Israël en guerre - Jour 341

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Un conseiller de Netanyahu n’exclut pas un retrait de Philadelphi à la 2e phase de l’accord

Ron Dermer estime que Tsahal doit rester de la frontière entre Gaza et l'Égypte jusqu'à ce qu'une « solution pratique » soit trouvée ; Le Caire dit que cela violerait le traité de paix

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, à son arrivée pour la réunion du Conseil des ministres, à Jérusalem, le 29 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, à son arrivée pour la réunion du Conseil des ministres, à Jérusalem, le 29 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer a affirmé mercredi bien qu’Israël ne se retirerait pas du corridor de Philadelphi au cours de la première phase de tout accord avec le groupe terroriste palestinien du Hamas pour un cessez-le-feu et la libération des otages, il serait disposé à envisager un retrait total lors d’une deuxième phase négociée.

« Durant la première phase, Israël maintiendra sa présence dans cette zone jusqu’à ce qu’une solution pratique soit trouvée sur le terrain, capable de rassurer le peuple israélien que ce qui s’est produit le 7 octobre ne se reproduira pas et que le Hamas ne pourra pas se réarmer », a expliqué Dermer à Bloomberg TV.

Lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a soutenu la nécessité d’une présence israélienne permanente à la frontière entre Gaza et l’Égypte pour éviter que le Hamas ne se réarme et ne reprenne le contrôle de l’enclave après la guerre.

Dermer, son proche conseiller, a toutefois indiqué que cette demande n’était pas nécessairement gravée dans le marbre et que des arrangements alternatifs pourraient être négociés dans le cadre d’un cessez-le-feu à long terme.

« La première phase de cet accord prévoit des négociations sur les conditions d’un cessez-le-feu permanent », a précisé Dermer. » Une fois que ces négociations terminées, et pendant la première phase du cessez-le-feu qui permettra d’arriver à la deuxième phase et à un cessez-le-feu permanent, c’est là qu’il sera possible de discuter des arrangements de sécurité à long terme concernant le corridor de Philadelphi. »

Dermer a été interrogé à plusieurs reprises sur les informations publiées mercredi, notamment par le Times of Israel, selon lesquelles Netanyahu avait envoyé le chef du Mossad David Barnea à Doha pour informer le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani que Tsahal était prêt à se retirer complètement du corridor de Philadelphi dans la deuxième phase de l’accord.

Dermer a qualifié les informations de « trompeuses », sans fournir de précisions supplémentaires.

Ce changement de cap est survenu quelques heures avant la conférence de presse au cours de laquelle Netanyahu a affirmé que Tsahal resterait indéfiniment le long de la route frontalière.

Si le Premier ministre a techniquement laissé la porte ouverte à une éventuelle deuxième phase de retrait de la ligne Philadelphi, l’essentiel de son discours a porté sur les raisons pour lesquelles maintenir une présence militaire israélienne dans cette zone est, selon lui, une nécessité existentielle qui, telle qu’il l’a présentée, ne disparaîtrait probablement pas dans six semaines, date à laquelle la première phase est censée se conclure.

Netanyahu a clairement exprimé ses doutes quant à la mise en place d’une alternative viable pour sécuriser la frontière à court terme et a insisté sur le fait que Tsahal devrait rester sur place indéfiniment, un calendrier qui ne concorde pas avec l’accord prévoyant un retrait total des troupes israéliennes au bout de six semaines.

« Je ne peux pas parler des arrangements dans une deuxième phase parce que nous n’avons même pas encore négocié pour savoir qui sera là, ni combien de temps cela va prendre », a indiqué Dermer mercredi.

Il a également souligné que « tant que nous n’aurons pas une solution réelle et pratique sur le terrain pour le corridor de Philadelphi, les forces israéliennes ne pourront pas partir. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu se tient devant une carte de la bande de Gaza, expliquant aux téléspectateurs comment le Hamas a importé des armes dans le territoire depuis le retrait d’Israël en 2005, lors d’une conférence de presse à Jérusalem, le lundi 2 septembre 2024. L’hébreu sur l’écran indique « Gaza après le désengagement, tuyau d’oxygène du Hamas ». (Crédit : AP Photo/Ohad Zwigenberg, Pool)

Le conseiller a en outre indiqué qu’Israël ne ferait aucune concession au Hamas après que le groupe terroriste a exécuté six otages la semaine précédente, peu avant leur découverte par les troupes de Tsahal.

