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Un ex-gardien de camp nazi accusé de complicité de milliers de meurtres

La tâche de l'accusé consistait à "empêcher la fuite, la révolte ou la libération des prisonniers" juifs condamnés à être exterminés par une balle dans la nuque ou au Zyklon B

La porte principale menant à l'ancien camp de concentration nazi de Stutthof, à Sztutowo, en Pologne, le 18 juillet 2017. (AP Photo / Czarek Sokolowski)
La porte principale menant à l'ancien camp de concentration nazi de Stutthof, à Sztutowo, en Pologne, le 18 juillet 2017. (AP Photo / Czarek Sokolowski)

La justice allemande a ouvert jeudi la voie à un procès d’un ex-gardien SS d’un camp de concentration, âgé de 92 ans, pour complicité de milliers de meurtres de Juifs à la fin de la Deuxième guerre mondiale.

Le nonagénaire, Bruno Dey, a été mis en accusation par le parquet de Hambourg pour avoir avoir contribué aux meurtres de 5 230 prisonniers, commis lorsqu’il était gardien « entre août 1944 et avril 1945 » dans le camp de Stutthof, dans le nord de la Pologne, près de Gdansk. Il avait 17 ans à l’époque.

Il appartient à présent au tribunal local de décider du renvoi ou non de l’accusé pour un procès, qui serait alors sans doute l’un des derniers contre un ancien militaire ou garde de camp nazi.

La tâche de l’accusé consistait à « empêcher la fuite, la révolte ou la libération des prisonniers » juifs du camp condamnés à être exterminés par une balle dans la nuque ou au Zyklon B, selon l’accusation. De ce fait, il a été un « rouage dans la machinerie meurtrière en toute connaissance de cause », a ajouté le parquet.

Environ 65 000 personnes sont décédées dans le camp de Stutthof, essentiellement des femmes juives des pays baltes et de Pologne. Ce camp a été intégré au système d’extermination des Juifs en juin 1944.

Selon le quotidien Die Welt, l’accusé a reconnu auprès du procureur avoir à l’époque su ce qui se passait dans le camp concernant les chambres à gaz et les crémations des cadavres.

Mais il a affirmé s’être toujours tenu à distance du nazisme et que les événements se déroulant dans le camp lui avaient « fait de la peine ». Selon ses dires, il ne pouvait fuir sous peine d’être tué et s’il avait demandé à être muté au front quelqu’un d’autre l’aurait remplacé.

Début avril, le procès d’un autre ancien garde du même camp nazi a été abandonné en raison de la dégradation de l’état de santé de l’accusé, âgé lui de 95 ans.

Ces dernières années, l’Allemagne a jugé et condamné plusieurs anciens SS pour complicité de meurtre, illustrant la sévérité accrue, mais très tardive, de la justice allemande.

Cependant, aucun de ces condamnés n’est jusqu’ici allé en prison en raison de leur état de santé.

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