Plus de 500 binationaux et étrangers ont quitté la bande de Gaza
Plus de cent français, une soixantaine de canadiens et 400 américains et leurs familles ont quitté le territoire contrôlé par le Hamas via le poste-frontière de Rafah

Des centaines de personnes, détentrices de passeports étrangers, attendaient mardi au terminal de Rafah, dans la bande de Gaza, d’être évacuées vers l’Egypte depuis le territoire palestinien, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Le poste-frontière de Rafah a ouvert ce matin et des dispositions sont en cours pour les départs », a confirmé à l’AFP Wael Abou Omer, un porte-parole de l’administration de la partie palestinienne du terminal.
Alors que les passages devaient commencer en début d’après-midi, de premières arrivées côté égyptien ont été observés par l’AFP, notamment une femme palestinienne blessée transférée sur une civière dans une ambulance égyptienne.
Le porte-parole du terminal a évoqué une liste de 500 personnes autorisées à entrer en Egypte mardi.
Trois journées d’évacuation avaient déjà eu lieu entre mercredi et vendredi dernier, laissant sortir des dizaines de blessés palestiniens et des centaines de détenteurs de passeports étrangers.
Après une fermeture de deux jours, les départs à Rafah ont repris lundi.

Washington a annoncé mardi avoir aidé 400 Américains et membres de leurs familles à quitter la bande de Gaza, après la réouverture du poste-frontière de Rafah vers l’Egypte.
« Nous avons aidé plus de 400 citoyens américains, résidents permanents et autres personnes éligibles à quitter Gaza », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel.
Le nombre d’Américains toujours à Gaza et cherchant à partir n’a pas été précisé.
« Nous allons continuer à travailler jusqu’à ce que tous les Américains qui veulent partir puissent le faire », a affirmé dimanche Jonathan Finer, un conseiller à la sécurité nationale, dans une interview à CBS.
Des groupes de bi-nationaux palestiniens et américains ont lancé des poursuites judicaires début novembre contre le département d’Etat, exigeant l’évacuation des citoyens américains coincés à Gaza.
Le président Joe Biden avait salué pour sa part les premières évacuations d’Américains le 1er novembre après d’intenses efforts diplomatiques avec l’Egypte et le Qatar.
Près de 60 Canadiens ont été évacués mardi, a annoncé Ottawa.
« Le premier groupe de Canadiens a quitté Gaza. Notre équipe de fonctionnaires les a accueillis du côté égyptien de la frontière et leur apporte un soutien », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, sur X (anciennement Twitter).
Selon le ministère, « 59 Canadiens, résidents permanents et membres de leur famille ont traversé la frontière de Gaza en Egypte au poste frontalier de Rafah » dans la journée.
Ils doivent ensuite être emmenés au Caire avant de rejoindre le Canada ou un autre pays de leur choix.
« La situation demeure fluctuante et imprévisible, les Canadiens doivent s’attendre à des retards importants au poste frontalier de Rafah », a expliqué le gouvernement. Quelque 80 personnes auraient normalement dû pouvoir sortir dans la journée.
Au total, plus de 400 Canadiens ont demandé à quitter la bande de Gaza, selon les autorités.
Par ailleurs, plus de cent « ressortissants français, d’agents et d’ayants droit » ont pu sortir de la bande de Gaza via le poste-frontière de Rafah avec l’Egypte, a annoncé mardi le ministère français des Affaires étrangères.
« Deux groupes de ressortissants français, d’agents et d’ayants droit ont pu quitter » lundi et mardi le territoire soumis à d’incessants bombardements israéliens et « se trouvent en sécurité en Égypte, où ils ont été pris en charge par l’ambassade de France et notre consulat général au Caire ainsi que par les équipes du centre de crise » du ministère, précise le communiqué.
« Ceci porte à plus de 100 personnes le total des sorties organisées par la France », d’après le Quai d’Orsay.
« Nous continuerons nos efforts au cours des prochains jours afin que tous nos compatriotes, nos agents ainsi que leurs familles qui le souhaitent puissent quitter Gaza », ajoute le Quai d’Orsay, rappelant les « efforts diplomatiques de la France » et remerciant « les autorités égyptiennes pour toute leur aide » dans ces évacuations.
« La France se tient aux côtés de l’Egypte pour accroître l’aide humanitaire envoyée à la population de Gaza ».

Le terminal de Rafah a fermé brièvement ce week-end, le Hamas exigeant pour sa réouverture le passage des ambulances vers Rafah après une frappe israélienne sur une ambulance à Gaza-City. Il a rouvert lundi.
La guerre a éclaté après le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas. Lors de cette attaque barbare menée contre Israël, près de 2 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime. Ils ont tué plus de 1 400 personnes, dont une majorité de civils, au cours de raids sur plus de 20 communautés frontalières près de la bande de Gaza, massacrant des familles entières dans leurs maisons et au moins 260 fêtards lors d’un festival de musique en plein air. Les terroristes ont également enlevé au moins 245 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qu’ils ont entraînées dans la bande de Gaza où elles sont toujours retenues captives.
Israël affirme que son offensive vise à détruire les capacités militaires et de gouvernance du Hamas, et s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza. Il affirme viser toutes les zones où le Hamas opère, tout en cherchant à réduire au maximum les pertes civiles.