Israël en guerre - Jour 366

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Turgeman : Le Hamas pourrait ne pas faire partie du prochain conflit avec Israël

Le groupe terroriste islamiste perd ses membres qui se tournent vers des groupes plus radicaux dans la bande de Gaza

Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes

Le major général Sami Turgeman, chef du Commandement Sud de Tsahal, à la conférence des TIC à Herzliya, le 7 septembre 2015 (Crédit : Tomer Neuberg)
Le major général Sami Turgeman, chef du Commandement Sud de Tsahal, à la conférence des TIC à Herzliya, le 7 septembre 2015 (Crédit : Tomer Neuberg)

Le Hamas pourrait être renversé lors d’une future confrontation avec Israël, a affirmé un officier israélien de haut rang lundi, tout en essayant d’atténuer l’impression qu’Israël maintiendrait le Hamas au pouvoir à tout prix.

Lors d’une conférence internationale organisée par l’Institut international pour la Recherche sur le Terrorisme à Herzliya, le chef sortant du Commandement Sud de Tsahal, Sami Turgeman, a indiqué qu’Israël a changé son point de vue sur le Hamas.

« Nous ne voyons pas le Hamas comme quelque chose qui doit rester pour toujours », a déclaré Turgeman. « Le Hamas souhaite remplacer l’Etat d’Israël par un État islamique, et nous tenons à remplacer le Hamas ».

Ces commentaires marquent un changement radical de position pour Turgeman, qui avait affirmé plus tôt cette année que l’armée israélienne ne voyait aucune alternative viable au Hamas à Gaza.

Palestinian Prime Minister in the Gaza Strip Ismail Haniyeh speaks during a ceremony in Gaza City, last November (photo credit: Abd Rahim Khatib/Flash90)
Ismael Haniyeh à Gaza (Crédit : Abd Rahim Khatib/Flash90)

Turgeman avait indiqué que c’était en effet l’hypothèse de travail d’Israël lors de l’opération Bordure protectrice dans la bande de Gaza l’été dernier mais que cela pourrait changer dans les conflits futurs. « Si le Hamas croit qu’il est en sécurité pour toujours, il risque de perdre le contrôle à Gaza », a-t-il ajouté.

L’avertissement tacite israélien destiné au Hamas a été lancé au moment où le partenaire officiel de paix d’Israël, l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, se préparerait à annuler les Accords d’Oslo, en déclarant les Territoires palestiniens comme « un Etat sous occupation ».

Pendant ce temps, les responsables israéliens ont nié mener des négociations indirectes avec le Hamas sur une trêve à long terme dans la bande de Gaza.

Malgré leurs stratégies diamétralement opposées, Turgeman a expliqué qu’Israël et le Hamas partageaient actuellement « trois intérêts temporaires » : éviter une crise humanitaire dans la bande de Gaza à la suite de l’effondrement de l’infrastructure ; empêcher la prolifération des organisations djihadistes dans la bande de Gaza ; et pour éviter une crise politique qui conduirait à une absence de leadership.

Il a mis en garde contre la montée en puissance de l’aile militaire du Hamas, dirigée par Mohammed Deif, en disant qu’un état de crise – semblable à la guerre de l’été dernier – pourrait conduire les forces armées à l’insubordination à l’encontre de la direction politique du groupe, représentée par l’ancien Premier ministre Ismail Haniyeh, au niveau national, et Khaled Meshaal à l’étranger.

Il a indiqué que le responsable basé à Gaza, Yahya Sinwar, était un chef militaire avec des aspirations politiques, servant actuellement de médiateur entre les deux organes.

Comme Israël, le Hamas est inquiet de la montée en puissance des éléments islamistes radicaux dans la bande de Gaza, communément appelé les salafistes.

La préoccupation du Hamas est triple, a-t-il noté : il craint de perdre son régime à Gaza ; de déstabiliser le cessez-le-feu conclu avec Israël après le conflit de l’été dernier ; et d’être remplacé par des groupes locaux encore plus radicaux. Pour faire face à cette menace, le Hamas emploie les renseignements et les arrestations préventives.

Résumant sa présentation, Turgeman a indiqué rester pessimiste quant à la possibilité d’un cessez-le-feu officiel avec le groupe terroriste islamique.

« La meilleure option, dont nous disposons, revient à gérer le conflit, avec des explosions de violence sporadiques », a-t-il conclu.

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