Un résident d’implantation en détention administrative pour menace à la sécurité nationale
L'ordre de détention, signé par le ministre de la Défense, a suscité la réprobation du ministre de la Sécurité Intérieure
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Un résident d’implantation israélien a été placé en détention administrative sur ordre du ministre de la Défense Yoav Gallant mercredi. Il s’agit du troisième ordre de ce type contre un résident d’implantation soupçonné de constituer une menace pour la sécurité nationale ou publique depuis les atrocités du 7 octobre perpétrées par le Hamas et la guerre contre le groupe terroriste qui s’est ensuivie.
L’individu, identifié par des militants des implantations sur les réseaux sociaux comme étant Tal Yinon Dardick, est agriculteur sur un avant-poste illégal dans le centre de la Cisjordanie, au nord-est de Jérusalem et à proximité de l’implantation de Kochav Hashahar. Il a été arrêté il y a deux jours.
L’homme sera maintenu en détention administrative pendant quatre mois, jusqu’au 2 avril 2024.
Un avocat de l’organisation d’aide juridique Honenu, qui assiste les militants ultranationalistes et suspects de crimes, affirme que l’ordre de détention a été approuvé par Gallant suite à des « pressions externes sur l’État d’Israël » et que les preuves contre son client posent « problème ».
Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, chef du parti ultranationaliste Otzma Yehudit, a publié sur X une photo de l’ordre de détention administrative signé par Gallant, ajoutant : « Quelqu’un s’est trompé et a oublié qui est l’ennemi et qui est l’ami. »
La violence des résidents d’implantation extrémistes contre les Palestiniens de Cisjordanie a considérablement augmenté depuis le 7 octobre, avec 242 cas d’agressions et harcèlement dans plus de 80 villes et communautés.
En conséquence, un millier de Palestiniens ont quitté leurs maisons dans 15 communautés de la zone C de Cisjordanie, où Israël jouit d’une sécurité totale et d’un contrôle civil.
Gallant a lui aussi publié une déclaration après celle de Ben Gvir, disant : « Quiconque se fait justice lui-même interfère avec les services de l’ordre et nuit à l’effort de guerre. »