Washington : le Hamas a détourné la première cargaison d’aide entrée via Erez
Le département d'État déclare que l'ONU "est en train de récupérer ou a déjà récupéré" l'aide humanitaire volée par le groupe terroriste, ce qui constitue le "premier cas généralisé de détournement" reconnu par les États-Unis
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas a réussi à s’emparer d’une importante cargaison d’aide humanitaire livrée à Gaza depuis la Jordanie en début de semaine, a déclaré jeudi le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, alors que ces fournitures étaient les premières à être acheminées vers l’enclave par ce poste-frontière israélien récemment rouvert.
Le secrétaire d’État Antony Blinken a vu l’aide mardi juste avant qu’elle ne quitte le siège de l’Organisation caritative hachémite jordanienne à Amman en direction du point de passage Erez, vers de la bande de Gaza, qui a été rénové après avoir été considérablement endommagé par le Hamas lors de l’attaque terroriste du 7 octobre qui a déclenché la guerre en cours.
Depuis plusieurs mois, les organisations humanitaires internationales demandent la réouverture d’Erez, l’unique point de passage israélien à la frontière nord de Gaza, afin d’améliorer la situation humanitaire des centaines de milliers de Palestiniens vivant dans le nord de l’enclave, qui est considérée comme particulièrement grave.
Selon Miller, la cargaison d’aide a été déchargée par l’armée jordanienne à l’intérieur de la bande de Gaza avant d’être « récupérée par un agent humanitaire pour être distribuée à l’intérieur de Gaza, et cette aide a été interceptée et détournée par le Hamas sur le terrain dans la bande de Gaza ».
« L’ONU est en train de récupérer cette aide ou l’a déjà récupérée, mais le Hamas a commis un acte inacceptable en détournant cette aide », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
Miller a ajouté que l’UNRWA, l’agence controversée des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, publierait probablement bientôt une déclaration condamnant l’incident. Il précise qu’il s’agit de l’organisation à laquelle le Hamas a volé l’aide.
« S’il y a une chose que le Hamas pourrait faire pour compromettre l’acheminement de l’aide, ce serait de la détourner pour son propre usage, au lieu de la laisser aller aux civils innocents qui en ont besoin », a-t-il déclaré, affirmant qu’il s’agissait du « premier cas généralisé de détournement que nous ayons vu » à Gaza.
Le Hamas a retenu les camions d’aide pendant « un certain temps » avant de les relâcher, selon Miller.
Ses commentaires font suite à de multiples allégations israéliennes indiquant que le Hamas stocke des fournitures et les empêche de parvenir à des civils de plus en plus désespérés. De nombreuses images de Gaza ont montré des hommes armés, qui seraient liés au groupe terroriste, en train de voler des camions transportant de l’aide humanitaire en provenance d’Égypte.
En février, le diplomate américain qui s’occupait alors de l’aide humanitaire à Gaza a démenti les allégations selon lesquelles le Hamas aurait volé de l’aide et des cargaisons commerciales dans l’enclave, déclarant qu’aucun responsable israélien ne lui avait présenté, ni à l’administration Biden, « des preuves spécifiques de détournement ou de vol de l’aide ».
Parallèlement, il a reconnu que le Hamas avait utilisé d’autres canaux d’acheminement de l’aide pour « déterminer où et à qui l’aide est destinée ».
Par ailleurs, Blinken a condamné le ciblage « inacceptable » du convoi d’aide jordanien par des manifestants israéliens qui tentaient d’empêcher son transfert vers Gaza.