Un ministre du Meretz demande une fusion avec le parti Travailliste
"Nous avons besoin d'une gauche qui ne se bat pas pour sa survie", a dit Issawi Frej ; Zehava Golan, soutenue par Frej aux primaires à la tête du parti, appelle aussi à l'union
Le ministre de la Coopération régionale, Issawi Frej, a déclaré samedi que sa formation du Meretz devait fusionner avec le parti Travailliste pour garantir la survie de la gauche de l’échiquier politique.
Frej a annoncé, au début du mois, qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections, mettant un terme à presque une décennie de carrière de député au sein du parti du Meretz de gauche.
S’exprimant lors d’un événement culturel à Baqa al-Gharbiya, dans le nord du pays, Frej a expliqué que les deux formations ne devaient pas hésiter à fusionner.
« Nous devons unir les forces Travaillistes avec celles du Meretz. Nous avons besoin d’une gauche qui ne lutte pas pour sa survie, d’une gauche qui cesse de vivre dans le passé », a-t-il ajouté.
« Les lettres indiquant les noms des partis distincts sur les bulletins de vote n’ont rien de sacré. Et ceux qui sanctifient ces lettres mourront avec elles », a-t-il continué.
Frej soutient la candidature à la tête du parti de l’ancienne présidente du Meretz, Zehava Galon, qui a annoncé son retour dans la vie politique. Elle se présentera donc aux primaires du Meretz qui auront lieu en amont des élections du 1er novembre.
Galon a évoqué plusieurs sondages récents qui indiquent que le Meretz pourrait ne pas franchir le seuil de représentation électorale à la Knesset, ce qui l’empêcherait de siéger dans le prochain parlement.
Une enquête d’opinion qui a été récemment réalisée par la Treizième chaîne a montré que le Meretz pourrait bénéficier de cinq sièges si Galon était à sa tête, contre quatre sièges si Yair Golan, son seul adversaire aux Primaires, devait remporter ces dernières. Le manque de fiabilité des sondages est bien connu en Israël mais ils sont toutefois pris en compte dans les processus décisionnaires des politiciens.
Le Meretz occupe actuellement six sièges.
Galon, de son côté, a parlé d’une fusion possible avec le parti Travailliste, placé sous l’autorité de Merav Michaeli, dans un entretien accordé mercredi.
Elle a déclaré avoir beaucoup de respect pour cette dernière, ajoutant qu’elle fera tout ce qui est en son pouvoir en vue d’une fusion avec les Travaillistes si elle est élue présidente du Meretz.
Dans une interview précédente, Galon avait expliqué qu’une union avec les Travaillistes « optimiserait » le pouvoir des deux formations.
Michaeli — qui, lundi, est devenue la première dirigeante Travailliste à conserver son siège lors de deux élections consécutives – a rejeté de manière répétée cette possibilité, insistant sur le fait qu’elle n’avait pas l’intention de mettre en place une nouvelle fois une liste commune avec le parti de gauche, comme cela avait été fait il y a deux ans.
Michaeli a indiqué qu’elle tentait de repositionner sa faction comme un parti « de centre-gauche » fort, et qu’une telle initiative ne lui paraissait pas compatible avec les valeurs du Meretz.
Galon, pour sa part, a déclaré mercredi que « j’ai bien entendu ce qu’a dit Michaeli et je comprends très bien ».
« Dans des circonstances différentes, peut-être aurais-je dit la même chose. Mais je pense que nous n’avons pas aujourd’hui la possibilité de nous offrir le luxe de dire que nous sommes indépendants les uns des autres », a-t-elle ajouté.
« Actuellement, nous faisons face à l’ascension d’un bloc dirigé par Netanyahu. Et s’il devait prendre le pouvoir, Dieu nous en préserve, ce bloc a d’ores et déjà fait part de son intention d’annihiler l’État de droit, d’imposer la supériorité juive, de compromettre la démocratie israélienne et de s’en prendre aux Arabes », a-t-elle continué.
« Ben Gvir, Smotrich, Netanyahu — cela me fait très peur, et je pense donc que mon appel lancé à Merav, une fois que je serais élue présidente du parti, sera de dire oui à toute opportunité, à tous ceux qui pourront devenir des partenaires dans le cadre d’une gauche plus large sociale et démocrate, dans une gauche juive-arabe qui vise à la mise en place d’un État égalitaire et démocratique », a poursuivi Galon.