Yom HaZikaron : la police n’empêchera pas les familles d’aller au cimetière
Les familles ont été encouragées à se rendre sur les tombes des soldats morts au combat dans les jours à venir, afin d'éviter des attroupements et toute propagation du virus

La police n’empêchera pas physiquement les familles endeuillées de se rendre dans les cimetières la semaine prochaine, à l’occasion de Yom HaZikaron, ont indiqué mercredi les médias israéliens.
Le cabinet a voté en faveur de commémorations et festivités limitées pour Yom HaZikaron, Yom HaAtsmaout et le Ramadan, afin d’éviter la propagation du coronavirus.
Les familles ont été encouragées à se rendre sur les tombes des soldats morts au combat dans les jours à venir, afin d’éviter des attroupements, mais certaines familles ont d’ores et déjà annoncé leur intention de défier ce décret.
Selon Haaretz et la chaîne publique Kan, la police installera des barrages routiers pour bloquer l’accès aux cimetières, mais si les familles tentent tout de même d’y entrer, elle n’aura pas recours à la force.
« Seules les familles nucléaires [des défunts] peuvent se rendre dans les cimetières à partir de ce matin, mercredi matin, jusqu’à dimanche soir, quand elles le souhaitent, dans le respect des règles de distanciation sociale », a expliqué le ministre de la Défense Naftali Bennett dans un communiqué.

« C’était une décision douloureuse, mais elle était nécessaire. La décision a été prise en collaboration avec le directeur de Yad Labanim », la plus grande organisation de soutien aux familles endeuillées, a-t-il précisé.
Le directeur de Yad Labanim dit ne pas penser que beaucoup de familles enfreindront les règles de fermeture des cimetières pour honorer leurs proches.
« C’était une décision très, très difficile, mais elle était nécessaire, car chaque année, 1,5 million de personnes se rendent dans les cimetières, dont de nombreuses personnes âgées », a indiqué Naftali Bennett aux journalistes.
« Cela aurait été une bombe de coronavirus », a-t-il dit.
Le ministre espère que ces précautions ne seront pas nécessaires et que les familles et amis des défunts ne se rendront pas dans les cimetières, mais il a précisé que si c’était tout de même le cas, la police ferait preuve de retenue.
« Un père qui a perdu un enfant ne sera pas physiquement empêché de se rendre au cimetière à Yom HaZikaron », a-t-il assuré, avant d’ajouter que
« nous nous attendons à ce que les gens ne viennent pas ».
En vertu de la décision prise mercredi, il sera interdit de se rendre dans les cimetières militaires et dans les mémoriaux pendant Yom HaZikaron, qui commence lundi soir et finit mardi soir. Les déplacements interurbains seront interdits, à l’exception des personnes se rendant au travail et faisant leurs achats dans les magasins autorisés.
Yom Hazikaron commencera dans la nuit du 27 avril et se poursuivra jusqu’au lendemain. Il sera suivi immédiatement par le Jour de l’Indépendance du pays, ou Yom HaAtsmaout, dans la soirée du 28 avril, qui se poursuivra jusqu’au soir suivant.
Un couvre-feu général sera imposé, et les Israéliens devront rester dans un rayon de 100 mètres autour de leur domicile – hors déplacement pour raisons médicales – et les déplacements interurbains seront également interdits, à l’instar du confinement général imposé au début du mois pour la fête de Pessah. Les supermarchés seront fermés au public.
Le couvre-feu de Yom HaAtsmaout commencera le 28 avril à 17 heures et prendra fin le lendemain, à 20 heures.
Le mois dernier, le ministère de la Défense a annoncé que les célébrations nationales se dérouleraient sans public et que les petits événements prévus dans les cimetières municipaux du pays seraient carrément annulés par crainte d’une propagation du nouveau coronavirus.
Les événements de Yom HaZikaron commencent par une commémoration nationale nocturne au mur Occidental à Jérusalem et une sirène retentit dans tout le pays. Le jour suivant, deux cérémonies sont organisées au cimetière national du mont Herzl à Jérusalem – l’une pour les soldats tombés au combat, l’autre pour les victimes du terrorisme – ainsi que des événements de moindre envergure dans les 52 cimetières militaires du pays.
Il s’agit de l’une des rares journées nationales non religieuses en Israël, au cours de laquelle une grande partie de la population se rend généralement sur les tombes de ses proches.