Un hymne fasciste joué lors d’une corrida en Espagne
Un stade de Palma de Majorque a joué un hymne du parti d'extrême-droite Falange alors que des manifestants protestaient devant le stade
Un stade de la ville Palma de Majorque, en Espagne a joué un hymne fasciste interdit dimanche, dans un contexte de controverse autour de la réintroduction des corridas sur l’île espagnole de Majorque.
La chanson, intitulée « Cara al Sol » (Face au soleil) était l’hymne de Falange, le parti d’extrême-droite du dictateur espagnol Francisco Franco, qui a dirigé le pays jusqu’en 1975. Le match de dimanche était le premier depuis l’interdiction de l’hymne il y a deux ans, a indiqué The Guardian. Cette interdiction avait été retoquée par la Cour suprême.
Alors que l’hymne résonnait, des centaines de manifestants protestaient, devant le stade, en affirmant que les corridas relevaient davantage de la « torture » que de l’art. Les corridas sont souvent décrites dans les pages culturelles des journaux espagnols.
Les Falangistes ont joué un rôle clé aux côtés des nationalistes dans la guerre civile espagnole.
« La propagande antisémite, et notamment les travaux de fiction du ‘Protocole des Sages de Sion’, a circulé dans les territoires aux mains des nationalistes » durant la guerre, a fait savoir le musée mémorial de la Shoah des Etats-Unis.
Jorge Campos, chef du parti local d’extrême-droite Vox, faisait partie des manifestants en faveur de la corrida. La plateforme de Vox, qui signifie « voix » en latin, est de défendre l’Espagne des supposés dangers que représenteraient le séparatisme, l’immigration musulmane, le féminisme et les libéraux.
En mars, le parti avait choisi un révisionniste de la Shoah comme candidat au Congrès pour la ville d’Albacete. Le candidat, l’historien Fernando Paz, a rapidement quitté la course, évoquant l’importante médiatisation dont il a fait l’objet. D’autres candidats de Vox sont des généraux qui défendent le régime d’extrême-droite de Franco.
En avril, Eli Haza, directeur des Affaires étrangères du parti du Likud s’était excusé d’avoir soutenu le parti Vox lors des élections générales. Eli Hazan avait tweeté bonne chance au chef de Vox aux élections et décrit le parti extrémiste « de parti frère du Likud » au Parlement européen.