans le sud de la France dont trois enfants et un père juifs.

« On est obligé de faire des parallèles. L’assassin de mes enfants a été un modèle » pour Nemmouche, a souligné à l’AFP Samuel Sandler, 72 ans, père et grand-père Jonathan Sandler,  Gabriel Sandler et Aryeh Sandler, toutes  trois victimes de Merah, présent jeudi à l’ouverture du procès bruxellois.

« Discours complotiste »

Pour le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), partie civile au procès, le caractère antisémite des assassinats du musée juif ne fait aucun doute. Mais sur les bancs des victimes on craint que les avocats de Mehdi Nemmouche tentent de minimiser cet aspect voire de « tenir un discours de type complotiste ».

L’hypothèse de la responsabilité d’agents israéliens a déjà été évoquée à demi-mot par l’un d’eux, Me Sébastien Courtoy, lors d’une audience préliminaire.

Six jours après la tuerie, Nemmouche avait été arrêté le 30 mai 2014, en possession des armes utilisées, à Marseille, où s’est ensuite concentrée une partie de l’enquête. C’est là que Nacer Bendrer, 30 ans, a été interpellé en décembre 2014.

La lecture de l’acte de l’accusation par le ministère public doit se poursuivre vendredi.

Les accusés seront pour la première fois interrogés sur le fond à partir de mardi.

Portrait de Mehdi Nemmouche (Crédit : AFP)

Pour cet avocat réputé provocateur, qui a dans le passé défendu en Belgique le polémiste français Dieudonné, plusieurs fois condamné en France pour injure raciale, incitation à la haine et apologie du terrorisme, Nemmouche aurait été « sélectionné » pour commettre ce qu’il a qualifié de « pseudo-attentat » et il s’en expliquera.

Jeudi matin Me Henri Laquay a décrit son client comme « serein, calme ». « Il choisira le moment quand il parlera », a ajouté l’avocat devant des journalistes.

« Ca fait maintenant quelques années qu’il brûle de pouvoir dire sa vérité« , a assuré Me Courtoy devant des journalistes lundi après la sélection du jury.

A ce stade, Nemmouche est « serein » selon sa défense. « Il est innocent et il sait qu’on va le démontrer », a assuré jeudi Me Courtoy.

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