Washington aurait assuré à Abou Dhabi qu’il n’y aura pas d’annexion – officiel
Le directeur des politiques du ministère des Affaires étrangères émirati a déclaré que la nation n’avait pas reculé "d’un millimètre" dans son soutien aux Palestiniens
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
ABOU DHABI, Emirats arabes unis – Alors qu’une délégation israélienne s’apprête à quitter les Emirats arabes unis mardi après une première visite officielle, un haut responsable émirati a déclaré que son gouvernement avait reçu « l’assurance » qu’Israël ne progresserait pas dans son plan d’annexion de larges zones de la Cisjordanie.
« Nous ne pouvons pas spéculer sur les futures actions israéliennes. Nous avons des assurances de la part des États-Unis à ce sujet, et grâce à notre dialogue trilatéral », a déclaré Jamal al-Musharakh, directeur du département de planification des politiques du ministère des Affaires étrangères émirati, à des journalistes basés en Israël lors d’un briefing sur la question de l’annexion à l’aéroport d’Abou Dhabi.
Alors qu’il lui a été demandé si la normalisation avec Israël prendrait fin si Israël annexait dans quelques mois, il a répondu que ce ne serait pas le cas. Cependant, le ministère des Affaires étrangères des EAU a par la suite déclaré qu’il s’était mal exprimé, sans préciser sa position sur la question.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait que le projet devait toujours être exécuté.
Al-Musharakh a souligné que « l’arrêt de l’annexion était une condition préalable » à l’accord de normalisation annoncé le mois dernier.
« Nous restons fidèles au consensus arabe et aux résolutions arabes », a-t-il déclaré au Times of Israël après avoir été interrogé sur la position d’Abou Dhabi concernant l’Initiative de paix arabe, qui proposait à Israël une normalisation complète avec l’ensemble du monde musulman après qu’un accord de paix ne soit conclu avec les Palestiniens sur la base des limites frontalières de 1967.
« Nous avons mis un terme à l’annexion. La solution ultime est de trouver une solution durable entre les Israéliens et les Palestiniens », a poursuivi al-Musharakh.
« Nous n’avons pas reculé d’un pas ou d’un millimètre par rapport à notre position » en faveur de la cause palestinienne, a-t-il ajouté.
Al-Musharakh a également rejeté la condamnation par le guide suprême iranien suite à la normalisation des relations d’Abou Dhabi avec Israël, saluant le sommet de cette semaine au cours duquel responsables israéliens et émiratis ont discuté de la mise en place officielle des relations diplomatiques comme d’une étape historique sur la voie d’une région plus pacifique.
« Le chemin de la paix et de la prospérité n’est pas pavé de… discours de haine », a déclaré al-Musharakh. « Ce genre de propos est contre-productif face à la volonté d’un avenir meilleur pour la région.»
L’ayatollah iranien Ali Khamenei a accusé mardi les Émirats arabes unis de trahir le monde musulman et les Palestiniens suite à l’accord visant à normaliser leurs relations avec Israël, affirmant qu’il s’agissait d’une « tache » pour le pays.
S’adressant aux journalistes dans le salon VIP de l’aéroport peu de temps avant que le vol 972 d’El Al ne ramène la délégation israélienne à Tel Aviv, al-Musharakh a souligné les progrès réalisés dans les relations bilatérales depuis l’atterrissage de l’avion à Abou Dhabi Lundi.
« Si je devais résumer ces deux derniers jours, deux mots me viendraient à l’esprit : historique et plein d’espoir », a-t-il déclaré. Les groupes de travail bilatéraux ont débattu de sujets tels que le commerce mutuel et la coopération dans les domaines de la santé et de la technologie, des échanges « très prometteurs », a-t-il ajouté.
« Le chemin vers la paix et la prospérité passe par la coopération. La stabilité dans la région est essentielle. Un grand nombre de jeunes ont besoin d’espoir, d’une voie à suivre. Ce n’est pas seulement bénéfique pour nos deux pays, mais pour la région au sens large. »
Il n’a pas pu indiquer quand les ambassades ouvriraient ou quand les vols directs seraient inaugurés. « Nous voulons que cela se produise le plus rapidement possible », a-t-il déclaré.