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Twitter à la Knesset : Le « éliminer Israël » de Khamenei ne viole pas nos règles

Pour la responsable de la politique régionale de Twitter, les tweets du leader iranien appelant à la destruction d'Israël sont de simples "menaces verbales de politique étrangère"

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Guide suprême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei, s'adresse à un groupe d'habitants de la ville de Qom, à Téhéran, en Iran, le 8 janvier 2020. (Bureau du Guide suprême iranien via AP)
Le Guide suprême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei, s'adresse à un groupe d'habitants de la ville de Qom, à Téhéran, en Iran, le 8 janvier 2020. (Bureau du Guide suprême iranien via AP)

Une responsable de Twitter a indiqué mercredi que les tweets, dans lesquels le Guide suprême iranien l’Ayatollah Khamenei appelle à la destruction d’Israël, ne violent pas les règles de l’entreprise contre les discours de haine, et qu’ils sont considérés comme de simples « menaces verbales de politique étrangère ».

« Nous avons une approche envers les dirigeants qui dit que les interactions directes avec d’autres personnalités publiques, les commentaires sur les questions politiques du jour, ou les menaces verbales de politique étrangère sur les questions militaro-économiques ne sont généralement pas en violation de nos règles », a déclaré Ylwa Pettersson, la responsable de la politique de Twitter pour les pays nordiques et Israël, à la commission de la Knesset pour l’immigration, l’intégration et les affaires de la diaspora, par vidéoconférence.

Elle répondait à une question du militant pro-israélien Arsen Ostrovsky, qui avait demandé pourquoi Twitter avait attaché une étiquette spéciale à un récent tweet du président américain Donald Trump, notant qu’il violait les règles de l’entreprise, alors que les nombreux tweets des dirigeants iraniens sur son souhait de voir Israël détruit sont restés sans suite.

Le 29 mai, Twitter a attribué pour la première fois une étiquette d’avertissement au tweet de Trump sur les émeutes qui ont éclaté aux États-Unis après le meurtre de George Floyd.

« Je veux juste affiner la question [d’Ostrovsky] : Appeler au génocide sur Twitter, c’est bien, mais commenter la situation politique dans certains pays, ce n’est pas bien », a demandé la députée Michal Cotler-Wunsh, qui dirigeait la discussion.

« Si un leader mondial viole nos règles mais qu’il y a un intérêt évident à le garder sur la plateforme, nous pouvons le placer derrière un avis qui donne un peu plus de contexte sur la violation et permet aux gens de cliquer s’ils souhaitent voir ce type de contenu », a répondu Mme Pettersson.

Ylwa Pettersson sur Twitter s’adressant à une commission de la Knesset, le 29 juillet 2020. (Capture d’écran)

« C’est ce qui s’est passé pour le tweet Trump : ce tweet violait nos politiques concernant la glorification de la violence basée sur le contexte historique de la dernière ligne de ce tweet et le risque qu’il puisse éventuellement inspirer du mal et des actions similaires ».

Le tweet du 29 mai de Trump s’est terminé par ces mots : « Au moindre problème, nous prendrons le contrôle mais, quand le pillage commence, les tirs commencent. Merci ! »

En plus de l’étiquette d’avertissement, Twitter a désactivé la possibilité pour le public d’“aimer” le message, mais a décidé de ne pas le supprimer « afin que les citoyens puissent voir ce que leurs personnalités politiques commentent et les tenir pour responsables en ligne », a déclaré Mme Pettersson, qui s’est exprimée à la réunion de la Knesset via Zoom.

Pettersson n’a pas fait de commentaires spécifiques sur les tweets incendiaires du leader iranien.

« Waouh ! Twitter vient d’admettre que les tweets appelant au génocide contre les Juifs par les dirigeants iraniens ne violent PAS sa politique ! », a tweeté Cotler-Wunsh après la fin de la session. « C’est un double standard. C’est de l’antisémitisme ».

Quelques heures après la session de la Knesset, Khameini a publié un tweet traitant les Etats-Unis de « Satan » et Israël de « chien enchaîné ».

Appels à la « résistance armée »

Le mois dernier, le Times of Israel a fourni à Twitter plusieurs exemples de Khamenei demandant instamment l’élimination d’Israël, y compris un appel explicite à la « résistance armée » – autrement dit le terrorisme – contre Israël, demandant pourquoi ces tweets ne violent pas les directives officielles de la société sur les dirigeants mondiaux, qui comprennent une interdiction de la promotion du terrorisme.

