Un tribunal israélien approuve l’expulsion du directeur de HRW
Omar Shakir devra quitter le pays avant le 1er mai suite à ses appels au boycott. HRW a affirmé mardi vouloir saisir la cour suprême israélienne
Un tribunal israélien a approuvé mardi une décision du ministère de l’Intérieur d’expulser le directeur local de Human Rights Watch (HRW), accusé de « soutenir le boycott d’Israël ».
Le tribunal de Jérusalem a accordé à Omar Shakir, un citoyen américain, jusqu’au 1er mai prochain pour quitter le territoire, après avoir rejeté son appel contre un ordre d’expulsion. Il peut toutefois faire appel devant la Cour suprême.
Le tribunal avait reporté son expulsion en mai 2018 après un recours de l’organisation de défense des droits humains contre une décision du ministère de l’Intérieur.
Dans sa déclaration mardi, le tribunal de Jérusalem a affirmé qu’il « a été prouvé » que M. Shakir « continue à appeler publiquement au boycottage d’Israël et en même temps demander qu’il (l’Etat hébreu) lui ouvre ses portes ».
Le ministre des Affaires stratégiques Gilad Erdan a salué la décision de la justice israélienne, précisant que c’est son ministère qui avait fourni les éléments à charge pour incriminer le directeur du HRW et recommander son expulsion.
« Les activistes du BDS doivent réaliser qu’il y a un prix à payer pour leur activité contre Israël et ses citoyens », a ajouté le ministre.
Les autorités israéliennes avaient indiqué en 2018 que M. Shakir était depuis des années un militant du BDS soutenant le boycott d’Israël de manière active.
Le BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions), l’une des bêtes noires des autorités israéliennes, est une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël.
Le gouvernement israélien combat farouchement tout ce qui ressemble à une entreprise de boycott et en 2017, il a adopté une loi interdisant à tout militant BDS d’entrer en Israël.
HRW a démenti que son directeur ait soutenu le BDS, et affirmé mardi vouloir saisir la cour suprême israélienne.
Tom Porteous, adjoint au directeur des programmes de HRW, a affirmé dans un communiqué que la décision de justice constituait une « nouvelle et dangereuse interprétation de la loi » car elle assimilait la critique des entreprises opérant en Cisjordanie à un boycott d’Israël.