Un ancien ministre Travailliste appelle Corbyn à démissionner immédiatement
Alan Johnson, un ancien secrétaire général du parti Travailliste, a fustigé Corbyn en l'accusant d'être "plus préoccupé par la pureté idéologique qu'à gagner les élections"

Un ancien élu du parti Travailliste a fortement critiqué Jeremy Corbyn, après que le politicien d’extrême gauche a conduit son parti à la plus forte défaite depuis des décennies. Il a perdu des dizaines de sièges au Parlement et donné à Boris Johnson, le Premier ministre conservateur très impopulaire au Royaume-Uni, un autre mandat au 10 Downing Street.
Dans une tribune publiée par le Daily Mail, l’ancien secrétaire général du parti Travailliste Alan Johnson a fustigé Corbyn en l’accusant, avec ses soutiens, d’être « plus préoccupé par la pureté idéologique qu’à gagner les élections ».
Le parti Conservateur du Premier ministre Boris Johnson a rapporté 365 sièges à la Chambre des Communes, son meilleur résultat depuis la dernière victoire de l’icône du parti Margaret Thatcher en 1987. Le parti Travailliste a chuté à 203 sièges, son pire résultat depuis 1935.
Même s’il n’était pas d’accord avec les politiques de Corbyn, qui ont marqué un virage à gauche important pour les Travaillistes, Johnson a affirmé samedi que la raison principale du revers électoral des Travaillistes n’était pas la politique, mais plutôt Corbyn lui-même. Johnson a décrit Corbyn comme « un homme pieux, faible, égocentrique et incapable de faire preuve de leadership ».
« Les classes ouvrières ont regardé Corbyn et elles ont vu quelqu’un qui n’était pas patriote dans la mesure où il était ami des pays ennemis. Ils détestaient son pacifisme, sa division simpliste du monde entre des méchants oppresseurs et leurs victimes », a-t-il écrit.
Corbyn a indiqué vendredi qu’il allait démissionner de la tête du parti après des primaires au sein du parti la semaine prochaine pour désigner un nouveau chef, même s’il avait dit au départ qu’il resterait à la tête du parti pendant une « période de réflexion ».
Pointant du doigt les médias « influencés et possédés par des milliardaires » et le débat du Brexit pour expliquer la défaite terrible des Travaillistes aux élections britanniques, Corbyn a cependant déclaré samedi qu’il assumait une partie de la responsabilité de l’échec cuisant du parti aux élections. « Nous avons subi une défaite lourde, et j’en prends ma part de responsabilité », a écrit Corbyn dans une tribune publié par The Guardian.
Johnson est un critique de longue date de Corbyn. En 2016, un an après l’arrivée de Corbyn à la tête du parti Travailliste, Johnson a déclaré qu’à moins que des membres plus modérés ne puissent « rependre » le parti Travailliste, il serait « mort, fini et disparu ».
Corbyn, avait-il dit, était « totalement incompétent et incapable d’être le chef d’un parti politique et il le sait ».
« Il n’a pas beaucoup d’ego, mais son ego commence à prendre de la place et il est hautain », avait écrit Johnson à l’époque. « Il y a une sorte de culte de l’adoration, et cela vous monte à la tête. Le refus de compromis avec l’électorat était un dogme de la gauche au début des années 1980 et Dieu fasse que nous n’y revenions pas ».
Ecrivant dans le Daily Mail après les élections de jeudi, Johnson a critiqué Momentum, l’organisation des militants de base établie par Jon Lansman, un allié de Corbyn, pour soutenir le chef du parti. Johnson a déclaré « soit nous nous débarrassons de ce culte, soit nous devenons ce culte nous-mêmes ».
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