Wauquiez demande le classement comme organisation terroriste des Frères musulmans
Le classement d'un mouvement en organisation terroriste est décidé en Conseil des ministres, après un examen réalisé par les services de renseignement et sur proposition du ministère de l'Intérieur

Le patron des députés Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez, candidat pour la présidence de son parti, a appelé dimanche au classement comme terroriste du mouvement des Frères musulmans, afin de pouvoir « dissoudre des organisations » qui leur sont « affiliées sur notre sol ».
« Nous avons maintenant le devoir de classer les Frères musulmans en organisation terroriste », a exhorté sur BFMTV le député de Haute-Loire, en relevant qu’il s’agissait d’une « responsabilité de la place Beauvau ». A savoir de son concurrent pour la présidence de LR, Bruno Retailleau.
Le mouvement des Frères musulmans, né en 1928 en Egypte, porte le projet d’un islam politique conservateur. Il a été interdit dans plusieurs pays, comme l’Arabie Saoudite, l’Égypte et très récemment la Jordanie.
Le classement d’un mouvement en organisation terroriste est décidé en Conseil des ministres, après un examen réalisé par les services de renseignement et sur proposition du ministère de l’Intérieur.
Ce classement « doit s’accompagner de l’interdiction des organisations qui sont affiliées aux Frères musulmans sur notre sol », a poursuivi M. Wauquiez, évoquant notamment « la dissolution du mouvement Musulmans de France qui a pris la suite de l’UOIF », l’Union des organisations islamiques en France.
« Ça permettrait de fermer un certain nombre de mosquées qui sont sous l’emprise des Frères musulmans. Ça permettrait de lutter contre des réseaux de financements occultes », a appuyé M. Wauquiez
« Maintenant, il faut qu’on passe à l’offensive » car « nous n’avons que trop tardé sur ces sujets », a martelé le patron des députés LR.
M. Retailleau a de son côté cette semaine annoncé son intention de rendre public « dans quelques jours » un rapport « accablant », « constitué à partir de renseignements des services les plus qualifiés de l’Etat », sur le « ‘frérisme’, les frères musulmans et leur entrisme ».
Dans ce contexte, M. Wauquiez a éreinté le Premier ministre François Bayrou, qui laisserait selon lui « une forme d’immobilisme s’installer ».
« François Bayrou fait des grands discours sur la submersion migratoire. Il n’y a eu aucune loi. On a eu des grands discours sur l’interdiction du voile dans le sport », a-t-il rappelé. Mais, a-t-il regretté, le Premier ministre « m’a lui même expliqué que finalement, il ne souhaitait plus avancer sur ces sujets ».