Israël en guerre - Jour 433

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Le soutien de Washington à l’incursion israélienne à Gaza n’a pas diminué – fonctionnaire

Netanyahu n'aurait pas exclu le retour de l'AP à Gaza, mais il faudrait des réformes majeures ; le désordre à Washington ralentit le dialogue commun sur l'après-guerre à Gaza

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, à gauche, rencontrant le Premier ministre Benjamin Netanyahu au quartier général militaire, à Tel Aviv, le 3 novembre 2023. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, à gauche, rencontrant le Premier ministre Benjamin Netanyahu au quartier général militaire, à Tel Aviv, le 3 novembre 2023. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Alors que l’administration Biden a progressivement intensifié sa rhétorique sur l’importance de protéger les civils à Gaza au cours des dernières semaines, l’impression à Jérusalem basée sur des conversations avec des responsables américains est que la fenêtre d’Israël pour opérer dans l’enclave dirigée par le groupe terroriste palestinien du Hamas avec Washington ne se referme pas, selon un responsable israélien vendredi.

« Il y a eu quelques déclarations publiques qui donnent l’impression que les États-Unis prenaient une direction différente, mais je ne pense pas que ce soit le cas », a déclaré le responsable israélien au Times of Israel, faisant référence aux préoccupations croissantes des responsables de Washington concernant le tribut que la guerre fait payer à la population civile de la bande de Gaza.

Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, avait déclaré en début de semaine qu’il pensait que la « fenêtre diplomatique » internationale pour l’opération de l’armée israélienne à Gaza resterait probablement ouverte pendant encore « deux ou trois semaines » avant qu’elle ne se réduise.

« Beaucoup trop de Palestiniens ont été tués, beaucoup trop ont souffert ces dernières semaines, et nous voulons faire tout ce qui est possible pour éviter de leur faire du mal et pour maximiser l’aide qui leur est apportée », avait déclaré la semaine dernière le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Le responsable israélien a précisé que les États-Unis étaient préoccupées concernant les « dommages collatéraux et les questions humanitaires » qu’ils continuent de soulever, et qu’Israël y était attentif. « Nous les écoutons vraiment et nous faisons ce que nous pouvons [pour répondre à leurs préoccupations], tant que cela ne nuit pas à notre capacité d’opérer militairement sur le terrain ».

Le fonctionnaire a souligné que 1 000 camions d’aide humanitaire étaient entrés à Gaza ces dernières semaines, en insistant sur le fait que ce nombre augmentera progressivement. Il a également rappelé les corridors humanitaires que l’armée israélienne a mis en place pour permettre aux Palestiniens de fuir vers le sud, loin des zones de combats les plus intenses dans le nord de Gaza.

Un camion de carburant traversant le poste-frontière de Rafah, vers Gaza, le 15 novembre 2023. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)

Israël facilite également la mise en place d’hôpitaux de campagne par des gouvernements étrangers dans le sud de la bande de Gaza, ainsi que d’hôpitaux flottants au large des côtes égyptiennes.

Un navire envoyé par le gouvernement français devrait arriver dans les prochains jours, tandis que les Émirats arabes unis et la Turquie sont en pourparlers pour établir leurs propres hôpitaux de campagne dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué le responsable.

« Ces hôpitaux pourront accueillir des patients des hôpitaux du nord », a déclaré le responsable, ajoutant qu’Israël coordonnait ses efforts avec l’ONU et l’Égypte.

La guerre a éclaté après que des terroristes palestiniens du Hamas ont lancé un assaut dévastateur le 7 octobre, au cours duquel ils se sont déchaînés sur les communautés du sud, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils massacrés dans leurs maisons et lors d’un festival de musique, et kidnappant au moins 240 personnes. Israël a réagi en lançant une vaste opération aérienne et terrestre dans le but d’éliminer le régime du groupe terroriste à Gaza, qu’il dirige depuis qu’il en a pris le contrôle à la suite d’un coup d’État en 2007.

Plus de 11 500 personnes seraient mortes, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui sont retombées à l’intérieur de la bande de Gaza.

Le jour d’après

Le responsable a ensuite expliqué les propos tenus par le Premier ministre Benjamin Netanyahu la semaine dernière, qui semblait rejeter l’idée d’un retour de l’Autorité palestinienne (AP) à la tête de la bande de Gaza après la défaite du Hamas, comme le souhaitent les États-Unis.

Gaza ne peut être gouvernée par « une autorité civile qui éduque ses enfants à haïr Israël, à tuer des Israéliens, à éliminer l’État d’Israël (…), une autorité qui verse aux familles des meurtriers des [montants] calculés en fonction du nombre de personnes qu’ils ont tuées (…), une autorité dont le dirigeant n’a toujours pas condamné le terrible massacre du 7 octobre 30 jours plus tard », a déclaré samedi Netanyahu à l’adresse du président de l’AP, Mahmoud Abbas.

