Israël en guerre - Jour 472

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Un haut-cadre de la télévision israélienne accusé de harcèlement sexuel par 2 femmes

Une journaliste de Haaretz a indiqué qu'Alex Gilady s'est rendu coupable d'un outrage à la pudeur devant elle et lui a soumis une proposition indécente durant une réunion de travail

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Un portrait d'Alex Gilady en 2009. (Crédit: Abir Sultan/Flash 90)
Un portrait d'Alex Gilady en 2009. (Crédit: Abir Sultan/Flash 90)

Une journaliste israélienne a affirmé qu’une personnalité éminente de la télévision israélienne s’était rendue coupable d’outrage à la pudeur durant une rencontre à son domicile, un incident qu’elle a rendu public, a-t-elle dit, pour appuyer une présentatrice du journal télévisé qui avait accusé le même homme d’avoir eu un comportement inapproprié envers elle.

Neri Livneh, journaliste au quotidien Haaretz, a écrit un article dans lequel elle décrit une rencontre avec Alex Gilady, président du groupe de diffusion Keshet, survenue il y a 18 ans.

En plus de diriger Keshet, l’un des concessionnaires de longue haleine de la Deuxième chaîne très populaire, Gilady, ancien joueur de basket et de football, est le représentant israélien au Comité international olympique.

Livneh a expliqué qu’elle avait décidé d’évoquer l’incident pour soutenir la présentatrice de la Dixième chaîne Oshrat Kotler qui, la semaine dernière, a déclaré aux téléspectateurs qu’elle avait reçu il y a 25 ans une « proposition indécente » de la part de Gilady lorsqu’il était directeur-général de Keshet.

Gilady l’avait initialement contactée en lui offrant de présenter une émission le matin, avait expliqué Kotler. Après avoir refusé ses demandes de l’emmener dîner, lui disant qu’elle était mariée, il avait répondu : « Mais qu’est-ce que cela a donc à voir ? Est-ce que vous ne savez pas comment on monte en grade à Hollywood ? »

Kotler, qui a indiqué ne pas considérer l’incident survenu avec Giladi comme du harcèlement mais qui a insisté sur le fait qu’il était « indécent », a noté qu’elle n’en avait pas parlé plus tôt parce qu’elle s’inquiétait de l’impact possible que cette révélation pourrait avoir sur sa carrière.

Dans une interview accordée lundi à la Dixième chaîne, Livneh s’est rappelée que Gilady, qui avait alors 56 ans, l’avait contactée en 1999 lorsqu’elle avait 45 ans et lui avait demandé de la rencontrer pour lui faire une importante proposition.

Portrait de la journaliste Neri Livneh (Crédit : Flash90)

Livneh a expliqué qu’elle s’attendait fortement à ce que Gilady lui offre un poste d’animatrice dans une émission de télévision. Pendant la soirée, Gilady l’avait emmenée boire un café, puis dîner, tout en la présentant à des personnalités mondaines et à des contacts au plus haut de la hiérarchie des médias israéliens qu’il avait été amené à rencontrer. A un moment, Gilady lui avait demandé de l’accompagner dans sa villa privée, disant qu’il voulait regarder une émission qui devait être diffusée.

Elle avait accepté. Lorsqu’ils étaient arrivés, a-t-elle raconté, il était monté à l’étage puis il était redescendu en portant un peignoir par-dessus sa chemise et sa cravate. Il avait ôté son pantalon.

Selon Livneh, Gilady avait alors ouvert le peignoir, exposant son pénis, et a pressé la jeune femme de « lui parler ».

C’était, a-t-elle confié à la Dixième chaîne, « ce qui lui paraissait à lui être un microphone, mais qui n’y ressemblait pas pour moi. Et ce n’était certainement pas le microphone auquel je m’attendais ».

Elle lui avait immédiatement demandé de se couvrir puis d’appeler un taxi pour la ramener chez elle. Il avait fait appel à son chauffeur privé. Durant le trajet depuis la villa, a ajouté Livneh, le chauffeur s’était tourné vers elle et avait noté qu’elle rentrait plus tôt que prévu, indiquant que « cela prend habituellement beaucoup plus de temps ».

Les propos de l’employé lui avaient fait comprendre que le comportement adopté par Gilady était habituel.

