Un second ministre israélien en visite officielle à Ryad en quelques jours
Shlomo Karhi dirige une délégation de 14 personnes, dont le député David Bitan, qui salue les "petits pas" vers la paix avec les Saoudiens au congrès de l'Union postale universelle
Lors de la deuxième visite officielle d’un ministre israélien en Arabie saoudite, le ministre des Communications Shlomo Karhi (Likud) a atterri à Ryad lundi soir, à la tête d’une délégation israélienne qui assistera au Congrès extraordinaire de 2023 de l’Union postale universelle (UPU).
Karhi, qui était accompagné du président de la commission de l’Économie de la Knesset, David Bitan, a effectué ce voyage moins d’une semaine après que son collègue du Likud, Haïm Katz, soit devenu le premier ministre israélien à se rendre officiellement en Arabie saoudite.
Ces visites interviennent alors qu’Israël et l’Arabie saoudite se rapprochent d’un accord de normalisation des relations dans le cadre d’un accord négocié par les États-Unis qui, s’il était finalisé, marquerait une avancée historique pour la position d’Israël au Moyen-Orient.
La délégation de Karhi et de Bitan compte au total 14 membres, dont des représentants du ministère des Communications, des services postaux et du ministère des Affaires étrangères, selon le bureau de Karhi.
Karhi prononcera un discours lors de la conférence et il rencontrera l’ambassadeur des États-Unis en Arabie saoudite, Michael Ratney, ainsi que d’autres personnalités internationales, dont le ministre turc des Communications, a indiqué son bureau.
Karhi a également reçu une invitation à visiter la souccah de Mohammed Saud, un éminent partisan d’Israël à Ryad, a indiqué le bureau de Karhi.
« Nous sommes ici pendant la fête de Souccot, à l’occasion d’une conférence internationale. Nous rencontrerons des représentants du monde entier et nous nous rapprocherons de la paix entre l’État d’Israël et l’Arabie saoudite », a déclaré Karhi dans une déclaration vidéo après son atterrissage à Ryad.
« Tout commence par de petits pas, c’est donc le début, et nous verrons à l’avenir comment les choses évolueront dans l’intérêt de l’État d’Israël et de la paix au Moyen-Orient », a déclaré Bitan.
Karhi et Bitan sont tous deux membres du Likud, le parti au pouvoir de Netanyahu.
La conférence se tiendra à l’hôtel Ritz-Carlton de Ryad, la capitale saoudienne, et se terminera jeudi.
L’UPU est une agence des Nations unies qui coordonne les politiques postales internationales. La conférence de cette année se concentrera sur des questions telles que les propositions liées au dérèglement climatique et à l’avenir des services financiers postaux, a indiqué l’Union.
Le Congrès extraordinaire de cette année n’est que le quatrième en près de 150 ans d’histoire de l’UPU, le dernier ayant eut lieu en 2019 en Suisse.
Mardi dernier, le ministre du Tourisme s’était rendu en Arabie saoudite pour assister à une conférence de l’Organisation mondiale du Tourisme des Nations unies, devenant ainsi le premier ministre à diriger une délégation officielle dans le pays.
Au début du mois dernier, une délégation israélienne de neuf personnes s’était envolée pour l’Arabie saoudite – ses membres avaient participé en tant qu’observateurs à la réunion de la commission du patrimoine mondial de l’UNESCO. La délégation était dirigée par le chef de l’Autorité israélienne des Antiquités (IAA) et comprenait des diplomates, selon un responsable israélien.
Ces voyages interviennent alors que l’administration du président américain Joe Biden s’efforce activement de négocier avec Ryad et Jérusalem un accord de normalisation entre les deux pays. Dans ce cadre, l’Arabie saoudite demande également aux États-Unis un pacte de défense mutuelle majeur et d’importants contrats d’armement, ainsi que des concessions israéliennes aux Palestiniens.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré vendredi aux journalistes qu’un « cadre de base » avait été trouvé pour un accord, mais il a souligné que cet arrangement « complexe » nécessiterait des « compromis » de la part de toutes les parties.
S’exprimant le mois dernier devant l’Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël était « sur le point » de conclure un accord historique avec l’Arabie saoudite.
Des propos qui ont été tenus quelques jours après que le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, le dirigeant de facto du royaume, a déclaré à Fox News que « chaque jour, nous nous rapprochons » de la normalisation des liens de son pays avec Israël. Il a toutefois précisé que la question palestinienne restait une composante « très importante » du processus et il a estimé que l’Arabie saoudite devrait se doter d’une arme nucléaire si l’Iran parvenait à en fabriquer une.
Selon un article publié dimanche, l’armée israélienne a commencé à étudier les ramifications pour Israël au niveau militaire, si un accord de normalisation avec l’Arabie saoudite était conclu.
L’étude examinera les conséquences possibles de l’accord, ainsi que les options de partenariat et de coopération, et les risques pour la sécurité d’Israël, a rapporté dimanche le site d’information Walla.