Yisrael Katz: Israël voulait célébrer le traité israélo-jordanien, refus d’Amman
Lors d'une conférence à la Knesset, sans Jordaniens, le ministre des Affaires étrangères a dit que le royaume a rejeté l’initiative en raison d'une "réalité interne complexe"
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le ministre des Affaires étrangères Yisrael Katz a déclaré lundi qu’Israël avait souhaité organisé un évènement conjoint pour commémorer le 25e anniversaire de son accord de paix avec la Jordanie, mais qu’Amman avait refusé.
« Avec toute la sensibilité diplomatique qui s’impose, je dois dire qu’Israël voulait une cérémonie [avec la Jordanie]. Ils ont dit que le gouvernement [israélien] avait oublié et n’a pas demandé à organiser un évènement. Le gouvernement n’a pas oublié ; il a demandé [au autorités jordaniennes], mais cela ne s’est pas fait », a déclaré Katz.
La raison pour laquelle le royaume hachémite a refusé de commémorer le quart de siècle du traité de paix est due à « la complexe réalité au sein de la Jordanie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, en référence à l’importante population palestinienne et le fait que les relations israélo-jordaniennes restent assez impopulaires.
S’exprimant lors d’une conférence sur les relations israélo-jordaniennes à la Knesset, Katz a rappelé qu’au début de l’année, il avait assisté à un évènement marquant le 40e anniversaire du traité de pays israélo-égyptien à la résidence présidentielle à Jérusalem, en présence de l’ambassadeur du Caire à Tel Aviv.
Comme d’autres orateurs avant et après lui, Katz a déploré le fait que l’ambassadeur jordanien en Israël, Ghassan Majali, n’était pas présent à la Knesset pour cette conférence. Aucun Jordanien n’y a assisté.
La députée Meira Michaeli (Alliance travailliste-Gesher), qui a animé la conférence, a souligné qu’il s’agissait du seul évènement marquant l’anniversaire du traité de paix avec la Jordanie organisé sous les auspices d’une instance gouvernementale.
« Grace à cet accord de paix, de bonnes choses se sont produites, ainsi que des choses plus dures. Concrètement, c’était insuffisant’, a-t-elle dit. « Cette paix est un atout stratégique pour l’Etat d’Israël, c’est un élément central de la sécurité d’Israël. »
Israël et la Jordanie ont signé leur « traité de paix » dans la vallée d’Arava, du côté israélien de la frontière, le 26 octobre 1994. Il a été ratifié par le roi de Jordanie Hussein et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, il y a 25 ans, le 10 novembre 1994.
Les autorités israéliennes continuent à saluer le traité de Wadi Araba, comme un pilier de la stabilité régionale et un modèle pour de futurs accords avec d’autres pays arabes. Cependant, le gouvernement à Jérusalem n’a organisé aucun évènement pour marquer cet anniversaire. La conférence de lundi a été organisée à l’initiative d’une députée de l’opposition.
Dimanche, Amman a révoqué des annexes du traité de paix, qui prévoyaient des arrangement spéciaux pour que des fermiers israéliens puissent travailler sur des terres de deux enclaves – Naharayim et Tzofar – qui sont techniquement en territoire jordanien.
A la conférence de la Knesset, à laquelle ont assisté des représentants de ces fermiers israéliens, Katz a assuré que le dernier mot n’avait pas encore été dit dans cette affaire.
« Ce n’est pas comme si nous avions brandi immédiatement le drapeau blanc », a-t-il dit, assurant que le gouvernement continuerait à négocier avec les autorités jordaniennes pour garantir que les droits fonciers israéliens y soient respectés.
Pendant 25 ans, la Jordanie et Israël ont appliqué les annexes du traité de paix concernant Naharayim et Tzofar, qui sont sous souveraineté jordanienne. Fin 2018, les autorités jordaniennes ont informé leurs homologues israéliens que le royaume avait l’intention de ne pas renouveler ces annexes après 25 ans.
Adam Rasgon a contribué à cet article.