Virus: Un chercheur israélien parti en Inde testé positif lors de son vol retour
L'avion a poursuivi son parcours après la révélation lors d'un arrêt en Ethiopie du résultat positif de l'homme, un chercheur travaillant sur le COVID-19

Une délégation israélienne partie en Inde pour y faire des recherches sur le coronavirus a découvert dans la journée de jeudi que l’un de ses membres avait été contaminé, alors que l’équipe se trouvait dans l’avion qui la ramenait vers l’Etat juif.
La personne a appris avoir été infectée alors que l’avion faisait un arrêt pour un réapprovisionnement en carburant en Ethiopie, a fait savoir le site d’information Ynet. La délégation a alors pris la décision de continuer son voyage vers Israël.
L’équipage du vol a fait appliquer les procédures de minimisation des risques, notamment en isolant le malade à bord de l’appareil et en l’exfiltrant de l’avion, à l’écart des autres passagers, à l’atterrissage pour le transporter en quatorzaine.
Tous les membres de la délégation, qui était formée de scientifiques du ministère de la Défense, de représentants de l’armée, du ministère de la Santé et du ministère des Affaires étrangères, s’étaient soumis à un test de dépistage au coronavirus avant le décollage à New Delhi.
L’appareil avait quitté l’Inde avant la délivrance des résultats. Il est probable que le malade n’aurait pas été autorisé à embarquer à bord de l’avion si les résultats avaient été donnés avant le décollage, a noté le site d’information Ynet.

Les autres membres de la délégation – comme c’est le cas de tous ceux qui entrent en Israël – devront se placer en quatorzaine. Ils devront aussi effectuer des tests supplémentaires en raison de leur proximité avec une personne infectée à bord de l’appareil.
« Les activités en Inde se sont déroulées conformément aux règles de recherche internationales et la délégation a agi sous couvert de directives et de régulations strictes pour garantir la santé et la sécurité de toutes les personnes impliquées », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué émis jeudi.
Le ministère de la Défense a expliqué que la délégation avait été soumise à des tests de dépistage tous les trois jours en Inde et que l’état de santé de la personne qui a été infectée était bon.
La délégation a collecté les échantillons de 20 000 personnes atteintes par le coronavirus au cours des neuf jours qu’elle a passé en Inde, rapportant que les données pourraient faciliter l’avènement de nouvelles méthodes de dépistage rapides pour aider les sociétés à reprendre leurs activités quotidiennes dans l’ombre de la pandémie.
Travaillant aux côtés des autorités indiennes, l’équipe israélienne a demandé à des personnes qui avaient été dépistées positives à la maladie de se soumettre à un autre test nasopharyngé ainsi qu’à trois autres examens. Le premier s’est effectué sur la base d’un enregistrement de leur voix et le deuxième et le troisième ont impliqué leur souffle et un échantillon de salive.

Israël tente actuellement de développer une technologie de dépistage rapide du coronavirus qui puisse éliminer le long processus du prélèvement d’échantillons dans le nez ou dans la gorge et de leur analyse en laboratoire, et les scientifiques ont récolté un grand nombre d’échantillons pour développer leurs tests avec précision.
Alors que l’Inde compte actuellement plus de 585 000 cas actifs de coronavirus – il y en a 25 800 en Israël – le pays offre des ressources immenses en termes d’échantillons. La mission réalisée en Inde avait pour objectif de faire avancer davantage le développement de ces nouvelles méthodes de dépistage.
Elle a collecté des échantillons sur six sites de dépistage de type drive-in récemment installés à Delhi, exploités par des bénévoles indiens recrutés par les autorités locales, et elle a établi deux laboratoires pour le traitement des données à l’aide de technologies importées d’Israël.
La délégation a également livré des équipements médicaux à l’Inde. Le pays compte 42 518 décès des suites du coronavirus. Dimanche matin, on en dénombrait 597 en Israël.

Le ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi s’est entretenu vendredi au téléphone avec le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et avec les ministres des Affaires étrangères d’Inde, du Brésil, de Corée du Sud et d’Australie. Le groupe a évoqué la lutte internationale contre le virus et les efforts de coopération dans le développement d’un vaccin.
« La lutte contre la pandémie de coronavirus est un combat global qui traverse les frontières et les continents. Je vois une importance immense dans la coopération avec de nombreux pays qui sont nos partenaires dans ce combat », a déclaré Ashkenazi.
Pompeo a déclaré, suite à l’appel, que « nous devons œuvrer ensemble à la réouverture de nos économies en toute sécurité, à empêcher des pandémies futures et à contrer la désinformation ».
Le site d’information Walla a noté que l’appel avait inclus des discussions sur la réouverture du trafic aérien et sur des solutions à apporter à l’industrie du tourisme.
Nathan Jeffay et Raphael Ahren ont contribué à cet article.