Une exposition en ligne de Yad Vashem sur les Juifs assassinés à Babi Yar
L’exposition présente 80 portraits de Juifs assassinés à Babi Yar, des histoires qui viennent narrer celle, terrible et tragique, d’une communauté toute entière
Une exposition mise en ligne par le musée-mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, vient rendre hommage aux près de 34 000 Juifs assassinés à Babi Yar en 1941.
Le 19 septembre 1941, l’armée nazie s’est emparée de Kiev, et les Juifs qui y vivaient ont été victimes d’abus et de persécutions dès les premiers jours de l’occupation.
Alors que les bâtiments du centre de Kiev utilisés par les autorités nazies ont été réduits en décombres par des mines terrestres posées par les Soviétiques, les Allemands ont blâmé les Juifs de la ville pour cet acte.
Le 28 septembre, ils ont ainsi affiché des pancartes dans toute la ville ordonnant aux Juifs de se présenter à un point de rassemblement le lendemain.
Avec pour ordre d’apporter avec eux des documents, leurs vêtements, leur argent et leurs objets de valeur, ils ont été avertis qu’une non-présentation entraînerait une exécution.
Le lendemain, les Juifs de Kiev se sont ainsi rassemblés au lieu désigné, et ont été conduits au ravin de Babi Yar. Durant deux jours, les 29 et 30 septembre (veille de Yom Kippour), 33 771 hommes, femmes et enfants juifs y ont été assassinés par des soldats des Einsatzgruppen C, avec l’aide de collaborateurs locaux.
Les Juifs qui ont réussi à échapper au massacre de septembre et qui ont été arrêtés dans les mois qui ont suivi ont été amenés à Babi Yar, où ils ont eux aussi été assassinés.
L’exposition en ligne proposée par Yad Vashem présente ainsi 80 photographies de Juifs assassinés à Babi Yar.
Alors que chaque photo vient expliquer le parcours de chaque individu, ces terribles histoires viennent narrer celle d’une communauté toute entière, terrible et tragique.
L’exposition rappelle ainsi qu’en deux jours, toute une communauté – ses rabbins, enseignants et élèves, aussi bien que ses commerçants et artisans, philosophes et scientifiques, hommes, femmes, enfants et bébés – a été anéantie. Des familles entières, parfois sur quatre générations – grands-pères et grands-mères, parents et enfants, frères et sœurs, petits-enfants et arrière-petits-enfants – ont été tués dans ce massacre.
Dans de nombreux cas, les proches qu’ont laissé derrière eux ces Juifs ont eux aussi été assassinés, et personne n’a pu commémorer leur mémoire.
C’est à cela que vient remédier cette exposition de Yad Vashem, alors que le mémorial de Babi Yar a été endommagé en début d’année par un bombardement russe sur Kiev.