Tsahal étudie les implications militaires d’un accord avec l’Arabie saoudite
Les conclusions seront présentées à la Défense et au cabinet et incluent les domaines de coopération ainsi que les dangers du programme nucléaire saoudien

L’armée israélienne semble avoir commencé à examiner l’éventail des implications militaires qu’un accord de normalisation avec l’Arabie saoudite pourrait avoir pour Israël.
L’étude examinera les conséquences possibles de l’accord, ainsi que les options de partenariat et de coopération, et les risques pour la sécurité d’Israël, a rapporté dimanche le site d’information Walla.
Plusieurs services de Tsahal, notamment les services de renseignement, la planification stratégique, le département de l’Iran et l’armée de l’air, participent à l’étude. Le groupe examinera également les différents types de programmes nucléaires que l’Arabie saoudite pourrait mettre en place.
Les conclusions de l’étude seront présentées au chef d’état-major Herzi Levi, puis au ministre de la Défense Yoav Gallant, avant d’être soumises au Conseil des ministres, selon un article non sourcé, qui précise qu’il n’y a actuellement pas de calendrier pour cette étude.
Ce projet a été initié alors que l’administration du Président américain Joe Biden cherche activement à négocier un accord de normalisation entre Ryad et Jérusalem. Dans ce cadre, l’Arabie saoudite demande également aux États-Unis un pacte de défense mutuelle et des contrats d’armement importants, ainsi que des concessions israéliennes aux Palestiniens.
L’Arabie saoudite aurait également demandé aux États-Unis le feu vert pour développer un programme nucléaire civil comme partie intégrante de la normalisation des relations avec Israël. Les Saoudiens souhaiteraient en outre avoir accès aux technologies américaines de pointe en matière de défense.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré vendredi aux journalistes qu’un « cadre de base » avait été trouvé pour un accord, tout en soulignant que cet arrangement « complexe » nécessiterait des « compromis » de la part de toutes les parties.
S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies le mois dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël était « sur le point » de conclure un accord historique avec l’Arabie saoudite.
Il a tenu ces propos quelques jours après les déclarations du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, à Fox News, selon lesquelles « chaque jour, nous nous rapprochons » de la normalisation des liens entre son pays et Israël, tout en notant que la question palestinienne reste un élément « très important » du processus et en affirmant que l’Arabie saoudite devra obtenir l’arme nucléaire si l’Iran le fait.
Les pourparlers ont déjà entraîné une évolution dans les relations entre les deux pays.
Le ministre des Communications Shlomo Karhi (Likud) devrait devenir le second ministre à se rendre en Arabie saoudite alors qu’il prendra la tête d’une délégation qui assistera au Congrès extraordinaire de l’Universal Postal Union pour 2023, lundi.
Karhi doit prendre la parole lors de cet événement qui s’achèvera jeudi, moins d’une semaine après une visite réalisée par le ministre du Tourisme, Haïm Katz (Likud), dans le royaume pour une conférence des Nations unies.
Au mois de septembre, une délégation israélienne formée de neuf personnes s’était envolée pour l’Arabie saoudite pour assister, avec un statut d’observateur, à une réunion de la Commission du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le directeur de l’Autorité israélienne des Antiquités (IAA) chapeautait cette délégation qui comprenait aussi des diplomates, avait confié un responsable israélien.