Selon les règles de Twitter sur le terrorisme et l’extrémisme violent, « il n’y a pas de place sur Twitter pour … les individus qui s’affilient à des activités illicites [de groupes terroristes] et les encouragent … Nos évaluations dans ce contexte s’appuient sur les désignations nationales et internationales du terrorisme ».

Un porte-parole de Twitter a répondu au Times of Israel en déclarant que ces tweets « ne sont pas en violation de nos politiques en ce moment », pointant du doigt la politique de l’entreprise selon laquelle « les menaces verbales de politique étrangère sur les questions économiques ou militaires ne sont généralement pas en violation des règles de Twitter ».

La République islamique d’Iran, dont les dirigeants prônent régulièrement l’élimination d’Israël, est considérée comme un des principaux États qui soutiennent ouvertement et fièrement des groupes tels que le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le Hezbollah, qui cherchent tous à éradiquer Israël par des moyens terroristes. En avril 2019, les États-Unis ont désigné le Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranien comme une organisation terroriste étrangère.

En 2014, Khamenei a publié sur son compte Twitter un plan en neuf points proposant explicitement l’élimination d’Israël.

Une affiche du site web du Guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, en mai 2020, appelant à la destruction d’Israël, qui utilise le terme de « solution finale », qui fait généralement référence à la politique nazie de génocide contre les Juifs pendant la Shoah. (Via english.khamenei.ir)

En mai de cette année, la page Facebook de Khamenei présentait une affiche appelant à la destruction d’Israël et invoquant le terme « solution finale ». Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et le Premier ministre Benjamin Netanyahu l’ont accusé d’appeler au génocide des Juifs.

En réponse, Khamenei a confirmé qu’il cherche la destruction d’Israël mais pas l’annihilation de tous les juifs et a noté que l’Iran soutiendrait toute nation ou groupe qui se bat contre Israël. « Éliminer le régime sioniste ne signifie pas éliminer les Juifs. Nous ne sommes pas contre les Juifs. Cela signifie abolir le régime imposé & les Palestiniens musulmans, chrétiens & juifs choisissent leur propre gouvernement & expulsent les voyous comme [le Premier ministre Benjamin] Netanyahu », a écrit Khamenei sur son compte Twitter.

Sur cette photo du 22 septembre 2018, des membres du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) d’Iran défilent lors du défilé militaire annuel marquant l’anniversaire du déclenchement de la guerre dévastatrice de 1980-1988 avec l’Irak de Saddam Hussein, dans la capitale Téhéran. (Stringer/AFP)

Lors du débat de mercredi à la Knesset, Cotler-Wunsh, des députés et des partisans d’Israël ont exhorté Twitter à faire plus pour protéger les Israéliens et les Juifs du monde entier contre les discours de haine antisémites.

Yogev Karasenty, qui est responsable de la lutte contre l’antisémitisme au ministère des Affaires de la diaspora, a déclaré que quelque 200 000 tweets antisémites ont été relevés sur Twitter au cours des deux derniers mois.

Il y a eu récemment une amélioration significative dans la façon dont les réseaux sociaux traitent le matériel anti-juif, « mais ce n’est pas suffisant », a déploré Yaakov Hagoel, le vice-président de l’Organisation sioniste mondiale. Les postes qui ciblent les musulmans ou la communauté LGBT sont rapidement supprimés, mais lorsqu’il s’agit de posts antisémites, « ils esquivent, ignorent et traînent les pieds », a-t-il déclaré.

Cotler-Wunsh, une nouvelle députée du parti Kakhol lavan, a déclaré qu’Israël ne s’attend pas nécessairement à ce que Twitter supprime les messages antisémites, mais plutôt à ce qu’il leur colle des étiquettes expliquant aux utilisateurs pourquoi ils posent problème.

La députée de Kakhol lavan Michal Cotler-Wunsh. (Crédit : Avishai Finkelstein)

« Je ne plaide pas en faveur de la suppression de tout le contenu. Je suggère de signaler le contexte comme étant antisémite. Je pense qu’il y a bien plus à apprendre de cette façon », a-t-elle déclaré.

Elle a également appelé Twitter à mettre en œuvre la définition de travail de l’antisémitisme formulée par l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), qui a récemment été adoptée par de nombreux pays et qui considère certaines formes de campagne anti-Israël comme antisémites.

« Nous utilisons déjà la définition de travail de l’IHRA lorsque nous élaborons nos politiques et les documents internes avec lesquels nous formons nos opérateurs de contenu. Nous en sommes donc conscients et nous l’utilisons », a répondu Mme Pettersson, de Twitter.

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