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USA : Des restaurants israéliens et juifs soutiennent les victimes du Hamas

Des collectes de nourriture aux équipements militaires, en passant par les dons et les ventes aux enchères, les causes et les moyens de collecte de fonds varient

Einstein Admony, Adeena Sussman, Ben Siman Tov, Lior Sercarz, Jake Cohen et Eden Grinshpan, lors d'une collecte de fonds pour Asif, l'Institut culinaire et alimentaire juif d'Israël à Tel Aviv, qui fournit des repas et de la nourriture aux familles déplacées et aux travailleurs hospitaliers en Israël. (Crédit : Jake Cohen)
Einstein Admony, Adeena Sussman, Ben Siman Tov, Lior Sercarz, Jake Cohen et Eden Grinshpan, lors d'une collecte de fonds pour Asif, l'Institut culinaire et alimentaire juif d'Israël à Tel Aviv, qui fournit des repas et de la nourriture aux familles déplacées et aux travailleurs hospitaliers en Israël. (Crédit : Jake Cohen)

NEW YORK – Inna Mashiach était à l’hôpital, sur le point de donner naissance à ses jumelles, lorsqu’elle a appris l’attaque du Hamas qui a tué quelque 1 400 Israéliens, pour la plupart des civils, et durant laquelle au moins 233 autres personnes ont été enlevées par le groupe terroriste et sont depuis retenues captives dans la bande de Gaza.

« Cela a été la meilleure et la pire des semaines. Mon corps a été meurtri par les bébés et mon cœur brisé par l’attaque. Les images sont horribles. C’est tellement difficile à accepter », a déclaré Mashiach, qui, avec son mari Eldad, possède Reunion, un petit café israélien dans le quartier de Williamsburg, à Brooklyn.

Dès leur retour a la maison, Mashiach et son mari savaient qu’ils devaient aider – et ils se sont donc tournés vers la nourriture comme une façon de participer au processus de cicatrisation. Aujourd’hui, trois semaines après le début de la guerre, leur restaurant est l’un des nombreux restaurants juifs et israéliens de New York qui collectent des fonds pour les organisations d’aide humanitaire en Israël et soutiennent le personnel directement touché.

Pour Reunion, dont le menu comprend des produits israéliens de base tels que les schnitzels et la shakshuka, cela signifie fournir des dizaines de repas au consulat israélien, ainsi que collecter des fonds pour les familles déplacées comptant des bébés et de jeunes enfants et qui vivaient dans les villes et villages aujourd’hui dévastés situés près de la frontière de la bande de Gaza.

« Nous avons décidé que la majeure partie de l’argent récolté irait aux bébés et aux enfants du sud [d’Israël] », explique Mashiach. Le restaurant a en outre organisé une vente aux enchères le 21 octobre par l’intermédiaire de FridayTables, un club de souper de Shabbat.

Mashiach a expliqué qu’elle et son mari avaient pu maintenir leur rythme en grande partie grâce à la présence de ses parents, venus de Tel Aviv. Ils étaient venus avant la naissance des jumeaux pour s’occuper des enfants plus âgés des Mashiach, qui ont 11 et 8 ans. La sœur de Mashiach, qui était également venue en visite, est depuis rentrée en Israël.

Inna et Eldad Mashiach, propriétaires du café israélien Reunion, fournissent des repas au consulat d’Israël à New York et collectent des fonds pour des causes humanitaires en Israël. (Crédit : Patrick Dolande)

À quelques rues de Reunion, Rotem Itzhaky, gérante du restaurant oriental 12 Chairs Café, est assise à côté de son téléphone et jongle avec des appels incessants.

« Les gens nous demandent comment ils peuvent nous aider. On ne l’oubliera pas », dit-elle.

Itzhaky a su que « quelque chose n’allait pas » vers 23h30, heure locale, le 6 octobre, à peu près à l’heure où l’attaque terroriste se déroulait le samedi matin en Israël. En apprenant l’ampleur du massacre, elle et le reste de l’équipe de direction ont décidé d’agir.

« Avant tout, nous voulions nous occuper des employés, des Israéliens pour la plupart, loin de chez eux, qui recevaient en continu des informations sur les personnes mortes ou disparues. Nous avons aussi tenu à faire tout ce qui était en notre pouvoir pour les aider », a déclaré Itzhaky.

Depuis le début de la guerre, 12 Chairs, qui a des établissements à Soho et à Williamsburg, a organisé plusieurs réunions privées pour permettre aux employés, aux amis et aux clients de partager leurs histoires et de se réconforter les uns les autres.

Le 12 Chairs Cafe, un restaurant oriental de New York, a organisé des réunions privées pour le personnel touché par les massacres du 7 octobre et a collecté des fonds pour l’aide humanitaire. (Crédit : 12 Chairs Cafe)

L’établissement a également reversé une partie des recettes pour soutenir les soldats qui sont retournés en Israël pour défendre leur pays. Le 24 octobre, le restaurant de Williamsburg a organisé un dîner de charité pour une collecte de fonds au prix de 150 dollars par personne. Le billet comprenait un dîner familial à plusieurs plats, un open bar et de la musique pour encourager les gens à danser et à faire des dons. L’initiative permettra de soutenir les survivants et les soldats.

« C’est le moins que nous puissions faire en ce moment. Voir tant de gens quitter leur travail et leur vie quotidienne et se consacrer à 200 % à aider les soldats de réserve à rentrer chez eux, en donnant de l’argent, en envoyant du matériel, en aidant les gens qui n’ont plus rien, cela nous donne l’espoir que notre communauté est forte », a déclaré Itzhaky.