« Si le Hamas ne paie pas un lourd tribut pour l’exécution des six otages, il va commencer à tuer des otages, en s’imaginant pouvoir obtenir des concessions pour chaque otage exécuté », a dit Dermer. Le ministre de la Défense Yoav Gallant aurait exhorté Netanyahu à revoir sa position sur le corridor de Philadelphi après ces assassinats, lui reprochant de ne pas accorder la priorité au sort des otages dont la vie pouvait encore être sauvée.

Sur les 251 otages enlevés à Gaza le 7 octobre, 97 seraient toujours en captivité, y compris les dépouilles d’au moins 33 otages dont la mort a été confirmée par Tsahal. Les corps de 37 autres otages ont été retrouvés.

Dermer a poursuivi la ligne de Netanyahu en critiquant directement l’Égypte pour son échec supposé à empêcher la contrebande d’armes par le Hamas depuis la péninsule du Sinaï. Contrairement à Netanyahu, cependant, Dermer a fait référence au président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi par son nom.

Il a déclaré qu’il « ne remettait pas en cause les intentions des Égyptiens », mais qu’il « remettait en cause les résultats ».

Il y a neuf ans, l’Égypte a rasé des milliers de maisons de son côté de la frontière pour créer une zone tampon avec Gaza. Depuis, elle a assuré que la contrebande n’était plus un problème, rejetant les accusations de Netanyahu selon lesquelles le Hamas aurait encore des voies d’entrée pour ses armes par la frontière commune.

Les accusations portées contre l’Égypte ont irrité ses alliés régionaux, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Le ministère des Affaires étrangères des Émirats a publié un communiqué exprimant « leur entière solidarité avec la République arabe d’Égypte face aux allégations et revendications israéliennes concernant le point de passage de Philadelphi, et ont fermement condamné et dénoncé les déclarations offensantes d’Israël à cet égard, qui menacent la stabilité et exacerbent la situation dans la région ».

Il a appelé Israël à « arrêter l’escalade et à ne pas prendre de mesures qui exacerbent la tension et l’instabilité dans la région, soulignant son rejet de toutes les pratiques qui violent les résolutions de la légitimité internationale et menacent d’une nouvelle escalade ».

L’Arabie saoudite elle aussi « dénoncé et condamné et fermement » les propos d’Israël sur le corridor, les qualifiant de « tentatives futiles pour justifier les violations continues des lois et des normes internationales ».

L’Égypte, pour sa part, est fermement opposée à tout contrôle israélien sur son tracé frontalier et a protesté contre ce qu’elle considère comme une violation de l’accord de paix de 1978 entre les deux pays.

Vue du corridor de Philadelphie qui sépare le sud de la bande de Gaza et l’Égypte, le 15 juillet 2024. (Crédit : Oren Cohen/Flash90)

Selon le média qatari, Al-Araby Al-Jadeed, Netanyahu aurait dit au Caire, avant sa conférence de presse de lundi, qu’il était prêt à discuter de l’avenir de la frontière entre Gaza et l’Égypte lors des négociations sur la deuxième phase d’un accord. Il a toutefois été informé que le Caire n’accepterait rien de moins qu’un engagement de retrait, même si cela ne se produisait pas au cours de la première phase de l’accord.

Dermer a ensuite reproché à l’autre médiateur régional dans les négociations sur le cessez-le-feu, le Qatar « d’héberger et financer le Hamas depuis longtemps et, franchement, de financer les Frères musulmans à travers le monde, tout en diffusant une grande partie de la propagande antisémite et antiaméricaine du Hamas via sa chaîne al-Jazeera. »

Le ministre a déclaré qu’en dépit des récentes critiques du président américain Joe Biden, les deux pays ont continué à coordonner étroitement les négociations sur les otages. Il a affirmé : « Nous nous efforçons de nous entendre au mieux avec les Américains. Il semble que nous y soyons parvenus au cours des deux derniers mois. »

« Si les États-Unis et Israël restent unis et que toute la pression est dirigée là où elle doit l’être, c’est-à-dire sur le Hamas, la probabilité d’arriver à un accord augmente considérablement. J’espère que nous y parviendrons dans les deux prochaines semaines », a-t-il ajouté.

En contradiction peut-être avec l’évaluation de Dermer, la Maison Blanche a déclaré mardi que sa dernière proposition d’accord comprenait un retrait de Tsahal du corridor Philadelphi. Le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a indiqué aux journalistes que les États-Unis avaient « exprimé très clairement ce que nous pensons de la possibilité d’une présence israélienne continue à Gaza – nous nous y opposons. »

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