Israël en guerre - Jour 399

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Un an après, des réservistes blessés ont encore un long chemin avant la guérison

Pour des centaines de milliers de réservistes, qui portent la guerre tout en s'acquittant de leurs obligations familiales, les difficultés persistantes auront un impact à l'avenir - que ce soit dans leur vie ou sur la société israélienne

Yosi Sochr, 34 ans, réserviste et père de quatre enfants, gravement blessé lors des combats à Gaza, embrasse sa femme à l'hôpital Sheba de Ramat Gan, en Israël, le 23 septembre 2024. (Crédit : REUTERS/Amir Cohen)
Yosi Sochr, 34 ans, réserviste et père de quatre enfants, gravement blessé lors des combats à Gaza, embrasse sa femme à l'hôpital Sheba de Ramat Gan, en Israël, le 23 septembre 2024. (Crédit : REUTERS/Amir Cohen)

Dix mois après avoir été blessé à la jambe par un sniper à Gaza, Aaron Bours, un réserviste israélien, marche encore avec des béquilles. Il espère se rétablir complètement de ses blessures, subies alors qu’il tentait de sauver son officier lors d’une embuscade.

« Il y avait des balles tout autour de moi », se souvient Aaron Bours.

Trois heures après avoir été touché, il avait été opéré à l’hôpital Sheba, qui est situé aux abords de Tel Aviv. Les médecins étaient parvenus à sauver sa jambe et depuis, de longs mois de rééducation intensive se sont écoulés.

Environ 300 000 réservistes avaient été rappelés par l’armée, au début de la guerre – et un grand nombre d’entre eux ont servi, assumant des missions multiples et variées pendant des mois. Et ce qu’ils ont vécu – et ce qu’ont vécu les familles qu’ils ont laissées derrière eux – aura assurément un impact sur Israël, dans les prochaines années.

Au mois de septembre, plus de 10 000 soldats blessés avaient été pris en charge par le Bureau chargé de la réintégration au sein du ministère de la Défense depuis le pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023 – le massacre avait été à l’origine de la guerre.

Plus des deux tiers des personnes soignées étaient des réservistes qui avaient quitté la vie civile pour rejoindre leur unité militaire.

Aaron Bours, 34 ans, réserviste israélien et directeur du marketing qui a été gravement blessé lors des combats à Gaza, lors d’un travail de rééducation à l’hôpital Sheba de Ramat Gan, Israël, le 23 septembre 2024. (Crédit : REUTERS/Amir Cohen)

Un peu plus d’un tiers des blessés souffrent de lésions aux membres. Les autres sont atteints de lésions internes et de la colonne vertébrale ou ils ont été blessés aux yeux, aux oreilles ou à la tête – soulignant l’intensité des combats à Gaza.

Israel Dudkiewicz, le médecin responsable du centre de rééducation de l’hôpital Sheba, indique que l’hôpital avait compris, dès le 7 octobre, qu’il devrait s’agrandir pour accueillir tous les patients blessés. Alors qu’environ un quart de son personnel était mobilisé au sein de Tsahal, l’hôpital a rajouté de nouveaux lits et il a ouvert trois nouvelles ailes pour accueillir au mieux les blessés.

« Je ne peux pas dire que cela n’a pas été difficile », dit Dudkiewicz. « Mais nous avons été finalement en mesure d’assurer le service ».

Les soins qui sont apportés aux soldats israéliens sont bien éloignés des conditions qui prévalent par ailleurs à Gaza, où tout le système hospitalier a été en grande partie détruit. Mais l’impact des blessures graves sur les réservistes, appelés à retourner à la vie civile une fois les combats terminés, se fera ressentir pendant de nombreuses années.

Le professeur Israel Dudkiewicz, qui dirige le centre de rééducation de l’hôpital Sheba, à l’entrée du nouveau service de rééducation pour les soldats de Tsahal et les civils blessés de guerre, le 7 novembre 2023. (Crédit : Renée Ghert-Zand/TOI)

Yosi Sochr, 34 ans, a été gravement blessé lorsqu’un explosif a été actionné à distance. Les médecins ne savent pas encore s’il retrouvera un jour l’usage total de son bras et de son épaule gauches, touchés par un éclat d’obus.

Pour l’instant, il peut bouger sa main. C’est tout.

« C’était dur », explique le réserviste qui est allongé sur son lit d’hôpital, à côté de sa femme. « Je ne suis pas un jeune de 20 ans. J’ai tout un monde qui dépend de moi – quand je disparais, ça se ressent ».”

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