Le nucléaire iranien retardé d’environ deux ans par les frappes américaines – Pentagone
Un porte-parole américain affirme que les installations visées par les récentes attaques « ont été complètement détruites »

Le programme nucléaire iranien a été retardé d’environ deux ans par les frappes américaines décidées par Donald Trump, selon des évaluations du renseignement américain, a indiqué le Pentagone mercredi.
« Nous avons retardé leur programme d’un à deux ans au moins, c’est ce qu’évaluent les services de renseignement du ministère » de la Défense, a déclaré le porte-parole du Pentagone Sean Parnell. « Nous pensons que c’est probablement plus proche de deux ans », a-t-il ajouté.
Le mois dernier, des bombardiers américains B-2 ont frappé deux sites nucléaires iraniens avec des bombes GBU-57 à forte puissance explosive, tandis qu’un sous-marin lanceur de missiles guidés a frappé un troisième site avec des missiles de croisière Tomahawk.
Israël a lancé le 13 juin une campagne aérienne sans précédent visant des sites nucléaires iraniens, des scientifiques et des hauts responsables militaires dans le but de mettre fin au programme nucléaire du pays, que Téhéran affirme être à des fins civiles, mais que Washington et d’autres puissances affirment viser l’acquisition d’armes atomiques.
Le président américain Donald Trump a passé plusieurs semaines à rechercher une voie diplomatique pour remplacer l’accord nucléaire avec Téhéran qu’il a déchiré lors de son premier mandat en 2018, mais il a finalement décidé de prendre des mesures militaires.
Depuis les bombardements américains contre les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan il y a une dizaine de jours, en soutien à l’offensive israélienne, la question de leur efficacité reste incertaine.
Donald Trump répète que le programme nucléaire de Téhéran a été « anéanti » ou encore retardé de « plusieurs décennies ».
Son ministre de la Défense Pete Hegseth a vanté fin juin « une action militaire décisive » qui « a créé les conditions pour mettre fin à la guerre » entre Israël et Iran. « En décimant, anéantissant, détruisant – choisissez le mot – les capacités nucléaires iraniennes », avait-il martelé.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Aragchi a déclaré lors d’une interview diffusée mardi sur CBS News que le bombardement américain du site nucléaire clé de Fordo en Iran a « gravement endommagé » les installations.
« Personne ne sait exactement ce qui s’est passé à Fordo. Cela dit, ce que nous savons jusqu’à présent, c’est que les installations ont été gravement endommagées », a déclaré Aragchi au cours de cette interview.

Mais un premier rapport préliminaire top secret du renseignement américain, dont la presse américaine a fait état la semaine passée, établissait lui que les frappes contre l’Iran n’avaient fait que pénaliser son programme nucléaire de quelques mois, sans le détruire complètement.
L’Iran vient lui de rejeter une demande du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, de visiter ses installations nucléaires bombardées, afin de pouvoir établir ce qu’il est advenu de son stock d’uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d’une bombe atomique.
M. Grossi a estimé que l’Iran disposait des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici « quelques mois ».