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Vote à l’ONU sur « l’occupation » : Jérusalem et Washington dénoncent la résolution

Le texte, adopté par 124 voix pour (France), 14 contre (dont Israël, Etats-Unis, Hongrie, République tchèque, Argentine...) et 43 abstentions, "exige" qu'Israël "mette fin sans délai à sa présence illicite" dans les territoires palestiniens et que ce soit fait "au plus tard 12 mois

Le représentant palestinien Ryad Mansour félicité après le résultat d'un vote lors de la session d'urgence sur les conséquences juridiques des actions d'Israël dans les territoires palestiniens au siège des Nations Unies, à New York, le 18 septembre 2024. (Crédit :  Bryan Smith / AFP)
Le représentant palestinien Ryad Mansour félicité après le résultat d'un vote lors de la session d'urgence sur les conséquences juridiques des actions d'Israël dans les territoires palestiniens au siège des Nations Unies, à New York, le 18 septembre 2024. (Crédit : Bryan Smith / AFP)

Le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé mercredi comme « biaisée » et pleine de « cynisme » la résolution adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU réclamant la fin de « l’occupation » israélienne des Territoires palestiniens d’ici un an.

« Le théâtre politique qui porte le nom d’Assemblée générale a adopté aujourd’hui une décision biaisée qui est déconnectée de la réalité, encourage le terrorisme et nuit aux chances de paix (…), voilà ce à quoi ressemble le cynisme en politique internationale », écrit le porte-parole du ministère, Oren Marmorstein, dans un message sur le réseau social X, à propos de cette résolution non contraignante.

La résolution débattue depuis mardi par les 193 Etats membres de l’ONU fait suite à l’opinion de la Cour internationale de justice (CIJ) qui en juillet, se penchant sur « l’occupation » israélienne depuis 1967 à la demande de l’Assemblée générale, avait estimé que « la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite » et qu’Israël est « dans l’obligation (d’y) mettre fin (…) dans les plus brefs délais ».

Le texte, adopté par 124 voix pour (France), 14 contre (dont Israël, Etats-Unis, Hongrie, République tchèque, Argentine…) et 43 abstentions, « exige » qu’Israël « mette fin sans délai à sa présence illicite » dans les territoires palestiniens et que ce soit fait « au plus tard 12 mois après l’adoption de cette résolution ». Le premier projet de texte donnait seulement six mois.

Il « exige » également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l’arrêt des nouvelles implantations, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.

La résolution appelle également les Etats membres à prendre des mesures pour mettre fin aux importations venant des implantations, et à la fourniture d’armes à Israël s’il y a des motifs « raisonnables » de penser qu’elles pourraient être utilisées dans les territoires palestiniens. Et aussi à prendre des sanctions contre les personnes participant « au maintien de la présence illicite d’Israël » dans ces territoires.

A la tribune de l’Assemblée mardi, l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour avait appelé les Etats membres à « choisir le bon côté de l’Histoire » en soutenant cette résolution, la première présentée au nom de l’Etat observateur de Palestine grâce à un droit tout récemment gagné.

« Combien de Palestiniens doivent encore être tués avant qu’un changement se produire enfin pour stopper cette inhumanité ? », avait-il lancé, quelques jours avant la réunion annuelle de haut niveau de l’Assemblée générale où la guerre à Gaza devrait dominer les discussions des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement attendus.

Alors que le Conseil de sécurité est largement paralysé sur ce dossier en raison de l’utilisation par les Etats-Unis de leur veto, l’Assemblée générale apporte régulièrement son soutien aux Palestiniens mais ces textes sont non-contraignants.

En mai, l’assemblée avait apporté un soutien massif mais symbolique (143 voix pour, neuf contre, 25 abstentions) à l’adhésion pleine et entière des Palestiniens à l’ONU, bloquée par les Etats-Unis.

« C’est une décision honteuse qui soutient le terrorisme diplomatique de l’Autorité palestinienne », a déclaré l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon dans un communiqué juste après le vote.

« Ceux qui contribuent à ce cirque ne sont pas que des spectateurs », mais « des collaborateurs. Chaque vote en soutien à ce cirque alimente la violence et encouragent ceux qui rejettent la paix », avait-il lancé mardi à la tribune de l’Assemblée.

L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield avait également dénoncé le « langage incendiaire » d’un texte qui ne dit pas que « le Hamas, une organisation terroriste, a le pouvoir à Gaza », une « résolution partiale » qui ne fait pas avancer la solution à deux Etats.

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