Un millier de personnes réunies à Umm al-Fahm et Qalansawe après une fusillade
Les policiers ont bloqué les rues pour empêcher les manifestants de s'approcher du poste de police ; un manifestant attribue le double meurtre à l'inaction de la police
Plus d’un millier de personnes se sont réunies vendredi après-midi dans la ville d’Umm al-Fahm dans le nord d’Israël et à Qalansawe, après une fusillade qui a fait deux morts à l’aube.
Ces manifestations se sont déroulées au lendemain d’un rassemblement de près de 2 000 personnes sur la place Rabin à Tel Aviv, appelant à la fin de la violence dans les communautés arabes.
La manifestation d’Umm al-Fahm marque la dixième semaine où les manifestants se réunissent pour protester contre la violence au sein de la communauté arabe et contre ce qu’ils décrivent comme l’inaction de la police et du gouvernement en la matière.
Depuis la dernière manifestation la semaine dernière, un homme a été tué dimanche près de son domicile lors d’une fusillade dans la ville arabe de Tira.
Les manifestants d’Umm al-Fahm portaient des affiches évoquant le meurtre, la semaine dernière, de l’adolescent Muhammad Abdelrazek Ades lors d’une fusillade dans la ville de Jaljulia, au cours de laquelle un autre garçon a également été grièvement blessé.
Les policiers ont bloqué les rues entourant le poste de police de la ville pour empêcher les manifestants de s’en approcher.
Un deuxième rassemblement a eu lieu à Qalansawe, où deux hommes ont été tués par balle dans le centre de la ville aux premières heures de vendredi. Deux autres personnes ont également été blessées dans l’incident – l’une se trouve dans un état modéré tandis que l’autre a été classée comme légèrement blessée et a quitté l’hôpital.
Les victimes décédées dans ce double homicide ont été identifiées. Il s’agit de Leith Nasra, 19 ans, et de Muhammad Khatib, neveu du directeur-général de la municipalité de Qalansawe qui avait déjà été pris pour cible par des tireurs et gravement blessé alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture, au début du mois.
La chaîne publique Kan a toutefois noté que les deux fusillades – celle de cette nuit et celle du début du mois – ne seraient pas liées.
Kan a rapporté que les victimes étaient connues de la police et qu’une enquête initiale avait déterminé que la fusillade résultait d’un conflit entre gangs criminels. Des investigations sont en cours.
L’un des manifestants de Qalansawe, qui s’est présenté uniquement par son prénom Abed, a déclaré au site d’information Walla que la ville était sur les nerfs depuis les meurtres, et que beaucoup blâmaient l’inaction de la police.
« Tout ici est rage et nerfs maintenant, une journée dégoûtante et difficile », a-t-il dit. « Ils savent où se trouvent les armes, mais la police ne veut pas faire son travail. Pourquoi la police ne poursuit-elle pas les tueurs ? Il y a tellement de victimes depuis le début de l’année – partout où il y a un poste de police, il y a plus de violence. »
Parmi les 26 Arabes qui sont morts de façon violente au sein de l’État juif cette année, on trouve 20 citoyens arabes israéliens, quatre résidents palestiniens de Jérusalem-Est et deux Palestiniens de Cisjordanie. Trois d’entre eux ont été tués par les forces de l’ordre, a noté l’ONG Abraham Initiatives.
Mettre un terme aux violences et aux activités des groupes criminels organisés est une priorité majeure pour les Arabes israéliens, qui ont organisé récemment des manifestations massives dans cet objectif.
En 2020, 96 Arabes israéliens ont été tués – ce qui représente, et de loin, le plus important bilan annuel de mémoire récente.
Plus de 90 % des fusillades, au sein de l’État juif, survenues l’année dernière ont eu lieu dans les communautés arabes, selon la police. Les Arabes israéliens représentent environ 20 % de la population du pays.