Un chef des Gardiens de la Révolution islamique tué dans une frappe attribuée à Israël en Syrie
Reza Mousawi était "l'un des plus anciens conseillers du Corps des gardiens de la révolution islamique en Syrie" et proche de Qassem Soleimani, tué en 2020
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un officier supérieur du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran opérant en Syrie aurait été tué lors d’une frappe aérienne présumée d’Israël dans la capitale syrienne, Damas, selon les médias iraniens.
Selon l’agence de presse iranienne semi-officielle Tasnim, Reza Mousawi, « le responsable logistique de l’axe de la résistance » a été tué lors d’une frappe lundi dans la banlieue de Damas, à Sitt Zaynab.
L’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement palestinien Hamas, des groupes irakiens et les rebelles yéménites Houthis comme faisant partie de « l’axe de la résistance » face à Israël au Moyen-Orient.
Le reportage indique que Mousawi était « l’un des plus anciens conseillers du Corps des gardiens de la révolution islamique en Syrie » et proche de l’ancien chef de la force Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, Qassem Soleimani, tué lui lors d’une frappe de drone américain en janvier 2020 à son arrivée à Bagdad.
Secondaries can be heard in the area reportedly struck in an airstrike earlier in Aqraba region, Damascus, Syria. pic.twitter.com/4ut6J1h5Dj
— Aurora Intel (@AuroraIntel) December 25, 2023
Mousawi était chargé de coordonner l’alliance militaire entre l’Iran et la Syrie et était vraisemblablement fortement impliqué dans les efforts de Téhéran pour fournir des armes à des mandataires de la région, dont le supplétif de l’Iran le Hezbollah au Liban.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique affirme que « le régime sioniste usurpateur et barbare paiera pour ce crime. »
Le président iranien Ebrahim Raïssi a aussi accusé Israël d’avoir tué Mousawi, promettant aussi qu’Israël « paiera certainement pour ce crime ». « Cette action est sans aucun doute un autre signe de frustration, d’impuissance et d’incapacité du régime sioniste usurpateur dans la région », a estimé Raïssi dans un communiqué.
Mousawi est le commandant le plus important de la Force Qods à être tué hors d’Iran, après le général Qassem Soleimani, alors chef de cette force et figure clé de la République islamique au Moyen-Orient, tué dans un raid américain en Irak le 3 janvier 2020.
Selon l’agence officielle iranienne Irna, il était un « compagnon » de Soleimani.
L’ambassadeur d’Iran en Syrie, Hossein Akbari, a déclaré à l’agence iranienne Mehr que « la maison du général avait été visée dans l’après-midi par trois missiles du régime sioniste, le bâtiment a été détruit » et le « corps de militaire a été retrouvé dans la cour ».
La force Qods figure depuis 2019 sur la liste des « organisations terroristes étrangères » des Etats-Unis.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état de frappes israéliennes sur des positions de groupes iraniens et du Hezbollah dans le quartier de Sayeda Zeinab, à une dizaine de km de Damas.
Les habitants de la région ont dit avoir entendu de fortes explosions et vu des colonnes de fumée s’élever au dessus de fermes.
Début décembre, l’Iran a annoncé la mort de deux officiers des Gardiens dans des frappes aériennes israéliennes sur des sites du Hezbollah, ennemi d’Israël.
L’Iran et le Hezbollah aident militairement le régime syrien de Bachar al-Assad depuis le début du soulèvement populaire en Syrie en 2011.
Israël a mené des centaines de frappes aériennes contre la Syrie voisine depuis 2011, ciblant principalement des milices soutenues par l’Iran, le Hezbollah et l’armée syrienne.
Il commente rarement ses opérations en Syrie mais dit vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes.
La République islamique d’Iran est l’un des principaux soutiens internationaux du Hamas, dont l’attaque sans précédent le 7 octobre sur le sol israélien a provoqué une guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza.
L’attaque a fait environ 1 140 morts, en majorité des civils, en Israël, selon les derniers chiffres officiels israéliens.
Selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, 20 674 personnes ont péri depuis le début de la guerre, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.