Un ex-Premier ministre belge accuse Israël de mettre les Juifs du monde en danger
Elio Di Rupo a estimé que les "éléments matériels" et "l'intention" de "génocide" contre les Palestiniens existent, des propos qui ont été dénoncés par le député centriste Georges Dallemagne

Georges Dallemagne, député belge affilié au parti centriste Les Engagés, a fustigé les propos de l’ancien Premier ministre Elio Di Rupo qui a parlé de « génocide », qui serait commis, selon lui, par l’armée israélienne à Gaza dans une émission télévisée dans laquelle il faisait face à Laurent Cigé, membre francophone du parti israélien Les Démocrates de gauche.
« Les éléments matériels existent, l’intention existe, la réalité est là », avait assuré Di Rupo sur le plateau de la chaîne LN24 le 21 mai dernier. « Que faut-il de plus que ce que nous voyons devant nos yeux ? Se taire pourrait nous rendre complices de ce génocide », avait-il ajouté.
Un terme que Laurent Cigé a rejeté : « Il n’y a pas de génocide, puisque aujourd’hui, après un an et demi de guerre, la population de Gaza a encore augmenté par rapport à ce qu’elle était avant le 7 octobre ».
Di Rupo avait également accusé Cigé de complicité dans la politique menée par le gouvernement israélien, auquel il est pourtant fermement opposé. « On voit bien que derrière cette opération dramatique, l’intention de Netanyahu c’est bien de faire en sorte que les Palestiniens quittent Gaza, quittent même la Cisjordanie. C’est son plan final. Vous êtes en quelque sorte complice de cette manœuvre », lui avait lancé l’ancien président du Parti socialiste.
« Je suis tous les samedis soirs [à Tel Aviv] pour manifester contre la politique qui est menée par un gouvernement d’extrême-droite [de Benjamin Netanyahu]. J’exige de mes amis européens et de gauche de faire la différence entre l’État d’Israël et la politique du gouvernement
israélien », avait-il répondu.
Mais rien n’y fait, l’eurodéputé centriste renchérit : « Vous avez créé une situation catastrophique, vous mettez en danger non seulement la population d’Israël, mais également les Juifs du monde entier. C’est inacceptable. Vous avez la responsabilité des otages, qui doivent bien entendu être libérés, mais aussi de votre population et de tous les Juifs dans le monde. S’il y avait un minimum de gestes d’humanité, des choses pourraient être négociées, avec des intermédiaires ».
Sa rhétorique a fait vivement réagir sur les réseaux sociaux, selon La Libre Belgique. Les propos de M. Di Rupo sont « profondément choquants et irresponsables », a ainsi écrit sur X Georges Dallemagne.
????️"C'est profondément choquant et irresponsable" @G_Dallemagne, échevin à Woluwe-Saint-Pierre et ancien député fédéral @LesEngages_be, réagit aux propos d'@eliodirupo sur la responsabilité de #Netanyahou dans la mise en danger des Juifs #Bonsoirledebat #LN24 pic.twitter.com/L9o70h1scr
— LN24 (@LesNews24) May 22, 2025
Déplorant un « amalgame » fait entre Israël et les Juifs, Dallemagne considère que par ses propos, Elio Di Rupo « rend responsable Israël de ce qui peut arriver dans notre pays ». En effet, il a rappelé que « le niveau de la menace en Belgique est toujours au niveau 3, spécialement en ce qui concerne les lieux de culte juifs. Nous avons une responsabilité particulière ».
Depuis le 7 octobre 2023, l’antisémitisme connaît une véritable hausse en Occident. La Belgique est particulièrement touchée par cette recrudescence de l’antisémitisme : en juin 2024, un sondage réalisé par l’institut Ipsos avait indiqué que 22 % des habitants de Bruxelles, soit près d’un sondé sur quatre, déclare ressentir de l’antipathie pour les Juifs. Un chiffre bien supérieur à la France, où 6 % des sondés ont répondu de manière similaire, d’après Ipsos.