Un démocrate et un républicain proposent de fournir des bombes antibunker à Israël
Pour la 3ᵉ fois, Josh Gottheimer et Mike Lawler présentent une mesure visant à fournir des GBU-57 et des avions pour les larguer si Téhéran tente de se doter de l'arme nucléaire

Des élus américains ont présenté mercredi un projet de loi bipartite visant à donner à Israël l’accès aux bombes antibunker (bombes à charge pénétrante) utilisées lors des frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes le mois dernier, ainsi qu’aux avions nécessaires pour les larguer.
Ce projet de loi, annoncé par le représentant démocrate du New Jersey Josh Gottheimer et coparrainé par le républicain de New York Mike Lawler, donnerait au président américain le pouvoir de transférer à Israël un stock de bombes GBU-57 Massive Ordnance Penetrator (MOP), dotées d’ogives de près de 14 tonnes capables de s’enfoncer à des dizaines de mètres de profondeur avant d’exploser, ainsi que des avions non spécifiés, si l’Iran poursuivait ses efforts pour développer une arme nucléaire.
Les États-Unis ont largué plus d’une dizaine de bombes GBU-57 MOP sur les installations nucléaires souterraines de Fordo et Natanz, le 22 juin, durant la guerre de douze jours menée par Israël contre la République islamique.
Ces bombes à charge pénétrante étaient considérées comme les seules munitions capables d’endommager efficacement l’installation de Fordo, enfouie à quelque 90 mètres sous une montagne, au centre de l’Iran.
Alors que l’armée de l’air israélienne a frappé des centaines d’autres cibles nucléaires et militaires à travers l’Iran, elle ne dispose pas des armes et des avions nécessaires pour atteindre Fordo et d’autres sites souterrains profondément enfouis. L’arsenal de chasseurs-bombardiers israéliens n’est pas en mesure de transporter une bombe aussi imposante.
Le président américain Donald Trump a autorisé cette attaque aérienne après plusieurs jours d’hésitation sur la question, alors que les Américains craignent de s’enliser dans un nouveau conflit au Moyen-Orient.

Actuellement, seuls les bombardiers furtifs américains B-2, qui n’ont été fournis à aucun autre pays, sont équipés pour faire usage de cette bombe. L’ancien avion B-52 pourrait également être utilisé pour larguer cette bombe, parmi d’autres appareils potentiels.
Le projet de loi, baptisé « Bunker Buster Act », autoriserait les États-Unis à « prendre des mesures pour garantir qu’Israël soit prêt à faire face à toutes les éventualités si Téhéran cherche à développer une arme nucléaire », selon une version préliminaire du texte publiée par le bureau de Gottheimer.
Dans une déclaration conjointe, les représentants ont indiqué que ce projet de loi visait à « donner au président le pouvoir de transférer la bombe Massive Ordnance Penetrator, ou ‘bunker buster’, ainsi que les avions nécessaires à son transport, si l’Iran se préparait à développer une arme nucléaire ».
Il vise à « préserver l’avantage militaire qualitatif d’Israël dans la région, tout en maintenant la capacité de dissuader l’Iran », a déclaré Gottheimer, membre de la Commission permanente de la Chambre des représentants sur le renseignement.
« Ce projet de loi donne au président le pouvoir de fournir à Israël les outils et la formation dont il a besoin pour dissuader Téhéran et rendre le monde plus sûr », a déclaré Lawler dans son communiqué.
Ce projet de loi a déjà été proposé à deux reprises par Gottheimer, d’abord en 2022, puis en 2024. Il n’a toutefois pas dépassé le stade de la Chambre des représentants à ces deux occasions.
« L’Iran est le premier État au monde à soutenir le terrorisme et est responsable de la mort de milliers d’Américains », a écrit Gottheimer sur le réseau social X.
« Alors que l’Iran reconstruit son programme nucléaire, nous devons maintenir une dissuasion maximale. »

« Ma loi bipartisane ‘Bunker Buster Act’ donnera à Israël les outils dont il a besoin pour dissuader l’agression iranienne et détruire ses sites nucléaires souterrains, renforçant ainsi la sécurité nationale des États-Unis. »
Mercredi, le Pentagone a déclaré que les frappes contre le site nucléaire iranien avaient retardé de deux ans le programme de recherche atomique de ce pays, d’après les évaluations du renseignement américain.
Lancée le 13 juin, l’Opération « Rising Lion », est une campagne aérienne sans précédent visant des sites nucléaires iraniens, des scientifiques et des hauts responsables du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, dans le but de mettre fin au programme nucléaire du pays et de réduire considérablement ses capacités en matière de missiles balistiques.
Trump avait passé des semaines à chercher une solution diplomatique pour remplacer l’accord nucléaire de 2015 – connu sous l’acronyme JCPOA -, dont il s’était retiré en 2018 lors de son premier mandat. Mais le président a finalement décidé de recourir à la force militaire.
La République islamique, qui cherche ouvertement à détruire Israël, affirme que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins civiles. Elle a pourtant enrichi son uranium à un niveau de pureté de 60 %, soit un niveau supérieur à celui requis pour un usage civil et très proche de celui nécessaire à la fabrication d’armes nucléaires. Elle a également empêché les inspecteurs internationaux de contrôler ses installations nucléaires et a renforcé ses capacités en matière de missiles balistiques.
Israël affirme détenir des informations selon lesquelles Téhéran aurait pris des mesures actives pour fabriquer une bombe. Il a également averti qu’il pourrait prendre de nouvelles mesures militaires s’il constate que la République islamique tentait de relancer ses programmes nucléaires et balistiques.