Jake Cohen, auteur du best-seller I Could Nosh : Classic Jew-ish Recipes Revamped for Every Day et membre du conseil d’administration de l’organisation à but non lucratif One Table, qui aide les gens à trouver, partager et organiser des dîners de Shabbat, sait comment puiser des forces dans la communauté juive et comment lui rendre la pareille.

Les auteurs de livres de cuisine Adeena Sussman et Jake Cohen lors d’une collecte de fonds pour Asif, l’Institut culinaire et alimentaire juif d’Israël à Tel Aviv, qui fournit des repas et de la nourriture aux familles déplacées et au personnel hospitalier en Israël. (Crédit : Jake Cohen)

Jake Cohen a passé une partie du week-end dernier à préparer 100 « Super Fudgy Date Brownies » pour contribuer à une gigantesque vente de pâtisseries organisée la semaine dernière par la Jewish Food Society.

L’événement a permis de récolter 26 000 dollars pour ASIF, l’Institut culinaire et alimentaire juif d’Israël à Tel Aviv. Le personnel de l’association prépare des repas pour les familles déplacées et le personnel hospitalier en Israël.

« C’était l’occasion de créer un espace pour exprimer notre fierté pour la nourriture juive, la nourriture israélienne et, surtout, pour établir un lien avec la communauté. Tout le monde est à un degré de séparation de quelqu’un qui a été tué ou pris en otage », a expliqué Cohen, ajoutant que lui et son mari Alex avaient passé une partie du week-end dernier à accrocher des affiches des otages à Manhattan.

Le 2nd Avenue Deli a envoyé les bénéfices de ses deux établissements à l’organisation de secouristes volontaires United Hatzalah. Les bénéfices des challot en forme de cœur vendus à la boulangerie new-yorkaise « Lehamim » – en partenariat avec le boulanger israélien Ben (Jinji) Siman Tov – seront reversés au Magen David Adom, le service d’ambulance d’urgence d’Israël.

« La challah symbolise l’unité. Les tresses réunies ensemble représentent la façon dont nous sommes unis en ces temps extraordinaires. Nous avons tressé cette challah en forme de cœur pour exprimer notre solidarité et notre soutien à ceux qui ont été blessés et affectés par les événements », a déclaré Siman Tov dans une vidéo de lancement.

Challah Back Girls (CBG) s’associe généralement à des organisations et à des leaders œuvrant pour la justice sociale et raciale aux États-Unis. Cette fois-ci, cependant, « une injustice flagrante a été commise contre notre propre communauté juive à l’échelle mondiale », a déclaré Sara Loffman, PDG et cofondatrice de l’association.

CBG a lancé une campagne mondiale : pour 10 challot commandées en octobre, l’association fera don de 18 dollars à des organisations humanitaires qui distribueront une aide locale aux communautés d’Israël. À ce jour, plus de 700 dollars ont été récoltés.

Sara Loffman, PDG et cofondatrice de Challah Back Girls, montre des piles de challot prêtes à être expédiées. Son groupe a déjà collecté 700 dollars pour financer des actions humanitaires en Israël. (Crédit : Challah Back Girls)

« Alors que la mission de la CBG s’aligne sur la valeur du tikkun olam, cette situation me pousse à me tourner vers moi-même et à travailler pour recentrer et aider ma propre communauté, par le biais de la connexion de la challah ». Ce qui se passe en Israël et à Gaza concerne chacun d’entre nous », a déclaré Loffman, en utilisant l’expression hébraïque qui signifie « réparer le monde ».

En dehors de New York, Alon Shaya, dont l’entreprise Pomegranate Hospitality gère les restaurants Saba à la Nouvelle-Orléans et Safta à Denver, s’est joint à l’effort. Ce mois-ci, les recettes de sa collecte de fonds mensuelle « Hummus for a Cause » serviront à soutenir le Magen David Adom. Et Simple Venue, un groupe d’accueil basé à New York, a recueilli plus de 50 000 dollars pour Israel Friends, qui serviront à financer l’aide humanitaire essentielle et les fournitures médicales.

Sur Instagram, Shaya a décrit l’attaque comme étant comparable aux atrocités commises pendant la Shoah, ajoutant : « Il est impératif que nous tracions une ligne entre les terroristes comme ceux du Hamas, qui assassinent des innocents et commettent des crimes de guerre, et la communauté palestinienne. Nous déplorons également la perte de vies palestiniennes, d’enfants, de familles, de civils qui ne demandent qu’à vivre en paix. »

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Une publication partagée par Chef Alon Shaya (@alonshaya)

À New York, les restaurants palestiniens tentent également de contribuer au financement des opérations de secours à Gaza, où la crise humanitaire s’aggrave de jour en jour.

Ainsi, Ayat, un restaurant palestinien situé dans le quartier Bay Ridge de Brooklyn et dirigé par Ayat Masoud et son mari Abdul Elenani, oriente les personnes désireuses d’apporter leur aide vers l’UNRWA, l’Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.

Alors que la guerre est entrée dans sa troisième semaine, la plupart des restaurateurs ont déclaré qu’ils essayaient de vivre au jour le jour.

« Nous préparons des soupes tous les jours. Entre les biberons, nous pleurons et nous préparons des soupes, nous nous embrassons et nous préparons des soupes », nous confie Mashiach de Reunion.

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