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Un rabbin anti-vax propage la méfiance face à la vaccination – sans preuves

Yuval Hacohen Asherov a diffusé des vidéos affirmant à tort que les vaccins contre la COVID entraînent la stérilité, nuisent au système immunitaire - et qu'ils sont parfois mortels

Le rabbin Yuval HaCohen Asherov (Capture d'écran : YouTube)
Le rabbin Yuval HaCohen Asherov (Capture d'écran : YouTube)

Les affirmations faites par un rabbin populaire et défavorable à la vaccination attisent actuellement les craintes face au vaccin contre la COVID-19 au sein de l’Etat juif et elles seraient, selon les officiels de la santé, en partie responsables du ralentissement de la campagne d’immunisation actuellement en cours dans le pays.

Le rabbin Yuval Hacohen Asherov, qui conseille de nombreuses célébrités israéliennes, a diffusé des vidéos qui affirment de manière mensongère que les vaccins entraînent la stérilité et qu’ils nuisent au système immunitaire, et qu’ils peuvent parfois être mortels. « Il y a des craintes sur la possibilité que le vaccin contre le coronavirus puisse être mortel, qu’il puisse causer une stérilité… ou de graves allergies potentiellement fatales », déclare-t-il ainsi dans une vidéo. « Ce sont les scientifiques qui me le disent. Ce n’est pas moi ».

Un grand nombre de ses vidéos ont été visionnées 100 000 à 200 000 fois.

Dans une vidéo diffusée sur YouTube, Asherov affirme que le vaccin n’a pas fait l’objet d’essais, ajoutant que les millions de personnes qui l’ont reçu servent de cobayes humains. Il déconseille alors d’intégrer cette expérimentation à grande-échelle.

« Le vaccin contre le coronavirus n’a subi aucun des essais scientifiques habituels qui sont menés pour tous les autres vaccins. C’est la première chose. Et ce qui est en train d’arriver aujourd’hui, c’est que les essais sont dorénavant réalisés directement sur des millions de personnes. Ce sont des essais. Aujourd’hui, ce sont des essais. On nous injecte ce vaccin. Eh bien, avec l’aide de Dieu, ce ne sera pas le cas pour nous. On nous injecte ce vaccin parce qu’on veut voir ce qu’en sera le résultat », a-t-il continué.

Le ministère de la Santé a déclaré qu’Asherov, qui n’a aucune expertise médicale et dont les affirmations ont été réfutées par les experts, était responsable de la méfiance qui entraîne actuellement le ralentissement de la demande de vaccination contre le coronavirus en Israël, a fait savoir la Douzième chaîne, lundi.

Le professeur Igor Ulitsky, de l’Institut Weizmann des Sciences, a expliqué que les vidéos étaient remplies d’informations qui paraissaient crédibles mais que « le problème, c’est que le mot de la fin est inexact ».

Asherov a insisté, lundi soir, sur le fait que « personne ne m’a donné une raison valable de modifier ce que j’ai pu dire… Tout ce que j’ai dit, c’est qu’il vaut mieux attendre un petit peu. Pourquoi se précipiter alors qu’il y a encore des doutes ? », a-t-il ajouté.

Ulitsky a noté que les vaccins ont en effet été développés rapidement parce que « des ressources réellement considérables » ont été allouées à la bataille contre la pandémie, ce qui a permis de mettre en place « un processus bien plus rapide d’essais et de contrôles ». Il dit que les « dangers théoriques » non-prouvés du vaccin sont de loin compensés par la preuve indubitable du potentiel de contagion de la COVID-19 et des taux de mortalité entraînés par la maladie.

Dimanche, une responsable de la plus importante caisse d’assurance-maladie du pays a déploré un ralentissement spectaculaire de la campagne de vaccination contre le coronavirus en Israël, blâmant les infox poussant au scepticisme anti-vax sur internet.

« Au début de la campagne de vaccination, nous nous étions habitués à vacciner entre 100 000 et 120 000 personnes par jour et au cours des derniers jours, nous atteignons à peine la moitié de ce chiffre », a déploré auprès du site d’information Ynet Kalanit Kaye, qui gère la campagne de vaccination au sein de la Clalit

Peu après les propos tenus par Kaye, Facebook a annoncé avoir supprimé un groupe qui faisait la promotion de théories du complot au sujet des vaccins contre le coronavirus. Ces dernières semaines, le groupe avait vivement recommandé à ses milliers de membres de prendre rendez-vous pour se faire administrer le vaccin, des rendez-vous annulés ensuite à la dernière minute, obligeant les caisses d’assurance-santé à jeter les doses inutilisées.

Des silhouettes devant le logo du réseau social américain Facebook à Bruxelles, le 14 février 2020. (Kenzo TRIBOUILLARD / AFP)

Ce groupe en hébreu s’appelait « Non au passeport vert », en référence à un document qui permettrait aux personnes vaccinées de se rendre dans certains lieux publics et d’assister à divers événements ainsi qu’à partir potentiellement à l’étranger sans quatorzaine.

Un grand nombre des 14 000 abonnés avaient utilisé le groupe pour affirmer, sans preuves, que le vaccin était dangereux. Facebook a indiqué que la communauté avait violé ses règles concernant les infox.

La suppression du groupe est survenue après la demande présumée du ministère de la Santé auprès des autorités de Facebook d’enlever les posts des anti-vax qui se vantaient de leurs exploits. Le géant des réseaux sociaux a promis, dans le passé, de bannir les anti-vax et les personnes transmettant des infox au sujet de la vaccination de sa plateforme, mais il a été dans l’incapacité de le faire jusqu’à présent.

S’exprimant devant les caméras de la Douzième chaîne, lundi, Tamila Nazarov, administratrice de la page en question, a déclaré être « traitée comme une citoyenne de seconde catégorie » et être interdite d’entrée dans les centres commerciaux en raison de son refus de la vaccination.

« Je n’empêche personne de se faire vacciner. Ceux qui veulent se faire vacciner doivent le faire. Nous ne nions pas la réalité du coronavirus et nous ne sommes pas conspirationnistes », a-t-elle ajouté en évoquant son groupe.

« C’est illégal d’être menacé de renvoi, là où on travaille, parce qu’on ne veut pas se faire vacciner. C’est notre droit », a-t-elle poursuivi.

Elle a également refusé que les anti-vax soient qualifiés de « meurtriers » après la publication d’un post dans son groupe, la semaine dernière, qui disait que « si tout ceux qui ne prévoient pas de se faire vacciner prennent un rendez-vous mais qu’ils ne se présentent pas, on réussira à envoyer très rapidement les stocks à la poubelle ».

Des Israéliens se font vacciner contre le COVID-19 dans un centre de vaccination de Maccabi Health au centre commercial de Givatayim, près de Tel Aviv, le 4 février 2021. (Miriam Alster/Flash90)

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