Yaalon appelle à paralyser le pays ; Bar-David refuse une « anarchie »
L’ancien ministre de la Défense appelle à la désobéissance civile et fustige le gouvernement "prêt à faire durer la guerre indéfiniment, et à sacrifier les otages"

L’ancien ministre de la Défense Moshe Yaalon a affirmé mercredi que « la seule alternative pour sauver le pays serait de le fermer », comparant les membres du gouvernement de Benjamin Netanyahu à des nazis.
« L’État d’Israël traverse actuellement la crise la plus grave depuis sa création – peut-être même depuis les débuts du sionisme. Comprendre cette crise est la clé pour en sortir. Nous sommes à la croisée des chemins : soit nous redevenons un État juif, démocratique et libéral, soit nous poursuivons sur une voie messianique, raciste, fasciste, homophobe, misogyne, corrompue et maudite », a déclaré Yaalon lors d’une conférence à l’université de Tel Aviv.
« Ils sont prêts à faire durer la guerre indéfiniment, même au prix de sacrifier les otages. La situation est chaotique. Abandonner les otages fait partie de leur vision du monde. Ils s’inspirent des enseignements du rabbin Dov Lior — une idéologie de suprématie juive, une sorte de Mein Kampf. J’en ai la chair de poule rien qu’en le disant », a-t-il ajouté.
Dov Lior, ancien grand rabbin de Kiryat Arba, est considéré comme l’une des figures religieuses les plus influentes du courant ultranationaliste israélien.
« Ce qui nous donne de l’espoir, c’est qu’avant le 7 octobre, les rues étaient pleines – 600 000 manifestants, représentant des millions d’autres. Tous les sondages montrent que la majorité souhaite un État juif et démocratique, la libération des otages et des élections anticipées. Mais les protestations se sont affaiblies après le 7 octobre », a poursuivi Yaalon.
« Vu la situation, notre seule alternative pour sauver le pays sera de le mettre à l’arrêt. Cela signifie engager des actions de désobéissance civile non violente, comme des sit-in devant le bureau du Premier ministre, à son domicile, ou à la Knesset. Les enseignants, les médecins, les syndicats – tous lancent un cri d’alerte. Il faudra paralyser le pays. »
Présent lui aussi à la conférence, le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David, a rejeté l’idée d’une grève générale. Il a également indiqué qu’il ne soutenait pas la récente grève des enseignants.
« Certains élèves vont à l’école, d’autres non. Il existe une décision de justice et un accord avec le syndicat : ils doivent reprendre le travail. Je ne soutiens pas la grève », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ « un sentiment d’anarchie » régnait dans le système scolaire, avec les incessants allers-retours.
« Il est facile d’exiger que je déclare une grève, mais j’ai pris la décision stratégique de ne pas faire sombrer le pays en temps de guerre. Je pourrais déclencher une anarchie totale, mais ce n’est pas ma façon de faire. Il y a une guerre en cours, des soldats tués et blessés, et en même temps nous devons faire tourner l’économie. »