Livneh a précisé qu’elle ne s’était pas sentie particulièrement blessée par ce qui était arrivé mais qu’elle s’était malgré tout exprimée pour afficher son soutien à Kotler.

« Je ne suis pas d’accord avec le fait de voir Oshrat Kotler qualifiée de menteuse », a-t-elle dit, en laissant entendre que Gilaay tentait de faire passer Kotler comme non-fiable en minimisant son rôle à l’époque.

La journaliste israélienne Oshrat Kotler pendant une conférence à Jérusalem, le 23 mars 2014. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Après la publication par Livneh de son histoire, dimanche, Gilady a répondu à Haaretz dans un communiqué qui disait que les accusations étaient « majoritairement vraies » mais que rien n’était illégal.

« Ce que les adultes font dans leurs maisons, dans leurs maisons privées et dans le cadre des relations personnelles relève du domaine privé », a-t-il dit.

Concernant les affirmations de Kotler, Gilady a déclaré qu’en 1994 et 1995, Keshet n’avait pas d’émission matinale. Il a également nié lui avoir fait passer une audition et a indiqué ne pas se souvenir de lui avoir parlé de la manière dont elle le prétend.

Livneh a rejeté le communiqué de Gilady, disant qu’il s’agissait d’une réponse formulée par un spécialiste des relations publiques. « Le silence adopté par Keshet face à l’histoire de Kotler m’a ennuyée et je n’ai aucun doute sur le fait que son récit est vrai ».

Tout en reconnaissant que les gens sont effectivement libres de faire ce qu’ils veulent dans l’intimité de leurs propres habitations, elle a ajouté qu’il n’y avait pas eu de consentement préalable.

« On ne tente pas sa chance d’abord et avant même d’avoir vérifié que l’autre est effectivement d’accord », a dit Livneh.

Drorit Wertheim, présidente du comité d’administration de Keshet, a indiqué dans une déclaration faite lundi que « les témoignages offerts par des journalistes et rapportant des comportements apparemment inappropriés de la part d’Alex Gilady sont attristants et très douloureux. Indépendamment des détails de ces affaires, des circonstances et du temps qui est passé depuis, je souhaite offrir du soutien à toutes celles qui se sont senties blessées ou humiliées en résultat d’un comportement inapproprié et inacceptable. Pour toutes celles d’entre nous qui ont été victimes de harcèlement sexuel, que ce soit dans les actions ou dans les paroles, le temps n’offre pas de réconfort ».

« Je continuerai à faire tout ce que je peux pour qu’ensemble, avec l’équipe de direction de Keshet, nous soyons en mesure d’offrir un environnement sûr et protégé à toutes celles qui travailleront avec nous », a ajouté Wertheim, notant qu’elle a l’intention de parler de l’affaire à Gilady dans les meilleurs délais.

Renforçant la pression exercée sur Keshet lundi en fin de journée, la journaliste Hadas Shteif a tweeté un courriel qui avait apparemment été envoyé en avril 2010 au personnel entier de Keshet par le directeur Yoram Zak, qui a été le producteur de la version locale d’émission de télé-réalité populaire « Big Brother » de 2008 à 2017.

Yoram Zak (Capture d’écran : YouTube)

Dans le courriel, Zak évoquait son érection.

Il commençait par un salut : « A toutes les filles séduisantes de Keshet, aux vilaines filles de Mako (site internet de Keshet), aux filles faciles de la chaîne Beep et de la Chaîne 24 — pour résumer, à toutes les filles du bâtiment et aux garçons aussi ».

Zak décrivait alors s’être réveillé avec une érection et avait laissé entendre qu’il s’était masturbé, une première fois alors qu’il était dans son lit puis dans la douche.

« C’est vrai, ce courriel est ancien, il date d’il y a sept ans », a écrit Shteif. « Mais cela montre déjà beaucoup… Et j’ai plus ».

Cela n’est pas la première fois que des propos à teneur sexuelle de Zak font les gros titres.

Au mois de février 2011, alors qu’il réalisait « Big Brother », il avait fait des commentaires inappropriés qui avaient été diffusés par inadvertance en direct, pendant l’émission. S’adressant à la concurrente Dana Ron, Zak avait dit : « Bonsoir, Dana. Tu as 30 secondes pour parler aux téléspectateurs chez eux et tenter de les convaincre pourquoi tu veux jouer avec mon sexe entre tes seins ».

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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