Yachimovich : la flatterie d’Herzog à l’extrême-droite sur les Arabes est “malheureuse”
L’ancienne dirigeante du Parti travailliste dit que son successeur va trop loin en disant que son parti devait remiser son image d’“amoureux des arabes”

L’ancienne dirigeante du Parti travailliste, la députée Shelly Yachimovich, a sévèrement critiqué pendant le week-end son successeur à la tête du parti pour sa déclaration controversée plus tôt dans la semaine disant que pour consolider le soutien de la population, le parti devait arrêter de donner l’impression que « nous sommes toujours amoureux des Arabes ».
Yachimovich, qui est toujours perçue comme la rivale de Herzog au sein du parti, a déclaré jeudi que le choix des mots du président était malheureux, et allait trop loin.
« Nous ne satisferons jamais l’extrême-droite et nous n’avons aucun désir de la satisfaire », a-t-elle écrit dans une lettre adressée à ses partisans. « Et certainement pas de prouver [à la droite] que nous ne sommes pas ‘amoureux des arabes’. »
« Nous sommes amoureux de l’humanité, nous croyons en des droits égaux indépendamment de la religion, de la race ou du sexe, nous œuvrons pour la paix et pour défendre l’Etat de ses ennemis de l’extérieur, [tout en] combattant les courants sombres ou les processus destructeurs de l’intérieur », a-t-elle écrit.
Le chef de l’opposition a été extrêmement critiqué pour ses paroles, à la fois au sein du Parti travailliste et dans tout le spectre politique.

Les déclarations explicites de Yachimovich font suite à son tweet de mercredi, représentant une photo de la Déclaration d’indépendance, soulignant le paragraphe appelant à des droits égaux pour tous les citoyens, et sa question demandant si les commentaires de Herzog étaient « une réponse appropriée au chef de l’opposition à une manifestation de la droite radicale ? »
Elle faisait référence au rassemblement organisé mardi soir à Tel Aviv en soutien au soldat Elor Azaria, qui a été inculpé d’homicide involontaire pour avoir abattu un assaillant palestinien désarmé et neutralisé à Hébron le mois dernier.
Mais Herzog a redoublé ses remarques, suggérant mercredi sur Twitter que quiconque n’était pas satisfait de ses commentaires pouvait songer à quitter le parti.
« J’ai appris que certains ne sont pas ravis de mon approche sioniste. S’ils veulent que le président de l’Union sioniste préfère les intérêts des Palestiniens, j’ai un message pour eux : partez et trouvez une nouvelle voie », a-t-il écrit. (Le Parti travailliste est le plus grand des deux partis, l’autre étant Hatnua, de Tzipi Livni, qui composent la liste de l’Union sioniste à la Knesset.)
Mardi soir, Herzog avait déclaré : « Je veux dire, nous n’allons pas devenir de droite. Mais comment pouvons-nous trouver le chemin du cœur des membres du public ? Comment pouvons-nous les convaincre que nous avons non seulement l’expérience, mais également la capacité, d’améliorer la situation d’Israël, sans compromettre la sécurité d’Israël, Dieu l’empêche, et sans donner l’impression – et je vois cela encore et encore pendant des rencontres avec des Israéliens – que nous sommes toujours ‘amoureux des arabes’ ? »