Un représentant du Hamas affirme que la Corée du Nord est un allié
Ali Barakeh affirme que l'axe anti-américain en Asie, qui soutient le groupe terroriste, se renforce et insinue qu'il pourrait un jour s'en prendre aux États-Unis

Un haut responsable du Hamas a affirmé que la Corée du Nord était membre de l’alliance du groupe terroriste palestinien et a insinué qu’elle pourrait un jour chercher à frapper les États-Unis.
Ali Barakeh, membre de la direction en exil du Hamas basé à Beyrouth, a déclaré dans une interview accordée à la chaîne d’information libanaise Spot Shot la semaine dernière que l’Iran, principal sponsor du Hamas, n’avait pas les capacités militaires d’attaquer l’Amérique sur son territoire, mais seulement ses bases et ses navires au Moyen-Orient.
Pyongyang, en revanche, dispose de ces capacités, a fait remarquer Barakeh, en référence aux derniers développements concernant les missiles balistiques intercontinentaux à capacité nucléaire de la Corée du Nord, qui pourraient porter des ogives jusqu’à Washington.
« Le jour viendra peut-être où la Corée du Nord interviendra, car elle fait, après tout, partie de [notre] alliance », a déclaré Barakeh jeudi, selon un article de l’Institut de recherche sur les médias du Moyen-Orient (MEMRI).
Des éléments indiquent que les terroristes du Hamas ont probablement utilisé des armes nord-coréennes lors du massacre du 7 octobre en Israël, qui a fait plus de 1 400 morts, ce qui laisse supposer que la dictature d’Asie de l’Est pourrait soutenir le groupe terroriste palestinien.
Une vidéo tournée par des membres du Hamas et analysée par deux experts en armement nord-coréen, ainsi qu’une analyse par l’Associated Press d’armes capturées sur le champ de bataille et par les services de renseignement militaire sud-coréens, indiquent que le Hamas a utilisé la grenade propulsée par roquette F-7, une arme tirée à l’épaule que les combattants utilisent généralement contre des véhicules blindés.

« La Corée du Nord soutient depuis longtemps les groupes [terroristes] palestiniens et des armes nord-coréennes ont déjà été répertoriées parmi les livraisons interdites », a déclaré l’expert en armement N.R. Jenzen-Jones à l’Associated Press.
La mission de la Corée du Nord auprès des Nations unies n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de l’AP. Toutefois, au lendemain de l’assaut du 7 octobre, l’agence de presse étatique nord-coréenne KCNA avait rejeté les allégations selon lesquelles le Hamas aurait utilisé ses armes, les qualifiant de « rumeur infondée et fallacieuse » orchestrée par les États-Unis.
Le responsable du groupe terroriste palestinien a fait état d’une alliance de plus en plus étroite entre les acteurs anti-américains.
« Aujourd’hui, tous les ennemis de l’Amérique – ou tous ceux à qui les États-Unis témoignent de l’hostilité – se rapprochent. Aujourd’hui, la Russie nous contacte quotidiennement. Les Chinois ont envoyé des émissaires à Doha, et la Chine et la Russie ont rencontré les dirigeants du Hamas. Une délégation du Hamas s’est rendue à Moscou et une autre se rendra bientôt à Pékin », a déclaré Barakeh.
Des représentants du Hamas ont rencontré l’envoyé spécial de la Russie pour le Moyen-Orient, Mikhail Bogdanov, et le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Bagheri Kani, à Moscou le 26 octobre.

Aucune rencontre officielle n’a été signalée entre des responsables chinois et des dirigeants du Hamas depuis le début de la guerre. Toutefois, Zhai Jun, l’envoyé spécial de la Chine au Moyen-Orient, avait rencontré Bogdanov le 19 octobre à Doha, la capitale du Qatar, où vivent Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, et d’autres membres de la direction du groupe terroriste.
La Chine s’est efforcée de se présenter comme une grande puissance en quête de paix. Elle s’est abstenue de qualifier de terrorisme l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et a critiqué Israël pour ce qu’elle considère comme une « punition collective » infligée aux civils de Gaza.
Tuvia Gering, chercheur au Centre de politique Israël-Chine de l’Institut d’études de Sécurité nationale de Tel Aviv, a décrit la position de Pékin comme une « neutralité pro-palestinienne », visant à gagner le soutien des pays arabes à la lumière des mauvais traitements infligés par Pékin aux Ouïghours musulmans sur son territoire.