« Si vous écoutez attentivement, le Premier ministre n’a pas dit que l’AP ne retournera jamais [à Gaza], mais plutôt qu’elle devra subir des réformes significatives pour le faire », a expliqué le fonctionnaire israélien, ajoutant que cette position était soutenue par une grande partie de la communauté internationale, y compris par le monde arabe, compte tenu de l’état actuel de l’AP, qui lutte uniquement pour contrôler la Cisjordanie.

Ramallah affirme que les politiques israéliennes de longue date visant à consolider son contrôle sur la Cisjordanie ont contribué à son affaiblissement, de même que la volonté antérieure de Jérusalem de soutenir le Hamas, rival de l’AP, par le biais de paiements en provenance du Qatar.

L’armée israélienne opérant dans la bande de Gaza, sur une photo publiée le 16 novembre. (Crédit : Armée israélienne)

Les États-Unis ont publiquement demandé à Israël de prévoir qui gouvernera Gaza quand Tsahal aura atteint son objectif de guerre d’éliminer le Hamas, arguant que l’absence de préparation à l’avance risquait de conduire à l’enlisement d’Israël dans l’enclave pour une durée indéterminée.

Israël ne s’est pas encore prononcé publiquement sur l’avenir de Gaza, si ce n’est que Netanyahu a déclaré que l’armée israélienne conserverait le contrôle de la sécurité de la bande de Gaza pendant une période indéterminée après la guerre, une position à laquelle Blinken s’est opposé jeudi.

Une source au fait de la question a précisé qu’Israël avait des fonctionnaires qui travaillaient discrètement sur des plans pour le « jour d’après » et que le pays avait contacté les États-Unis pour lancer un dialogue commun sur la question.

Cependant, la source a indiqué au Times of Israel qu’il y avait eu un certain désordre à Washington, avec des fonctionnaires de la Maison Blanche et du Département d’État travaillant sur la question, « mais nous ne savons toujours pas qui va diriger cela au sein de l’administration ».

Les États-Unis appellent à prendre des mesures contre la violence croissante des résidents d’implantations

La violence des résidents d’implantations, qui a connu une recrudescence depuis le début de la guerre contre le Hamas, est un autre phénomène qui a contribué à affaiblir l’AP et à déstabiliser la Cisjordanie.

Pas moins de sept Palestiniens ont été tués par des résidents d’implantations extrémistes depuis le début des violences après le 7 octobre. Les circonstances de certains de ces incidents ne sont pas claires et il n’a pas été possible de déterminer avec exactitude si les victimes avaient été tuées par des tirs de résidents d’implantations ou par les forces de sécurité israéliennes.

Selon le groupe de défense des droits Yesh Din, une organisation de gauche, plus de 185 attaques de résidents d’implantations contre des Palestiniens ont eu lieu dans plus de 84 villes et villages du territoire depuis le 7 octobre.

Des soldats israéliens retenant des résidents d’implantations juifs après qu’ils ont pris d’assaut le village palestinien de Dayr Sharaf à la suite d’une attaque terroriste au cours de laquelle un chauffeur israélien a été abattu, en Cisjordanie, le 2 novembre 2023. (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP)

Lors d’un appel téléphonique jeudi avec le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz, Blinken a souligné la nécessité pour Israël de prendre « des mesures positives pour désamorcer les tensions en Cisjordanie, notamment en faisant front contre l’augmentation de la violence des résidents d’implantations », selon un communiqué du Département d’État américain.

Une source israélienne au fait du dossier a affirmé au Times of Israel qu’un « petit noyau estimé à quelques centaines d’extrémistes, tout au plus » était responsable de l’instigation de la violence, mais que le cabinet en avait discuté et avait pris des mesures pour réprimer le phénomène.

Netanyahu avait déclaré la semaine dernière que si la plupart du demi-million de résidents d’implantations de Cisjordanie étaient des personnes respectueuses de la loi qui apportent une contribution importante au pays, « il y a une toute petite poignée de personnes (…) qui prennent la loi entre leurs mains (…) ».

« Nous ne sommes pas prêts à tolérer cela et nous nous y opposerons par tous les moyens. Cela cause d’énormes dégâts [sur la scène] internationale à l’État d’Israël », a déclaré le Premier ministre.

La source israélienne au fait du dossier a fait valoir que ce phénomène était lié à la recrudescence des attentats terroristes palestiniens en Cisjordanie.

« Cela ne justifie pas la violence des résidents d’implantations, mais n’y est pas étranger. »

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