Un roman historique pour ados sur la montée des nazis dans l’Allemagne des années 30
The Rise of the Spider, de l'auteur à succès Michael P. Spradlin, souhaite démontrer aux jeunes lecteurs que les personnes ordinaires ont le pouvoir de rendre le monde meilleur
Au cours d’une carrière qui s’étend sur plusieurs décennies, Michael P. Spradlin a écrit plus d’une dizaine de best-sellers pour enfants de tous âges – des romans de guerre aux récits de chevaliers médiévaux, en passant par une série dont l’héroïne est une adolescente espionne ou encore une collection de livres d’images.
Avec The Rise of the Spider, sorti le mois dernier, l’auteur à succès revient à la Seconde Guerre mondiale dans un roman truffé d’action qui emmène les lecteurs à travers la montée du nazisme dans les années qui ont précédé la guerre.
Le dernier roman de Spradlin, conseillé pour les 8-12 ans, est une lecture captivante qui rend l’Histoire plus vivante et saura séduire même les enfants peu attirés par cette matière.
The Rise of the Spider est le premier d’une série de six livres intitulée The Web of the Spider, le deuxième livre, devrait être publié en août 2025.
Cette œuvre de fiction historique se déroule dans l’entre-deux-guerres à Heroldsberg, en Allemagne – une ville bavaroise pittoresque située à quelques kilomètres de Nuremberg, où, en 1935, le parti nazi alors au pouvoir a proclamé ses lois contre les Juifs et les autres minorités.
Dès la première scène, le lecteur découvre Rolf et son meilleur ami Ansel, deux amis de 12 ans qui passent leurs heures de classe et leurs journées d’été à jouer au football sur les pavés d’une rue proche du marché, dans le centre animé de la ville.
Rolf et Ansel sont des pré-adolescents qui rêvent de jouer un jour dans l’équipe nationale allemande de football.
Le livre s’ouvre au printemps 1929, et le lecteur apprend que cela fait plus de dix ans que l’Allemagne a capitulé devant les Alliés, mettant fin à la Première Guerre mondiale. Cette guerre destructrice et meurtrière a coûté la vie à 20 millions de soldats et de civils.
Les deux amis ont entendu parler d’Adolf Hitler et de son parti socialiste nationaliste, qui ne cache pas son intention de renverser les dirigeants politiques de leur pays, à une époque où l’Allemagne est frappée par un taux de chômage extrêmement élevé et par des restrictions alimentaires. Beaucoup d’Allemands attribuent ces conditions de vie difficiles aux lourdes réparations de guerre qui leur ont été imposées par les Alliés, lors de l’Armistice.

Nous rencontrons ensuite Hans et Nils, deux « grands » garçons bien décidés à recruter Rolf, Ansel et les autres dans le mouvement de jeunesse du parti nazi.
Au début, ni Rolf ni Ansel ne montrent d’intérêt à se joindre à eux.
Ansel aime provoquer Hans sur la question des nazis ; Rolf est plutôt prudent, pressentant le danger.
La tension monte lorsque Romer, le frère aîné de Rolf, se laisse séduire par leur sinistre message qui consiste à faire des Juifs et des autres minorités des boucs émissaires.
Une scène menaçante au marché prend une tournure surprenante lorsque Mme Hufnagle, une vieille boulangère juive qui tient un étalage populaire, s’interpose entre Ansel et Hans lorsque ce dernier menace de faire du mal à Ansel.
« J’ai vu des hommes comme vous toute ma vie », crie-t-elle à Hans et Nils.
« Vous êtes venus ici pour semer le trouble, et nous ne l’accepterons pas », les prévient-elle en les traitant de “cosaques”.
La diversité des genres de Spradlin reflète les sujets qui l’ont toujours intéressé, en particulier sa passion pour l’histoire, a confié l’auteur au Times of Israel lors d’une conversation téléphonique depuis son domicile dans le Michigan.
« J’essaie d’écrire des livres que j’aimerais lire », a-t-il déclaré.
Il puise son inspiration dans les récits d’aventure historiques.

Alors que de nombreux livres sur la Shoah se focalisent sur la guerre et les camps de concentration nazis après la prise de pouvoir d’Hitler, Spradlin dit préférer écrire sur les années de l’entre-deux-guerres.
« J’ai toujours été plus intéressé par les raisons pour lesquelles les gens font ce qu’ils font. Leur contexte ? »
« Je pense qu’il est important que les jeunes lecteurs découvrent ces histoires qui illustrent la façon dont les gens vivaient », a-t-il ajouté. « La fiction est un excellent moyen pour leur faire découvrir et comprendre davantage. »
Pour ses romans, Spradlin effectue des recherches approfondies afin de respecter le plus strictement possible l’Histoire.
Pour cette série, Spradlin a passé du temps à Heroldsberg et il a visité Nuremberg et toute la Bavière pour se faire une idée de l’endroit d’où est né le parti nazi.
Une note de l’auteur, une chronologie historique et un glossaire se trouve a la fin du livre pour les lecteurs et les enseignants.

Le fait de montrer le contexte historique des atrocités de la guerre n’exonère cependant pas les nazis des actes odieux qu’ils ont commis, a souligné Spradlin.
« Il n’y a pas de rédemption pour ceux qui ont encouragé le nazisme et commis des exactions au nom du nazisme. Ce sont peut-être des êtres humains imparfaits. Mais ils ne bénéficient pas d’un passe-droit », a-t-il déclaré.
Ayant grandi dans une petite ville du Midwest, Spradlin a été peu exposé à la Shoah. Il ne se souvient pas avoir rencontré qui que ce soit de Juif avant le lycée, mais de nombreux habitants de sa ville, hommes et femmes, étaient des vétérans de guerre, dont son père. Son oncle est mort sur la plage d’Omaha Beach, en France, le jour J, le 6 juin 1944.
« L’impact de la guerre sur cette communauté très unie était palpable », explique Spradlin. Il a grandi en les écoutant raconter leurs histoires de guerre, en particulier la libération des camps.
Mais son père n’était pas très enclin à partager ses expériences.
« Je pense que c’était dû au traumatisme de ce qu’il avait vu et à une certaine culpabilité de survivant à l’égard de son frère », poursuit encore Spradlin.
Pour Spradlin, il est impératif et urgent de renforcer l’éducation sur la Shoah.
« Plus nous nous en éloignons, plus les récits personnels risquent de disparaître dans l’oubli », a-t-il déclaré.
« Je peux jouer mon rôle en racontant ces histoires », a-t-il ajouté, en utilisant la fiction historique comme moyen pour les jeunes d’apprendre et de comprendre l’histoire. « Je suis ravi quand je reçois des emails et des lettres de jeunes lecteurs qui me disent que l’un de mes livres les a incités à apprendre tout ce qu’ils pouvaient sur un sujet ».
Spradlin précise qu’il n’essaie pas de transmettre un message lourd et prêcheur. Il espère simplement que ce que ses lecteurs retiendront, c’est que ce sont les gens ordinaires qui changent le monde.
« L’histoire de la Seconde Guerre mondiale ne serait pas une histoire sans les millions d’hommes et de femmes qui ont risqué leur vie », a-t-il déclaré. « Vous pouvez y parvenir. Vous pouvez changer le monde. »
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