Yarden Bibas, l’otage libéré, « s’accroche à l’espoir » pour sa femme et ses jeunes fils
Selon sa sœur Ofri, il est conscient des craintes sur leur sort et veut des certitudes ; en colère contre le Hamas, il s’interroge aussi sur l’absence de l’armée le 7 octobre

Yarden Bibas, libéré des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas le 1ᵉʳ février, après presque 16 mois de captivité, s’accroche à l’espoir que sa femme Shiri et ses jeunes fils, Ariel et Kfir, sont toujours en vie, a déclaré lundi sa sœur Ofri.
Dans un entretien accordé à la chaîne N12, elle a confirmé que les ravisseurs de Yarden, membres du Hamas, lui avaient d’abord menti en lui assurant que sa famille était en sécurité à Tel Aviv. « Il les avait crus », a-t-elle ajouté. Elle a également rappelé qu’à la fin du mois de novembre 2023, les ravisseurs lui avaient annoncé, et avaient déclaré publiquement, que sa femme et ses enfants étaient morts – une affirmation qu’Israël n’a jamais confirmée.
Cependant, il est sorti de Gaza « avec une perception très similaire à la nôtre », a indiqué Ofri. « Il comprend les craintes, les craintes quant à leur sort, mais il sait aussi que rien n’est certain, et il s’accroche à l’espoir. Nous aussi, nous nous sommes accrochés à cet espoir pendant 15 mois, et nous continuons à le faire. Nous les attendons toujours, ici, chez nous. »
Elle a toutefois ajouté « qu’il a besoin de certitude. Nous en avons tous besoin. Pour fermer la boucle. Nous demandons cela tout en nous accrochant à l’espoir. Nous ne l’abandonnons pas une seule seconde, surtout maintenant qu’il est avec nous. Mais oui, nous voulons qu’ils rentrent à la maison. »
S’exprimant peu après l’annonce du Hamas de reporter jusqu’à nouvel ordre la libération des otages prévue pour samedi, elle a ajouté que « ce qui se passe actuellement est très effrayant – il y a beaucoup de craintes à ce stade. Et certainement en ce qui concerne l’étape suivante ».
Lorsqu’on lui a demandé si Yarden était conscient que sa femme et ses fils étaient devenus, en quelque sorte, le symbole de la cruauté des terroristes, elle a répondu « qu’il commençait à le comprendre. Il comprend qu’il n’est plus anonyme et que la famille suscite beaucoup d’intérêt. Ce n’est pas facile à gérer pour lui. Un homme ordinaire qui découvre que des photos [de lui et de sa famille] circulent dans le monde entier et que tout le monde connaît sa famille ».

Selon elle, si Yarden commence à parler un peu plus fort et à s’ouvrir davantage, et s’il a conservé son sens de l’humour, « il y a beaucoup de colère. Beaucoup de questions sur l’absence de l’armée ».
Sa colère est d’abord « dirigée contre le Hamas, bien sûr », mais il se demande aussi « où était l’armée ? Comment se fait-il que personne ne soit venu à la rescousse le 7 octobre ? ».
Bibas a été enlevé séparément de Shiri, Ariel et Kfir, lorsque des terroristes du Hamas ont attaqué leur maison dans le kibboutz Nir Oz. Il avait quitté leur pièce sécurisée dans l’espoir de distraire les terroristes et d’ainsi sauver sa famille.

« J’ai encore du mal à croire qu’il est ici », dit encore Ofri. « Mais Shiri et les garçons nous manquent. Je veux tellement que cet accord aboutisse. Ce cadre était extrêmement complexe dès le départ, et nous voyons bien qu’il peut exploser à chaque instant. »
Elle a conclu en exprimant son espoir que « s’il y a un quelconque malentendu, ils l’utiliseront pour améliorer les termes de l’accord, raccourcir les délais et accélérer la deuxième phase… Nous n’avons pas besoin d’être témoins d’autres récits effroyables ni de voir d’autres otages revenir dans l’état où ils sont rentrés ces derniers jours. Nous savons qu’ils vivent l’enfer là-bas. Ils doivent tous rentrer chez eux. Nous ne pouvons pas laisser traîner les choses plus longtemps. »