Un Arabe expulsé d’Israël vers Gaza en février tué dans une frappe israélienne à Rafah
Al-Quran, 28 ans, avait purgé une peine en Israël pour infraction routière ; sa mère a appris sa mort par un contact à Gaza, son corps a été identifié à Khan Younès

Un Arabe expulsé d’Israël vers Gaza en février a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne à Rafah, rapporte le site d’information Arab48.
Basel al-Quran, 28 ans, originaire de Deir al-Balah, avait passé toute sa vie adulte en Israël, avant d’être renvoyé dans la bande de Gaza après avoir purgé une peine de prison pour infraction au code de la route.
Sa mère, Marwa al-Quran, a déclaré au site d’information qu’elle avait appris la mort de son fils par l’une des personnes qui l’avaient hébergé à Gaza. Le corps de Basel a été transporté à l’hôpital européen de Gaza, à Khan Younès, pour identification. La date exacte de sa mort reste inconnue.
Issu de la communauté bédouine, al-Quran est né à Gaza d’une mère arabe israélienne et d’un père égyptien. Il a emménagé en Israël pendant son adolescence avec sa mère, grâce à un permis de séjour temporaire renouvelé deux fois par an.
Bien que sa mère, sa femme et ses enfants soient des citoyens israéliens, al-Quran n’a jamais pu obtenir la résidence permanente – et encore moins la citoyenneté – en Israël, en raison d’une loi de 2003 excluant largement les Palestiniens mariés à des citoyens israéliens du processus de naturalisation.
Al-Quran avait émigré en Israël en 2013 et faisait partie des milliers de personnes vivant en Israël avec des permis de séjour précaires délivrés par le COGAT, à renouveler tous les six mois. Les titulaires de permis temporaires ne peuvent pas demander de permis de conduire israélien, et ne peuvent obtenir, dans de rares cas, que des « autorisations de conduite » valables un an.
En juin 2023, al-Quran a été arrêté et condamné pour conduite sans permis – un document qu’il ne pouvait légalement obtenir en raison de son statut temporaire en Israël.

Son permis de séjour a expiré pendant les 20 mois passés en détention, le laissant sans statut légal. Il a été expulsé vers Rafah à sa sortie de prison.
Au cours de plusieurs entretiens téléphoniques avec The Times of Israel, al-Quran a affirmé qu’après sa libération de la prison de Shikma, le 1er février – jour même où 150 détenus de sécurité originaires de Gaza ont été relâchés dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu et de libération d’otages avec le Hamas – des agents du Shin Bet l’ont conduit au poste frontière de Kerem Shalom. Là, deux soldats de Tsahal l’ont fait monter dans un camion d’aide humanitaire en direction de Rafah.
Son avocat, Me Uzi Avraham, a déposé un recours auprès du coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), l’organisme du ministère de la Défense chargé de la coordination avec la Cisjordanie et Gaza, demandant d’autoriser son client à rentrer en Israël..
Selon Uzi Avraham, le COGAT avait répondu qu’il examinait la situation qu’une décision serait prise d’ici la fin mars. Or l’agence n’a jamais donné suite à leur demande, selon Avraham.