Une livraison de bombes lourdes retenue par l’administration Biden arrive en Israël
1 800 munitions pesant chacune une tonne ont été déchargées au port d'Ashdod et acheminées par camion vers les bases aériennes israéliennes, quelques semaines seulement après que Trump a levé la suspension des livraisons
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Une livraison de près de 1 800 bombes lourdes des États-Unis, qui avait été retenue par la précédente administration américaine, a été effectuée dans la nuit de samedi à dimanche en Israël, selon le ministère de la Défense.
Un navire transportant les munitions MK-84 d’une tonne a accosté au port d’Ashdod et a été déchargé sur des dizaines de camions qui ont acheminé la livraison vers des bases aériennes israéliennes, selon le ministère.
Le ministre de la Défense Israel Katz a salué l’arrivée des bombes, déclarant dans un communiqué : « La livraison de munitions qui est arrivée en Israël cette nuit, autorisée par l’administration Trump, représente un atout significatif pour l’armée de l’Air israélienne et Tsahal, et démontre une nouvelle fois la solide alliance entre Israël et les États-Unis ».
« Je remercie le président Donald Trump et l’administration américaine pour leur soutien indéfectible à l’État d’Israël. Nous continuerons à travailler ensemble pour renforcer notre sécurité », a-t-il ajouté.
D’après le ministère, depuis le début de la guerre en octobre 2023, 76 000 tonnes d’équipement militaire ont été livrées en Israël via 678 avions de transport et 129 bateaux, la grande majorité en provenance des États-Unis.
Les États-Unis ont débloqué des milliards de dollars d’aide militaire à Israël au cours des 16 mois qu’a duré la guerre à Gaza, déclenchée par l’assaut du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Mais l’administration Biden a reconnu qu’elle avait cessé d’accélérer la livraison d’armes à Israël plus tard dans la guerre, et qu’elle avait préféré exiger que chaque transfert passe par la procédure d’approbation habituelle, comme c’est le cas pour d’autres pays.
En mai 2024, la Maison Blanche a annoncé sa décision de retenir une cargaison de 1 800 bombes d’une tonne et de 1 700 bombes de 225 kg, le président américain de l’époque, Joe Biden, menaçant de geler les armes offensives supplémentaires si Israël lançait une offensive militaire majeure dans la ville de Rafah, à l’extrême sud de Gaza, où plus d’un million de Palestiniens se réfugiaient à l’époque.
En juillet, les bombes de 225 kg ont finalement été délivrées par l’administration Biden après l’entrée de Tsahal à Rafah. La population civile palestinienne de la ville la plus méridionale de la bande de Gaza avait alors largement évacué les lieux.

L’administration Biden avait affirmé que seules les bombes d’une tonne avaient été retenues, par crainte qu’Israël ne les utilise dans les zones densément peuplées de Gaza, et que toutes les autres cargaisons avaient été traitées.
En octobre, les États-Unis ont averti Israël dans une lettre que le pays disposait d’un mois pour atténuer de manière significative la crise humanitaire à Gaza causée par la guerre, sous peine de voir les États-Unis suspendre les livraisons d’armes. Mais la menace ne s’est jamais concrétisée et l’administration Biden a reconnu en novembre qu’Israël avait pris certaines des mesures qui lui étaient demandées, mais pas toutes.
Le mois dernier, peu après son accession à la présidence, Trump a annoncé qu’il avait levé la suspension mise en place par Biden sur l’envoi de bombes d’une tonne à Israël.
Jacob Magid et Amy Spiro ont contribué à ce rapport.