Un homme d’affaires condamné à 14 mois pour avoir soudoyé un ministre
Avraham Nanikashvili a également écopé d'une amende d'un million de shekels, pour avoir donné au défunt Binyamin Ben-Eliezer 400 000 dollars en échange de décisions politiques

Un éminent homme d’affaires a été condamné à plus d’un an de prison et à une amende d’un million de shekels (250 000 euros) lundi, plusieurs mois après avoir été reconnu coupable d’avoir soudoyé un ministre du gouvernement.
Le tribunal de district de Tel Aviv a ordonné l’incarcération d’Avraham Nanikashvili pour une durée de 14 mois pour avoir versé au défunt ministre Binyamin Ben-Eliezer un pot-de-vin de 400 000 dollars en 2011, alors que Ben-Eliezer dirigeait le ministère de l’Infrastructure nationale (aujourd’hui ministère de l’Énergie). En retour, Ben-Eliezer aurait promu les intérêts de l’homme d’affaires en sa qualité de ministre.
Lors de l’énoncé de la sentence, le juge a déclaré que l’affaire était « unique et inhabituelle » et qu’elle ne pouvait pas être évaluée de la même manière que la plupart des cas normaux de corruption de fonctionnaires, tout en notant que l’initiative du paiement avait été celle de Ben-Eliezer et que la tradition philanthropique de Nanikashvili devait être prise en compte.
« Ses bonnes actions plaident pour lui », a-t-il dit.

Nanikashvili a été condamné en août, trois ans jour pour jour après la mort de Ben-Eliezer.
L’ancien ministre est soupçonné d’avoir pris des décisions politiques qui ont bénéficié aux participations de Nanikashvili dans des entreprises pétrolières et gazières, et a fourni une déclaration sous serment à l’appui de Nanikashvili dans le cadre du processus d’appel de ce dernier auprès des autorités fiscales.
L’argent remis à Ben-Eliezer aurait servi à l’achat d’une maison haut de gamme à Jaffa.
Les fonds ont été décrits par Nanikashvili et Ben-Eliezer comme un prêt, et les deux ont affirmé la même chose lorsqu’ils ont été interrogés à ce sujet. Cependant, les procureurs ont noté qu’il n’a jamais été restitué, et Nanikashvili n’a jamais demandé sa restitution. Le juge a accepté cet argument, affirmant que le lien entre l’argent et les actions de Ben-Eliezer était clair.
Ben-Eliezer lui-même a été inculpé pour corruption par plusieurs hommes d’affaires en 2016, mais il est mort à l’âge de 80 ans avant que le procès ne puisse avoir lieu. L’ancien député, général et ministre de la Défense avait été candidat à la présidence en 2014 mais a été contraint de se retirer et de quitter la politique en raison des accusations portées contre lui.
Un deuxième accusé dans cette affaire, Roy Mussaffi, a été disculpé en août d’avoir soudoyé l’ancien travailliste. Il était soupçonné d’avoir fait don au ministre de 700 000 shekels (environ 180 000 euros) en échange de l’aide que Ben-Eliezer lui avait apportée pour obtenir des visas égyptiens pour ses employés.
Mais contrairement à l’affaire Nanikashvili, le juge a accepté l’affirmation de Mussaffi selon laquelle l’argent était un prêt, notant que les deux étaient des amis proches depuis des années et que l’aide de Ben-Eliezer pour l’obtention des visas avait été accordée trois ans avant que Mussaffi ne lui donne l’argent.