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Un politicien roumain salue un leader fasciste antisémite des années 1930

Calin Georgescu a déclaré en direct à la télévision que Corneliu Zelea Codreanu, chef d'un groupe nationaliste extrémiste, "s'était battu pour la moralité de l'être humain"

Calin Georgescu, rapporteur spécial de l'ONU, s'exprime à Majuro, aux Îles Marshall, le 30 mars 2012. (Crédit : Giff Johnson/AFP via Getty Images via JTA)
Calin Georgescu, rapporteur spécial de l'ONU, s'exprime à Majuro, aux Îles Marshall, le 30 mars 2012. (Crédit : Giff Johnson/AFP via Getty Images via JTA)

BUCAREST, Roumanie (JTA) — Un homme politique roumain, président honoraire du quatrième plus grand parti politique du pays, a rendu hommage à un leader fasciste et antisémite des années 1930 pendant une interview accordée en prime-time, lundi soir. Cet hommage a été très critiqué par les groupes juifs, mais pas seulement.

S’exprimant sur la chaîne d’information Antena 3, Calin Georgescu, qui a été rapporteur spécial affilié, dans le passé, aux Nations unies, a estimé que Corneliu Zelea Codreanu s’était « battu pour la moralité de l’être humain ». Un journaliste avait demandé à Georgescu la raison pour laquelle il avait choisi de placer Codreanu sur une liste de « héros » nationaux sur une vidéo parue en 2020 sur Facebook, qui avait réuni plus de 700 000 vues.

Codreanu avait dirigé jusqu’à son exécution, en 1938, le Mouvement légionnaire, une organisation férocement antisémite. Le groupe épousait alors une version extrême du nationalisme ethnique et religieux qui impliquait notamment les meurtres politiques et les actes de terrorisme.

Deux ans après la mort de son fondateur, le Mouvement était entré dans le gouvernement du dictateur pro-nazi du pays, Ion Antonescu. L’expérience s’était achevée en janvier 1941, quand les Légionnaires s’étaient dressés contre Antonescu au cours d’une rébellion qui avait duré trois jours – 72 heures marquées par le meurtre de plus de 120 Juifs et par la destruction de plusieurs synagogues et commerces juifs, des événements connus aujourd’hui sous le nom de pogrom de Bucarest.

Avec cette interview de Georgescu, c’est la première fois depuis des années qu’une personnalité politique célèbre défend ouvertement les antécédents de Codreanu sur une grande chaîne de télévision roumaine.

Georgescu a aussi fait référence à Antonescu – 280 000 Juifs avaient été tués sous son autorité – en évoquant un « martyr ».

Ces propos ont entraîné un torrent de condamnations au sein de la communauté juive et de la société civile en Roumanie, qui mettent en garde depuis plusieurs mois contre un retour du discours antisémite dans la sphère publique.

S’exprimant auprès du site d’information local G4Media, Alexandru Florian, directeur de l’institut Elie Wiesel pour l’étude de la Shoah en Roumanie, a estimé que les déclarations faites par Georgescu étaient « une mystification de l’histoire et une tentative claire » de transformer « des responsables fascistes en héros ».

La vidéo publiée en 2020 sur Facebook par Georgescu avait largement circulé en Roumanie après sa nomination au poste de président honoraire d’un parti d’extrême droite, l’AUR, le 24 janvier. Annonçant sa désignation au poste, le vice-président de l’AUR, George Simion, avait expliqué que la formation réfléchissait aussi à soutenir Georgescu dans la course aux présidentielles prévue en 2024.

Simion a indiqué à JTA que les propos de Georgescu « ne représentent d’aucune manière le positionnement de l’AUR », ajoutant que Georgescu « devra les clarifier ». Alors qu’il lui était demandé si le parti considérait la possibilité de révoquer la présidence honoraire de Georgescu, Simion a ajouté que « c’était une option parmi d’autres ».

JTA a aussi interrogé Simion sur le point de vue plus large du parti AUR concernant Antonescu et Codreanu.

« Le positionnement officiel du parti ne peut pas être autre que celui de la loi roumaine », a-t-il répondu. « La loi dit une chose et il est impossible en Roumanie d’avoir un avis différent à celui de la loi. »

Il est probable que Simion faisait référence, ici, à la loi roumaine adoptée en 2002 qui criminalise le négationnisme de la Shoah.

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